Aymeline Grégoire, Christelle Tinland
“Facebook marquerait le règne de l’exhibitionnisme et du narcissisme les plus décomplexés. Ses jeunes utilisateurs, en quête perpétuelle d’attention et de reconnaissance, tels des “putains de la célébrité”, partageraient sans réfléchir leurs moindres faits et gestes, étrangers à tout sens de l’intime ou de la pudeur”. (Fabien Benoît)
Qu’est-ce que le réseau social? L’anthropologue britannique John Barnes est l’inventeur de la notion de “réseau social”. Il part en Norvège afin de décrire le “fonctionnement du système des classes sociales” dans une communauté de taille à Bremnes qui comptait moins de 5000 habitants. Il découvre que tous les habitants sont liés les uns aux autres par des liens sociaux. Ces liens apparaissent grâce aux liens affinitaires entre chaque individu. Il découvre que ces liens affinitaires existent dans la ville mais aussi bien à l’extérieur de celle-ci par des enchevêtrements de relation. Il nomme l’ensemble de ces liens le réseau social où tout le monde est connecté ensemble (enmeshed in a closed web). Le sociologue des réseaux sociaux Pierre Merklé définit un réseau social comme un ensemble de relations de natures très différentes entre un ensemble d’acteurs.
Facebook est un réseau social en ligne qui permet à ses utilisateurs de publier du contenu et d’échanger des messages. La plateforme a été fondée par Mark Zuckerberg le 4 Février 2004, et dès le 26 septembre 2006, toute personne d’au moins 13 ans possédant une adresse électronique valide, peut posséder un compte. Le 24 août 2015, pour la première fois sur une seule journée, 1 milliard de personnes ont utilisé Facebook.
Pour commencer, pour créer un compte Facebook, le réseau social nous demande : Notre nom, prénom, le sexe, la date de naissance, l’adresse électronique et un mot de passe. Après avoir fait l’inscription préalable, Facebook va vous proposer de rechercher des amis, de mettre une « photo de profil » et va réclamer des informations sur votre profil en insistant à chaque connexion jusqu’à ce qu’il est l’intégralité de ces informations. Nous pouvons néanmoins « ignorer » ces propositions malgré le fait que les demandes soient récurrentes.
Pour la « photo de profil », Facebook nous propose ou de la télécharger depuis notre ordinateur ou de prendre une photographie directement depuis notre webcam. Facebook demandera de confirmer l’inscription depuis l’adresse e-mail (pour vérifier l’utilisation de la boite mail) et demandera de garder le téléphone à portée, puisqu’il demandera votre numéro de téléphone et vous invitera à ajouter d’autres amis, ceux enregistrés depuis votre téléphone. Pour les données supplémentaires, Facebook nous demande des informations sur notre lycée, l’université, et l’employeur. Enfin, Facebook va utiliser vos contacts de l’adresse email fournie pour inviter d’autres personnes : Facebook garanti ne pas conserver le mot de passe de la boîte mail. De toute manière, peu importe les protections que Facebook peut nous fournir, le réseau social nous demande déjà beaucoup trop d’informations personnelles, la limite de l’intimité commence déjà à être frôlée.
Certainement que sur Facebook, vous avez beaucoup d’amis. Mais est-ce que vous les connaissez tous très bien ? Comment les avez-vous choisis ? Auraient-ils été vos amis hors réseaux sociaux ? Que leur montrez-vous de vous ?
Évidemment, l’objectif de Facebook n’est surement pas de conserver pour chacun de ses utilisateurs un jardin secret, mais plutôt d’inciter l’utilisateur à partager le plus possible des éléments de sa vie personnelle, pour en informer ses contacts ou, tout simplement, les marques à l’affût de la moindre analyse du comportement.
On peut régler bien des paramètres pour garder un minimum d’intimité sur Facebook, mais ces derniers sont en constante évolution. Il n’est donc pas toujours facile de remettre la main dessus. Sans compter sur les nouveaux services que propose Facebook, qui donnent à chaque fois une bonne occasion de paramétrer de nouveaux critères.
Nous avons pu constater, à travers un questionnaire, qu’il y a clairement deux types d’utilisateurs : Le prudent et l’exhibitionniste, tous deux étant plus ou moins nuancés et conscients de ce statut. Nous allons étudier la façon dont les personnes se dévoilent sur Facebook ainsi que les causes qui les y amènent?
Dans le cadre de notre enquête, nous avons récolté de données en utilisant trois méthodes: le questionnaire, l’entretien et une recherche documentaire.
Nous avons élaboré un questionnaire à la fois quantitatif et qualitatif. Il a été mis en ligne sur nos murs de Facebook. Afin de maximiser les réponses, aucune de nos 51 questions n’étaient obligatoire, la personne pouvait passer à la question.
Au total, 68 réponses ont été récoltées sur l’ensemble de nos 680 “amis” et leurs contacts. L’échantillon est composé de 54% d’hommes et 46% des femmes dont plus de 62% ont entre 18 et 25 ans. Notre échantillon est comprend une population variée. En effet, un tiers sont des étudiants, un autre tiers comprend des employés, 19% sont des cadres et professions intellectuelles supérieurs. Le reste de l’échantillon sont des individus de professions intermédiaires, des personnes au chômage et des ouvriers. La population étudiée est donc composée de personnes utilisant les nouvelles technologies que ce soit du fait de leur âge ou de leur profession. En effet, plus de 70% de nos enquêtés utilisent Facebook plus de deux fois par jour. Dans le questionnaire, nous nous sommes intéressés sur l’utilisation de Facebook par les internautes et sur le type d’information qu’ils diffusent (photos, vie privée) et leur caractère plus ou moins intime.
Nous avons également posé des questions sur la manière dont ils surveillent la confidentialité de leurs données via les paramètres confidentielles. Ensuite nous avons regardé les raisons pour lesquelles pour lesquels ces individus utilisent Facebook pour se dévoiler de manière plus ou moins intime.
Par la suite, nous avons menés sept entretiens semi-directifs en face à face. Nous avons choisis ces individus par rapport à deux critères: la profession et l’âge. Ces individus ont entre 25 et 31 ans, ils ont donc connu les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ainsi que la naissance des réseaux sociaux tel que les blogs (Skyblog), les sites de communication en live (MSN, Skype) et Facebook. Ce critère est non négligeable afin d’évaluer les causes et la manière dont elles se dévoilent. Nous allons voir que l’âge n’est pas un facteur prédominant dans la manière dont les personnes se dévoilent. C’est pourquoi, nous nous sommes intéressés à la profession des interviewés.
Nous avons donc effectué deux entretiens avec des personnes qui exercent des professions où il est important de mettre en avant le corps et d’être extraverti : une actrice, un mannequin. Pour contraster, nous avons interrogé des personnes ayant des professions où l’intimité et le secret professionnel sont très importants : un policier, une ingénieure agronome. Par ailleurs, nous avons aussi interviewé deux étudiants de deux domaines d’études différents, l’un est en Licence 2 de Chimie organique de 22 ans et un autre en Master 1 en Sciences humaines et sociales de 25 ans. Nous avons voulu comparé ces deux individus d’âge et d’études différentes afin de voir si les études en sciences sociales influent sur le comportement de la personne sur son réseau social.
Nous avons également mené une recherche documentaire sur des thèmes liés aux réseaux sociaux, la psychanalyse, la sociologie des réseaux sociaux. Nous nous sommes penchés sur de nombreux articles évoquant la mise à nu de l’intimité des jeunes sur les réseaux sociaux et les débats concernant les paramètres de confidentialités du réseau social Facebook.
Nous avons utilisé des outils de télécommunications et des appareils d’enregistrement pour mener notre enquête. Notre questionnaire a été réalisé sur un outil appelé Google doc, les internautes devaient simplement cocher les réponses. Il a été diffusé sur nos murs Facebook afin que tous nos amis et leur contact puissent le diffuser à leur tour. Nous avons aussi utilisés pour nos entretiens un dictaphone.
Ainsi, ces méthodes d’enquête nous ont permis de récolter des informations qualitative et quantitative sur la manière et les raisons dont les personnes se divulguent sur le réseau social Facebook. C’est de cette manière que nous avons analysé les comportements des jeunes sur ce réseau social. Nous allons voir dans un premier temps, comment se dévoilent les individus sur Facebook à travers l’exhibitionnisme traduit comme une liberté, une vitrine et une certaine sécurité et la prudence. Puis, dans une deuxième partie nous verrons quelles sont les causes du dévoilement des personnes sur ce réseau social. Nous verrons que de nombreux facteurs entrent en jeu, nous trouvons des causes sociétales, psychologiques et puis la nécessité de la création d’une identité personnelle.
1. Comment se dévoilent les individus?
1.1) L’exhibitioniste :
Selon Fabien Benoit, Facebook marque le choc culturel entre les générations, La nouvelle génération transparente se met en scène, se raconte, s’exprime tout en oubliant la notion de la vie privée. La journaliste Emily Nussbaum a publié un article dans le New York Magazine et elle qualifie les enfants d’aujourd’hui de “frimeurs, de putains de la célébrité, de petits vauriens pornographiques mettant en ligne leurs journaux intimes, leurs numéros de téléphone, leurs poésies stupides et leurs photos cochonnes. Ils ont plus d’amis virtuels que d’amis réels, ils se parlent par messages instantanés et illisibles. Ils ne s’intéressent qu’à l’attention qu’ils peuvent engendrer, alors qu’ils sont au degré zéro de la concentration, comme des colibris voletant d’une scène virtuelle à l’autre”.
En réalité, Facebook ne marque pas la fin d’une vie privée mais plus le début d’une nouvelle sociabilité dont le point central est de se mettre en scène. Mettre sa vie privée sur internet est un réflexe pour rester ouvert et transparent.
Le psychanalyste Serge Tisseron a développé la notion “d’extimité” lors de l’observation de Loft Story, le premier programme de télé-réalité français. Très tôt, ce concept s’est répandu à l’ensemble des pratiques de mise en scène de soi dont les pratiques nouvelles sur Internet et plus particulièrement, celles des jeunes. Le développement spectaculaire des blogs, assimilés dans un premier temps à des journaux intimes, a donné à l’extimité un terrain d’observation particulièrement favorable. Le développement de la plateforme Skyblog de la chaîne de radio Skyrock, qui a attiré une proportion importante de jeunes francophones, fut une manifestation spectaculaire de ce processus qui touche à la construction identitaire des adolescents. Depuis 2009, cette plateforme de blogging a laissé la place aux réseaux sociaux et essentiellement Facebook.
Cependant, les contenus “extimes” n’aspirent pas à une vie dans la durée, contrairement à un récit autobiographique ou un contenu journalistique. Le propre de ces messages et d’avoir une vocation immédiate, particulière à l’état d’esprit de celui qui le poste. Si l’échange autour de ce contenu fait évoluer la vision qu’on peut avoir de soi, il devient obsolète.
Les blogs des adolescents n’ont pas une espérance de vie très longue. Après avoir partagé ses passions et sa vie, arrive l’âge où l’on préfère la tribu des amis, les genres musicaux identitaires et les styles vestimentaires originaux. Celle qui se passionnait pour les dauphins et l’équitation s’est transformée en « émo ». Ce genre de contenus aux frontières de l’intimité pose problème car ils survivent sur internet indépendamment de la volonté changeante de leurs auteurs car il est difficile d’effacer leurs traces en ligne.
Par ailleurs, la “communauté de valeur”, c’est à dire une chose commune qui est essentielle dans la compréhension des intentions de la communauté, nécessaire à l’échange autour de soi peut être solidement menacé par les lecteurs ou les spectateurs indésirables que charrie l’hypertextualité. D’après de nombreux témoignages, les commentaires insultants, malveillants ou moqueurs sont vécus par ceux qui en sont victimes comme des expériences agressives irritantes voire blessantes. L’extimité évolue dans un espace fragile et montrer des parcelles de soi aux autres, c’est exposer son intimité et son êtres aux critiques les plus violentes avec le risque d’influencer négativement sa construction identitaire. Le choix de l’espace sur lequel se dévoile ce genre de contenu a son influence et les conséquences sont parfois dévastatrices. A titre d’exemple on peut citer une tendance chez certains adolescents de poster sur Youtube des vidéos dans le but de faire évaluer leur beauté par d’autres internautes. Les commentaires peuvent être encourageants et flatteurs, mais ils peuvent verser également dans le dénigrement et la haine gratuite, affectant alors lourdement le jeune auteur de la vidéo.
Il n’y a donc pas une fin de la vie privée mais un mouvement dans les limites du public et du privée. Jeff Jarvis va dire que “chacun d’entre nous choisit les limites de sa sphère privée et de sa sphère publique : révéler ou pas, partager ou pas, s’engager ou pas. Chaque choix comporte des avantages et des risques, entre lesquels nous cherchons un équilibre. Le point de vue que je souhaite défendre est le suivant : à être obsédés par la vie privée, nous risquons de passer à côté d’opportunités de connexions. Nous vivons à l’ère des liens”.
Lors de nos interviews, nous avons pu constater que cette limite était en effet subjective à chacun: un mannequin de nu sur le web va plus accepter et va admettre que cette limite peut être mouvante. Elle dira: “J’ai toujours aimé montrer discrètement des parties intimes de mon corps, avec du style et de la classe toujours. Des fois, ça pouvait choquer, ça je peux le comprendre mais je connais mes limites et d’autres fois, quand je remarque que les hommes regardent plus que d’habitude, je sais que j’ai franchi la limite et je me sens mal. J’ai l’impression de faire de l’exhibitionnisme”.
Les personnes interrogées s’accordent sur le fait que Facebook fait partie de leur vie
quotidienne et qu’il leur serait difficile de s’en passer. Facebook remplit clairement la fonction “de s’’assurer que l’on garde le contact et que la communication passe bien. Dans la majorité des cas, Facebook permet de garder une “fenêtre ouverte” sur les autres et rend possible un accès à soi”. Le mannequin interrogé va nous confier que si elle a fait son shooting de nu c’est en partie pour laisser une trace d’elle jeune. Dans ce tableau ci-dessous, nous pouvons constater que les usagers préfèrent rester cachés, par exemple, il regarde plus le fil d’actualité et discute par messages privés que ne publie des photos ou commentes des profils.
Une liberté
Il se trouve que Facebook donne aux personnes la liberté de s’exprimer et de partager leur(s) combats. Des personnes vont donc s’engager et il est plus facile de se rassembler par les réseaux sociaux et d’organiser des évènements.
Lors de notre entretien avec une actrice, elle nous a confié que “c’est assez simple pour les invitations aux évènements comme les premières de mes films par exemple”.
Beaucoup de personnes vont exprimer leurs sentiments, leurs déboires et les bonnes comme les mauvaises nouvelles. Parmi les fonctionnalités de Facebook se trouve l’application « Causes » qui permet de relayer sur son “mur” ce qui sont en principe de bonnes œuvres et de faire/récolter des dons. Les causes les plus soutenues à ce jour donnent les résultats suivants (celles ayant plus de 20 000 membres) : le cancer du sein (seul sujet concernant la santé qui sort du lot), le réchauffement climatique et le Darfour. Les trois thèmes qui nourrissent ce classement représentent l’international (Darfour, Ouganda, campagne « One », Palestine, Amnesty), l’environnement (réchauffement climatique, WWF, Green) et la défense des animaux (combats de chiens aux États-Unis).
Notre mannequin va nous avouer qu’elle aime publier et débattre sur des sujets d’actualités parfois conflictuels, et cela implique le fait qu’elle “a aussi un cerveau”, ce n’est pas qu’un corps qui se montre nu pour de la publicité. A l’opposé, l’actrice va nous dire qu’elle ne comprend pas pourquoi des personnes donnent tant leurs avis et souhaitent autant le partager. Une mère au foyer va ajouter “à part partager, Facebook est loin de faire grand-chose pour les bonnes causes!”.
De plus, les personnes sont de plus en plus disposées à s’afficher publiquement leur vraie orientation sexuelle ou leur véritable identité de genre. C’est ce que pointe une étude qui a observé les mises à jour des profils. Cette étude (America’s Coming Out on Facebook) conduite par deux chercheurs, Bogdan State et Nils Wernerfelt, dont les résultats ont été publiés sur Research at Facebook. De ce travail, il ressort qu’un nombre croissant d’Américains n’hésitent plus à dévoiler qui ils sont vraiment.
“Au cours de l’année écoulée, environ 800 000 Américains ont mis à jour leur profil pour exprimer une attirance pour le même sexe ou indiquer une identité de genre spécifique”. Cette évolution est spectaculaire selon les deux universitaires et s’explique par des évènements précis et médiatisés comme la reconnaissance juridique du mariage homosexuel aux États-Unis en juin 2015.
La liberté se fait aussi par l’exposition de son corps, l’exemple de la campagne Free the nipple l’illustre bien. Cette campagne appelait les medias et la société à stopper la stigmatisation des femmes allaitant leurs enfants en public. Une blogueuse des États Unis a ainsi publié une photo la montrant pendant l’allaitement de ses deux enfants, comme souvent, Facebook a censuré par pudeur avant de reposter la photo en s’excusant platement. Ce brusque revirement de politique est expliqué sur la page Aide : “Nous reconnaissons la beauté et le caractère naturel de l’allaitement, et nous sommes ravis de savoir qu’il est important pour les mères de partager leurs expériences avec autrui sur Facebook”.
Cette liberté qui se montre sur Facebook peut prendre un caractère politique, notamment autour des questions des pratiques religieuses. En témoigne l’expérience de Masih Alinejad, journaliste iranienne en exile au Royaume Uni qui avait appelé les femmes de son pays sur Facebook à prendre des photos d’elles dévoilées dans la rue : comportement que la loi iranienne interdit.
Le mouvement fonctionne, une iranienne poste une photo d’elle au volant, cheveux au vent, sans voile, le tout souligne hashtag, #آزادییواشکی, « liberté furtive ». Une page Facebook émerge sur laquelle des centaines de photos de ce type sont envoyées, elle compte aujourd’hui plus de 144 000 fans. Cette popularité surprend d’autant plus sachant qu’il est en principe interdit de recourir à ce site depuis 2009 en Iran car le régime craignait que les révolutionnaires se servent de ce site pour communiquer. Dans les faits, la jeunesse contourne facilement cet interdit à l’aide de logiciels.
Cette liberté consiste à se dépasser face à la communauté, malheureusement il y a des limites et Facebook censure principalement la nudité. Un article allemand nous a pourtant montré que Facebook censurait la nudité mais pas le racisme sur son réseau social.
Une expérience a été faite par un photographe allemand afin de protester contre la politique de censure abusive de Facebook concernant la nudité. Les messages racistes et violents ne sont pas contrôlés alors qu’un tableau d’art représentant le sexe féminin et tout e suite supprimé. L’expérience consistait à mettre en scène une jeune femme seins nus accompagnée du photographe tenant une pancarte raciste écrit « N’achetez pas chez les Kanak » inspiré des pancartes nazis de l’époque: «Kauft nicht bei Juden! … N’achetez pas chez les Juifs! ». « Je veux que Facebook efface la photo en raison de son contenu (raciste) et non à cause de la nudité », a dit à l’AFP le photographe Olli Waldhauer. Des milliers de personnes ont partagés ce cliché ayant été supprimé par Facebook deux heures après sa mise en ligne, en inscrivant le hashtag #nippelstatthetze (« mamelons plutôt que dénigrement » raciste).
Une vitrine
Nous nous portons attente à nous même, souvent pour des raisons plus ou moins justifiées : nous voulons impressionner les autres, justifier nos comportements ou tout simplement mettre des morceaux de notre « vie » pour des personnes lointaines ou la famille pas toujours présente. Ces agissements mettent donc notre vie privée entre parenthèses par rapport à plusieurs situations. Le réseau social devient donc la place publique de l’époque et s’accompagne de tous les désagréments qui vont avec: honte, déshonneur, commentaires négatifs et/ou positifs, “like”, tout est mis en œuvre pour qu’on connaisse l’avis des autres, ce qui n’est pas forcément utile pour la santé mentale de chaque personne.
Tout d’abord, pour être plus tranquille sur Facebook, il est plus prudent de mettre le moins d’informations possibles. Ce qui est parfois difficile puisque ce réseau social dirigé par des robots et des algorithmes ne cessant de nous rappeler que nous n’avons pas rempli toutes les informations et « spam » notre espace personnelle, nous incite jusqu’à ce qu’il y ait une réponse de notre part. Nous pourrions peut-être comparer ce système à l’expérience de Milgram réalisée entre 1960 et 1963 par le psychologue américain Stanley Milgram. Cette expérience cherchait à évaluer le degré d’obéissance d’un individu devant une autorité qu’il juge légitime et à analyser le processus de soumission à l’autorité, notamment quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet. 62,5 % (25 sur 40) des sujets menèrent l’expérience à terme en infligeant à trois reprises les prétendus électrochocs de 450 volts. Tous les participants acceptèrent le principe annoncé et, éventuellement après encouragement, atteignirent les 135 volts prétendus.
Le fait de mettre toutes ces informations, qui ne vous coûtent pas grand-chose, vont faire allécher plus d’un usurpateur d’identités. En ce qui concerne la date de naissance, si vous voulez être discret avec Facebook, c’est raté : Votre nom prénom et photo en tête de page, rappelant un bon nombre d’informations sur vous, des photos…la grosse fête. En effet, sur notre questionnaire en ligne, la quasi-totalité (90%) ont mis une photo d’eux même et plus de la moitié affichent leur date de naissance (58%), leur nom de famille (56%), leur parcours scolaire (50%) ainsi que le travail (48%). De plus, un tiers de nos individus sondés indiquent leur situation maritale pour 34% et les relations avec les divers membres de leur famille (33%). En plus d’indiquer des informations sur sa vie privée, les personnes n’hésitent pas à diffuser leur goûts musicaux et cinématographique, les hobbies ce qui représentent respectivement 79%, 65% et 40% de notre sondage par questionnaire. Tout cela incite les usurpateurs à prendre votre identité, parler à vos amis, et extorquer vous et/ou vos amis, si ce n’est pas votre famille.
Ensuite, les statuts amoureux sur Facebook tels que « en couple », « célibataire » sont considérés comme compliqués à gérer et apportent une certaine difficulté sur le réseau social. Parfois, lorsque les personnes sont en couple, ils débordent d’amour et inondent son partenaire de messages d’amour, totalement personnels et que …tout le monde voit. La vie privée est donc bien loin de ce qu’elle devrait être. Effectivement, d’après le dictionnaire du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNTL*) (la vie intime se définit comme ce qui suit : “Qui se situe ou se rattache à un niveau très profond de la vie psychique; qui reste généralement caché sous les apparences, impénétrable à l’observation externe, parfois aussi à l’analyse du sujet même.”
*Créé par le CNRS, le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) est adossé au laboratoire Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF / CNRS – Nancy Université). Son objectif est de réunir au sein d’un portail unique, le maximum de ressources informatisées et d’outils de consultation pour l’étude, la connaissance et la diffusion de la langue française.)
Des photos de baisers sur Facebook représentent 31% des personnes interrogées sur notre questionnaire. Par contre, il est vrai que tout cet amour est déjà présent et connu par les liens forts, ce qui pose problème sont les liens faibles et les connaissances de la liste d’amis
Si les personnes sont célibataires, c’est une alarme pour les individus qui ne manqueront pas de vous harceler. Heureusement, il y a l’option « c’est compliqué » ou tout simplement ne rien mettre.
Facebook est donc aussi un lieu de sexe: selon notre questionnaire, 20% des interrogés pratiquent le sexting sur Facebook et un peu plus de 6% ont déjà fait un acte sexuel sur Facebook.
Cela s’avère être très dangereux car il y a des cas de vengeance d’ex(s) sur Facebook, ils vont envoyaient des invitations de soirées chez l’ex, l’humilier en public avec des vidéos ou des photos personnelles, lancer des rumeurs, créer des faux profils Facebook pour espionner la personne et carrément faire du Revenge Porn c’est à dire lancer des photos ou vidéos de situations intimes, ce qui, entre parenthèses, est interdit et passible de 2 ans de prison pour avoir dévoiler ce genre de photos/vidéos. De nombreux cas comme cela apparaissent partout dans le monde. D’après le journal ‘ la voix du Nord, un homme de 31 ans à créer un faux profil de son ex avec sa photo de profil, son email personnel avec comme nom “de la petite cochonne” sur plusieurs réseaux sociaux et des sites de rencontre. Il a été condamné à deux mois de prison et à 300 euros de dommages et intérêts à son ex.
Si Facebook est un réseau où nous pouvons contrôler notre intimité avec les paramètres de confidentialité, il n’en reste pas moins que d’autres personnes peuvent avoir accès à beaucoup de situations intimes et les partager.
Par exemple, quand une personne nous identifie sur une de ces photos, nous pouvons contrôler notre confidentialité et nous identifier si une de nos photos nous pose un problème. Pourtant, 20.9% des interrogés de notre questionnaire ne contrôlent pas les identifications ayant pour excuse de ne pas avoir le temps de supprimer l’identification. Puisqu’au final, lorsque cette photo nous dérange, nous avons plusieurs choix pour remédier à cet inconfort et 71.2% des personnes interrogés vont supprimer directement leur identification. 56.1% vont demander directement à la personne ayant posté la photographie de la supprimer et 19.7% vont demander à Facebook de la supprimer pour eux. Cela est très encombrant comme situation surtout que environ 37% des personnes interrogés ne demandent pas l’accord de leurs amis pour publier des photos d’eux.
Dans ce tableau ci-dessus, nous pouvons voir que 84.5% de nos interrogés par le questionnaire en ligne ont mis des photos de leurs vacances, 63.8% ont mis des photos de chez eux, 37.9% ont des photos d’eux alcoolisés exposés au public et 13.8% d’entre eux ont acceptés de diffuser des photos d’eux sous l’emprise d’un ou des stupéfiants. Enfin, 5.2% des personnes se sont montrés malade ou à l’hôpital et 1.7% des personnes a une photo de lui en train de prier. Évidemment, tous les caractères de cette question concernent la vie privée et nous pouvons constater que personne n’a l’air de voir qu’ils se dévoilent totalement au public.
Sur notre questionnaire 49.3% des interrogés pensent que les autres personnes s’intéressent à leurs informations personnelles, contre 50.7% qui pensent que personne ne s’y intéressent. Ce résultat est consternant alors que nous savons que lorsque nous diffusons nos photos et nos vidéos personnelles de vacances : les cambrioleurs ont commencés à « roder » sur les réseaux sociaux et personne ne s’en soucie alors que Facebook est remplit d’informations très utiles, ils connaissent les dates de vacances, les lieux, avec qui… et des fois, ils savent même qui va garder la maison! Enfin les photos prises dans sa demeure peuvent indiquer les lieux aux cambrioleurs, ils pourront décortiquer les lieux et le système de protection, les biens qui peuvent y demeurés…cela peut paraitre étrange de s’inquiéter sur le sort de chaque personne parce qu’au final tout le monde fait attention quand ils ajoutent une personne dans ces amis. En réalité non, 9% de nos interrogés par le questionnaire ne regarde pas qui ils ajoutent. Les autres personnes n’en sont pas moins plus prudentes puisque 78.7% des interrogés sur notre questionnaire en ligne ajoutent une personne en ne regardant que ces informations personnelles, 80.3% ne regardent seulement que les photos et 24.6% contactent directement la personne qui demande un ajout d’amitié.
Ces signes d’inattention des usagers vont en faire regretter plus d’un. En effet, alors que l’utilisateur va narrer sa vie simplement en quelques lignes, en réalité c’est comme s’il hurlait au centre d’une place de la ville. Les applications Facebook pour le smartphone n’arrange rien puisque chaque utilisateur est au courant de ce qu’il se passe en direct.
Il faut alors dire que le mur virtuel de Facebook amplifie le côté narcissique de chacun de ces utilisateurs. Les utilisateurs les plus importants de Facebook sont les jeunes âgés de moins de trente ans. En effet, une enquête de l’Agence France Presse (AFP) relayée par le Figaro montre que 64% des 11-13 ans ont un profil Facebook, le taux grimpe à 80% pour les 13-15 ans et atteint les 92% pour les 15-17 ans. Des auteurs dont X. Pommereau montrent comment les jeunes utilisent Facebook et d’autres réseaux sociaux pour dévoiler des éléments relevant de leurs intimités. Ceci passe par la publication de photos d’eux-mêmes (selfies), descriptions de leurs vies et de leurs relations amoureuses. L’affection envers les uns et les autres se montrent a travers des commentaires et des « likes ». Cela va parfois plus loin avec des photos plus intimes, voire nues. X. Pommereau souligne que les ados (comme les parents) se permettent de dévoiler des informations en ligne qui ne révèleraient pas en temps normal.
Dès lors, Isnard Alexandre et Zuber Thomas montrent dans leur livre Facebook m’a tuer que la norme sociale a évolué. Les individus partagent plus facilement et avec plus de monde de nombreuses informations intimes. Les plus jeunes y sont aussi très à l’aise si bien qu’ils qualifient Facebook de « crèche » dans laquelle « nos tête blondes sont sur le devant de la scène en films, en photo, en commentaires, en une des profils ».
Sans s’en rendre compte, les parents donnent plus d’information qu’ils le croient concernant leurs enfants en publiant des photos, leurs dates de naissances, des anecdotes… Des adultes mal intentionnés qui désirent montrer aux enfants qu’ils ne sont pas des étrangers pour gagner leur confiance peuvent potentiellement abuse de cette utilisation des réseaux sociaux.
Enfin, nous pouvons prétendre que Facebook est une vitrine à travers la publicité qui est diffusé sur le réseau social premièrement mais aussi par la publicité que les personnalités vont se faire gratuitement.
En effet, il est facile de créer un groupe et d’inviter ses relations à le rejoindre, dans l’espoir de faire boule de neige : les amis de vos relations pourraient découvrir votre « webcomic ». L’idée est bonne, car on peut ainsi créer des albums photos et vidéos, avoir un « Wall » sur lequel les membres vont pouvoir écrire, etc…l’exposition est donc assistée et centralisée. Par contre, il n’y a qu’un seul moyen pour communiquer est la messagerie est assez limitée puisqu’il s’agit d’un lieu pour des discussions privées. Il y a donc des « Pages Facebook » : au lieu de s’exposer en tant que personne privée, ou de former un groupe regroupant des personnes privées, on peut s’exposer en tant que personnalité ou objet public ayant des fans. On peut ainsi communiquer vers ses fans par le biais d’un canal informatif et plus en privée, en postant des mises à jour.
Notre actrice, ayant un page fan, nous parle de ce système de publicité: “C’est en partie un lieu professionnel, du coup je fais très attention à ce que je publie. Je profite de Facebook pour me faire de la publicité et c’est un lieu où je peux parler avec mes fans. Je vais y publier les bandes annonces et je fais de la promotion pour les films dans lesquels je joue. Facebook a un côté marketing”. Elle ajoute: “C’est du travail pour moi Facebook : Je communique, je fais du marketing, je partage mes vidéos promotionnelles et les vidéos que je souhaite publier selon mon statut d’actrice. Je partage des vidéos drôles aussi, j’aime ça haha. Je m’en sers pour les discussions de groupe, et c’est assez simple pour les invitations aux évènements que les premières de mes films par exemple…”.
Nous lui avons ensuite posé la question: “Pourquoi acceptez-vous de publier tout cela sur votre vie privée sachant que votre liste d’amis n’est que pour 5 à 15% en moyenne des liens forts (la famille, les amis proches…) ?” Elle a répondu: “J’ai beaucoup de fans et des personnes issues du milieu de mon travail qui veulent gossip…j’en donne un peu, pour attiser et conserver mes relations avec eux”. Au final, elle nous avoue qu’elle n’a pas confiance en Facebook, qu’elle aimerait se désabonner et elle compare Facebook a “une prison, une drogue, du poison, un casse-tout”.
Nous avons posé la même question à notre mannequin, et elle a répondu : “C’est un choix, j’aimerais ouvrir un compte pour mes proches et un autre pour le travail mais ça devient trop compliqué, j’y vais déjà pas souvent … je n’ai pas envie de passer ma vie dessus. C’est pas une vie d’être sur un réseau social en permanence, j’aime vivre la vraie vie. Mais donc c’est un choix qui est minutieux, je dévoile mon corps pour mon travail mais je ne montre pas de photos de mon fiancé, de ma maison…”. Pour sa part, elle compare Facebook à un “village ayant des murs très fins, on peut distinguer les ombres des personnes malgré le fait qu’elles soient cachées” et elle n’a pas confiance en Facebook non plus.
En parlant de vraie vie, une starlette des réseaux sociaux, Essena O’Neill, une australienne de 18 ans, qui avait plus de 700 000 abonnés sur Instagram et exposait sa vie idyllique jour après jour, en se prenant en photo et mettant en valeur son physique, ses repas, ses bijoux, ses activités…et elle fatiguera son entourage pour avoir la photo parfaite jusqu’à ce qu’elle se rende compte en début novembre 2015, que la célébrité ne tient pas qu’à l’apparence et depuis sa « crise de conscience » comme l’appelle la jeune femme, elle va supprimer une grande partie des images publiées sur son profil, sur la description duquel on peut désormais lire : “Les réseaux sociaux ne sont pas la vraie vie”.
Elle a néanmoins choisi de toujours diffuser quelques images, elle modifiera cependant leurs légendes en renversant totalement leur signification. Ce nouveau caractère authentique, presque inhérent aux réseaux sociaux, ne lui ont pas fait perdre ses fans, au contraire, pour la seule journée du 3 novembre, son compte a gagné près de 50 000 nouveaux abonnés selon Gabriel Coutagne, rédacteur au Monde.
Une utilité derrière l’exposition: la sécurité
Outre le fait de rendre jaloux ses amis pour ces photos de vacances, la géolocalisation permet aux cambrioleurs potentiels de vous repérer à la trace, « plus besoin de se presser. Vous ne serez la que dans 4h ». La géolocalisation apporte bien plus de problèmes que de poudre aux yeux, beaucoup de couples, d’amis ont perdu la confiance à cause de cette application qui permet de suivre son bien aimé à la trace.
D’autres personnes vont estimer que la géolocalisation est moyen de sécurité :En effet pendant les attentats de Paris, 5,4 millions de personnes ont utilisé la fonction Safety Check up qui a pour but de prévenir ses proches (l’ensemble de ses amis Facebook) que l’on est bien en lieu sûr. Selon les derniers chiffres disponibles, environ 360 millions de personnes ont ainsi été avisées. Bien que, 64,6% des personnes interrogés dans le questionnaire sur Facebook nous ont répondu avoir désactivé la géolocalisation, il n’en reste pas moins qu’il est difficile de garder sa vie privée sur Facebook.
Le fait de se dévoiler suggère aussi de dire ce que nous voulons dans ce petit encadré qui nous propose « exprimez-vous » si gentiment. Les aveux de certaines personnes et les propos qu’elles pourront dire pourront leur porter préjudices par rapport à leur travail par exemple. Une photo mal placé ou un commentaire ou un like qui ne plairait pas au supérieur et nous pouvons avoir de sérieux problèmes. Nous oublions trop facilement, à vouloir s’exposer, que des personnes importantes voient aussi nos informations. Et si nous disons à notre patron que nous sommes malades, il vaut mieux être bien conscient et ne pas mettre une photo de sa femme et son chien en train de courir dans un parc daté du jour même.
En effet, il est difficile de filtrer les informations qu’on dévoile à tout le monde sans vraiment s’en rendre compte. Les personnes interrogées dans le questionnaire affirment que lorsqu’ils modifient les paramètres de confidentialité sur Facebook c’est pour bloquer certaines personnes principalement: le grand public qui n’est pas inclus dans la liste d’amis, puis la famille, puis certaines personnes comme les exs ou des personnes visées puisqu’elles sont “trop fermées d’esprit”. Notre mannequin nous avoue dans notre entretien qu’elle a prévenu ses frères et son père qu’elle a sur Facebook avant de diffuser son photoshooting en ligne de nu. Je cite: “Quand j’ai débuté les annonces de présentations pour le photo-shoot nu, j’ai prévenu mes frères et mon père de ne pas aller voir. Mon fiancé et ma mère me soutenaient. Ils savaient qu’il y avait un aspect très personnel dans cette démarche. Mais c’est quand même très diffèrent d’exposer sur le Web et dans une salle”.
1.2) La prudence
La plupart des personnes interrogées prétendent avoir une « conscience » qu’ils diffusent des risques. Certains usagers optent pour une attitude consistant à écarter les risques de la vie numérique, en se montrant suffisamment informés et armés pour déjouer les pièges de l’exposition de soi et de la traçabilité. Dans notre questionnaire, 30.3% des 66 réponses remettent à jour très régulièrement les paramètres de confidentialité et 57,6% essaient de faire ce qu’ils peuvent contre 5 personnes qui se fichent de ces paramètres et 3 personnes ayant des difficultés et ne savent pas comment changer ces paramètres.
Pour avoir accès à ce que Facebook sait de nous et fait de nous, il faut avoir le courage et l’ambition de s’aventurer dans les paramètres de Facebook et de chercher «Politique d’utilisation des données» dans le haut de la page «Privacy Basics». Cette nouvelle politique n’est pas aussi limpide et évidente à première vue que les notions de base sur la confidentialité. En dévoilant clairement les notions de bases de confidentialité, Facebook met en lumière la première forme de confidentialité pour obscurcir la seconde qui concerne notre vie intime. Cette difficulté se voit également au travers des entretiens que nous avons menés auprès des deux étudiants, l’ingénieur agronome et le fonctionnaire de police.
Les personnes prudentes font très attention à ce qu’ils indiquent sur leur profil, ils ne postent très peu d’informations sur leur vie. Par exemple, elles ne mettent pas beaucoup de photos et elles n’indiquent que très peu leurs activités (hobbies, goûts). Cependant, ces personnes préfèrent commenter et mettre des likes sur les commentaires de leurs « amis » surtout de leurs amis proches. Elles favorisent les moyens de communication qu’ils considèrent comme plus privé comme les textos (message par téléphone) ou les appels téléphoniques. Certains de nos interviewés nous avouent s’être inscrit sur Facebook afin de rester en contact avec des anciens amis ou pour des travaux de groupe scolaire. Selon notre questionnaire, la prudence est de mise, en effet, 23,9% des personnes vont se protéger en écrivant un pseudonyme à la place de leurs noms et prénoms pour ne pas se faire reconnaître.
Voici ce que l’ingénieure agronome a déclaré lors de son entretien :“ Je ne dévoile pas ma vie privé sur Facebook car c’est ma vie privé, si les gens veulent me connaître, qu’il me contacte dans la vie réelle”, “ J’ai restreint le fil de mes actualités à ma famille et à mon copain car c’est ma vie personnelle, je ne veux pas que tout le monde la voit” “J’ai juste mis mon nom, prénom et mon parcours scolaire, le reste ils n’ont pas à savoir et ils me connaissent, ils n’ont pas besoin que je leur dise.” Nous remarquons donc ici que la personne est méfiante face au réseau social, elle n’indique que le strict minimum sur ces données personne qu’elle restreint à un petit groupe d’amis.
Le policier restreint également ces données sur Facebook car son métier l’oblige une certaine discrétion sur ces activités et il souhaite protéger sa famille des représailles des personnes qu’il met en garde à vue ou en prison: “ Je ne mets pas de photos, je laisse des commentaires sur les fils d’actualité mais je reste tout le temps vague et ironique” “Si les gens veulent me voir, ils me voient dans la vrai vie”, “ Oui je suis méfiant”, “Je n’affiche pas mes humeurs”, “ Je ne dis pas grand-chose sur Facebook pour vivre tranquillement au niveau employeurs, des collègues et je n’ai pas envie que des bâtards viennent me retrouver sur Facebook et aussi pour ma famille, ma copine…”, “ Un collègue a déjà eu des problèmes car il a mis trop de choses sur son travail et les responsables l’ont convoqué”
L’étudiant en sciences humaines et sociales en communication est contre le fait que publicité utilise nos données personnelle pour de la publicité surtout si elle est non ciblée. Il trouve la démarche agressive et non commerçante. Il préfère que les réseaux sociaux soient utilisés pour répondre aux besoins concrets des consommateurs: “ Ca m’énerve d’être envahis de publicités“, “J’aime pas la manipulation pour la manipulation c’est-à-dire forcé le consommateur à acheter la marque” “Je préfère que le réseau social soit utilisé comme un moyen de prendre contact avec les consommateurs : si je poste sur une publication dlc, il vont poster un truc sur une promo, tu demandes si la promo s’applique à un clavier, le community manager me réponds comme en boutique sauf que t’es tranquille chez toi. Alors que sinon c’est comme si tu regardes la télé, t’as tes dix minutes de pubs qui te font chier, alors c’est bien pour aller aux toilettes et tout ça.”
En outre, tous nos enquêtés ont déjà été dans les paramètres de confidentialités mais ils avouent ne pas le mettre à jour régulièrement pour les raisons suivantes : “C’est une perte de temps”, “C’est difficile à changer.” Ils se sentent frustrés et épiés par le réseau social qui les considère comme des “marchandises sur pattes”, des “cibles à pubs”. Ils considèrent également que c’est “inadmissible qu’un réseau censé être social et non commerciale utilisent toutes nos données personnelles, ça devrait être interdit”. Ce mécontentement se retrouve également dans notre questionnaire où 52% considère que leur données sont utilisées pour être commercialisés et 69% pensent que Facebook portent atteinte à lors vie privée.
La vie intime, c’est à dire la seconde forme de confidentialité n’est pas expliqué par Facebook et pour une bonne raison : “L’entreprise Facebook voit tout ce que vous faites sur leur réseau, en garde la trace et s’en sert pour concevoir un modèle interne toujours plus précis de votre personne. Un modèle qui va de vos informations personnelles à vos “likes” et préférences, en passant par les gens avec qui vous interagissez et comment vous interagissez avec eux. Et il n’existe aucun moyen de le modifier dans les paramètres de confidentialité” selon Will Oremus.
Détaillées paragraphe après paragraphe, vous n’y trouverez que les données que Facebook collecte à votre sujet, de la date d’une photo au lieu où vous l’avez prise, en passant par les contacts de votre carnet d’adresses ou encore le numéro de votre carte bleue, si jamais vous en venez à acheter quelque chose sur le site. (Comme le souligne Peter Kafka de Re/Code:“ce sont les bases de futures incursions de Facebook du côté du e-commerce”).
Les personnes ne révélant que peu d’informations vont revendiquer leurs droits sur le réseau social à travers des sortes de “hoax” et ces derniers vont circuler sur les murs et réapparaitront régulièrement. La dernière fois, c’était à peu près lorsque Facebook est entrée en bourse. Les «nouvelles lignes directrices de Facebook» font probablement référence au mail reçu par tous les utilisateurs du réseau concernant la fin de la démocratie participative à Facebook.
Donc, nous avons pu voir que les personnes utilisant Facebook vont revendiquer leurs droits malgré le fait d’utiliser ce site, ils resteront très prudents. Nous pourrons voir aussi que les utilisateurs de Facebook vont automatiquement ne révéler qu’une partie d’eux-mêmes.
D’après Dominique Cardon, un sociologue d’Orange Labs, les internautes des réseaux sociaux ont plusieurs identités bien distinctes. L’identité narrative est celle que les individus projettent d’eux-mêmes sur les réseaux sociaux et Cardon nous montrent que les individus sur les réseaux sociaux ne se dévoilent pas totalement, en réalité. “Il ne montre qu’une partie de leur identité civile et professionnelle”.
Ce comportement est nommé par le sociologue “Clair-Obscur” car les individus se montrent à des personnes intimes tout en se cachant à d’autres (parents, famille).
Une étude sociologique réalisée en ligne, nommée “sociogeek” va remettre en évidence la fracture sociale en se rapportant au niveau d’exposition des internautes sur les supports du Web 2.0 (blogs, réseaux sociaux, sites de partage de vidéos, etc). L’étude se base sur les réponses de 11 000 personnes, âgées en moyenne de 28 ans. Elle a été menée par la société de conseil faberNovel, Orange Labs et la Fondation pour l’Internet nouvelle génération (Fing). Les résultats tranchent un peu avec les discours habituels sur l’exhibitionnisme et le manque de pudeur. Le Web 2.0, au contraire, prolonge la vie physique, on communique essentiellement avec ceux que l’on connaît déjà et on fait attention à ce que l’on dit et à ce que l’on montre.
L’étude présente plusieurs séries de photos dans diverses catégories et demande à l’internaute de choisir celles qu’il publierait sur son profil. Elle soumet ensuite plusieurs critères et éléments de profil sur lesquels le testeur doit se prononcer. Tout de suite, il apparaît que les internautes refusent de se montrer sous un jour négatif. Peu de photos “trash” (ivresse, blessures, hospitalisation, défauts physiques) mais aussi peu de clichés où l’internaute est en colère, malade ou triste. D. Cardon va noter « qu’on cache la tristesse, c’est encore plus tabou que des photos d’enfants dénudés ». L’exhibition sexuelle, ou simplement corporelle, n’est pas non plus très prisée. Les répondants sont aussi plus enclins à se montrer entre amis ou en couple qu’avec leur famille. Si une exhibition a lieu, les internautes se mettent en scène (déguisements, grimaces, cadrage fantaisiste des photos…). LE sociologue résume que sur le net on veut plus se montrer « cool et festif avec des amis.
L’étude établit néanmoins qu’il n’y a aucune « corrélation entre la fréquence d’usage des réseaux sociaux et le niveau d’exposition de soi », ajoute Daniel Kaplan, délégué général de la Fing. Nous avions comme idée de départ que le Web 2.0 provoquait l’exposition. L’idée s’est révélée fausse. En revanche, il existe des stratégies de recherche de contacts qui poussent à s’exposer.
Enfin l’étude encadre un autre phénomène et c’est celui de la fracture sociale. En effet, les comportements des utilisateurs vont dépendre du niveau d’études : « Moins vous êtes diplômé, plus vous acceptez les sollicitations et essayez d’attirer des « amis ». Cela correspond à la constitution d’un capital social » raconte D. Cardon.
2) Les causes de cette exposition de soi
Nous allons vous démontrer dans notre seconde partie, les raisons de l’exposition des individus sur les réseaux sociaux. Nous allons voir que des causes sociétales entre en jeu ainsi qu’une quête d’un endroit rassurant entre en jeu. La construction de l’identité des individus au travers de l’image de soi et celle que les autres ont de l’individu jouent également un rôle dans l’exposition de soi sur les réseaux sociaux.
2.1) Causes sociétales
D’après notre recherche documentaire et notre enquête, nous avons vu que Facebook devient un lieu pour les individus une sorte de rite de passage où les individus peuvent s’exprimer librement sans contraintes et se sociabilisé avec le reste des individus de sa communauté.
Une des causes sociétales est que la société actuelle est trop contraignante. Bernard Formoso est un sociologue chercheur du laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative du CNRS et de l’université Paris Ouest Nanterre la Défense. Dans son ouvrage “Identité reconsidéré, des mécanismes de base de l’identité à ses formes d’expression les plus actuelles”, publié en 2011 aux éditions logiques sociales, il met en évidence à la page 225 que les réseaux sociaux apportent une alternative aux individus aux codes de communication traditionnelles. En effet, grâce aux NTIC, les individus “offrent la possibilité de s’extraire de la foule solitaire (Rieman) et de conjurer l’ère du vide (Lipovesky) pour vivre leur vie en intimité partagé avec des amis constamment présents à leurs côtés sans que leurs présence physique soit plus indispensable.” Sur le réseau social, « l’individu peut vivre sa vie et assumer son Moi en étroite connexion avec la vie et l’expression du Moi d’autres. » C’est ainsi que de nombreux groupes ponctuels existent sur Facebook, les personnes ne sentent plus contraintes de respecter des codes, des règles de communication et ne se sentent pas la pression d’un devoir de garder contact avec un individu.
En outre, le psychanalyste et psychiatre Serge Tisseron, dans son ouvrage “Virtuel mon amour- Penser, aimer, souffrir à l’ère des nouvelles technologies” publié en septembre 2008 confirme cela. En effet, les jeunes se sentent rassuré de pouvoir avoir une discussion sans être dans l’obligation de rester en contact avec la personne. “L’être humain a toujours pu échapper à une relation désagréable en choisissant de l’interompre, et il a toujours multiplié les liens afin de réduire le risque de se sentir abandonné. Dans le monde virtuel il suffit d’un simple clic, du coup, rien n’est jamais plus honteux. Ces mondes semblent conçus pour que la honte n’y existe pas. Disparaître sans laisser aucune trace ne pose pas de problème, la relation est maintenue le temps où elle gratifie ou rassure, et interrompue aussitôt qu’elle frustre ou inquiète. Il est donc possible de la vivre pour le meilleur”.
Dans certaines tribus africaines, il existe des rites de passages afin de symboliser le passage à l’âge adulte, il peut s’agir de chasser sa proie seul pour la première fois. Mais dans nos sociétés contemporaines, les rites de passages sont plus virtuels. En effet, les jeunes ont besoins de symboliser les transitions de leur vie. Mais comme la société n’en proposent plus, ils utilisent internet et les jeux vidéo (S. Tisseron p 93).
Ainsi, qui dit rite de passage, dit nouvelle façon de se comporter. Nous allons voir que l’utilisation du réseau social Facebook n’est pas seulement un moyen de passer un rite mais il s’agit aussi d’un nouveau moyen de communiquer avec les autres.
Ensuite, nous voyons que les réseaux sociaux deviennent une vitrine de la socialisation. En effet, le sociologue B. Formoso nous indique que les réseaux sociaux connaissent un fort succès car ils permettent aux individus de connaître des personnes à l’extérieur de leur zone de socialisation actuelle (travail, ville…), ils peuvent maintenant sociabiliser avec des personnes partout dans le monde.
L’ouvrage “Objectifs blogs, explorations dynamiques de la blogosphère” publié en décembre 2007 sous la direction d’Annabelle Klein, confirme ce point. Selon C. Fluckiger, un maître de conférences en sciences de l’éducation, l’individu se socialise sur Facebook en incorporant les normes, la culture et le langage de son groupe d’appartenance. Il y acquiert des processus d’autonomisation relationnelle par rapport à la famille grâce à son interaction avec les autres sur les réseaux sociaux indépendant des normes familiales.
Par ailleurs, l’exposition de soi permet au jeune, selon le maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Olivier Tredan de créer sa sphère privé et à prolonger ses relations avec ses pairs. En effet, le jeune se sociabilise autour de groupes d’appartenances qu’il a connu dans sa vie réelle (à l’école, au sport). Le maître de conférences en communication ajoute que les réseaux sociaux permettent un ancrage entre pairs qui relie des micros-communautés bien définies où « le partage de l’intimité joue un rôle de ciment social entre les membres ». D’après notre enquête par questionnaire, on voit que les personnes mettent en avant leurs relations sociales, en effet, 90% des personnes mettent des photos d’eux-mêmes, de leurs amis (74%), de la famille.
Les réseaux sociaux font partie de l’espace « Clair-Obscur » de D. Cardon où les individus ne se dévoilent qu’entre un groupe restreint d’amis. D’après son enquête avec sa collaboratrice Delaunay-Teterrel, l’individu créer de nombreuses relations avec son groupe d’amis proche (le « clan ») mais il « se déploie des relations plus lointaines avec lequel le clan interagit irrégulièrement, le blog est une conversation continue et ininterrompue permet de gérer cet aspect gigote du réseau social ado découpant en sphère relationnelle s’emboîtant les unes dans les autres ». D’ailleurs, notre enquête par questionnaire, 83% des sondés ont Facebook pour reprendre contact et garder des liens avec des personnes se trouvant éloigné du domicile de l’internaute. La totalité de nos entretiens démontre que cette théorie est bien effective. En effet, ils utilisent tous Facebook comme « un moyen de garder contact avec des anciens potes », une « manière de se montrer qu’à ses vrais amis », « je ne montre que des informations vraiment intime qu’à mes amis, les autres ça ne les concernent pas.
Voici ce que l’ingénieure agronome a dit lors de son entretien : “ Je ne vais pas souvent sur Facebook, c’est surtout pour garder contact avec des amis que j’avais au collège, au lycée et qui habitent loin maintenant.”
Ainsi, nous avons vu que les personnes se dévoilent sur les réseaux sociaux afin de procéder à des rites de passages, à des moyens de socialisation que la société trop contraignant en leur offre pas. Mais un facteur plus psychologique constitue une autre cause du dévoilement.
2.2) Causes psychologiques
Dans une société de plus en plus individualiste, les jeunes connectés sur les réseaux sociaux dénoncent l’absence d’écoute, d’émotion, de soutien émotionnel de la part des adultes. Ils cherchent donc un lieu sûr et rassurant où ils peuvent s’exprimer librement, ressentir de l’amour, ce lieu est les réseaux sociaux notamment Facebook.
Il est démontré qu’une des raisons de ce dévoilement est la solitude des jeunes et des adolescents. Le psychiatre X. Pommereau dans son ouvrage, « Nos ados.com en images, Comment les soigner » publié en 2011, montre que les adolescents sont en quête de de contacts et de liens pour rompre de la solitude parce qu’ils éprouvent un sentiment de non reconnaissance par leurs proches (p 27). Par conséquent, les jeunes ont trouvé un moyen pour lutter contre cette solitude : rester tout le temps connecter sur les réseaux sociaux. Le psychanalyste S. Tisseron explique que les nouvelles technologies permettent de se sentir moins isolé, les « amis » pensent à nous. Les internautes craignent de ne pas être aussi écouté par l’interlocuteur qu’il ne l’est lui-même, c’est pourquoi ils posent sans arrêt les questions suivantes : tête «t’es où », “tu fais quoi”, « t’es seul ». La peur de l’isolement avec un être cher représente un évènement traumatique pour les internautes rappelant la séparation difficile avec notre mère. Le psychanalyste Winnicott souligne que chez certains ce n’est pas la peur de se retrouver seul qui poussent les jeunes à rester connectés, c’est la peur de « s’effondrer, annihiler par la séparation ».
Ainsi, les réseaux sociaux permettent d’éviter de ressentir l’isolement de se sentir proches des autres, soutenu tout en étant dans une société individualiste.
En outre, les réseaux sociaux permettent de masquer une souffrance psychologique, de faire oublier la douleur (S. Tisseron p 129). Les enfants ne trouvent pas plus de plaisir mais c’est une façon « de ne pas sombrer », de ne pas déprimer. En effet, les réseaux sociaux et les jeux apportent une gratification que la société de leur apporte pas. Il reçoit de l’entraide de la part de ses amis, de l’estime et de l’admiration pour s’il se dévoile de manière intime d’où les modes comme l’underboob selfie, thigh gap… Les réseaux sociaux permettent le renforcement de l’estime de soi qui est un moyen de lutter contre la dépression. En effet, les liens tissés sur la toile indique la sociabilité de l’individu, plus le nombre est important, plus il est fier. Cela flatte l’égo du sujet parce qu’elle « le rassure dans son pouvoir de séduction, son aptitude à capter l’attention, l’affection des personnes qui comptent d’autant plus qu’elles partagent les mêmes intérêts. En quelque sorte, la pluralité lui permet de sortir de l’anonymat, si frustrant à l’ère du « tout média et du médiatisé » pour se créer une audience. (B. Formoso p 225). Sur son réseau social, l’individu recherche la popularité, une place privilégiée dans son réseau virtuel. Il construit son propre star system : nombre de commentaires, d’amis, longueur du mur (A. Klein). Cela amène les personnes à penser la sociabilité virtuelle comme une compétition, « ne course à se rendre plus sociable ». Ainsi, les jeunes sont fiers de montrer leur intimité, leur vie sur les réseaux sociaux afin de recevoir le plus de like et de commentaires. Notre sondage montre qu’en effet, 10% se “sentent” bien lorsqu’ils reçoivent un like” et 13% sont tristes ou blessés lorsqu’ils n’ont aucun commentaires ou like. Par conséquent, Facebook devient un lieu où l’individu peut améliorer son estime de lui-même, grâce aux encouragements et à l’admiration de ses amis.
Par ailleurs, il a été prouvé que les jeunes internautes ont créé sur les réseaux sociaux dont Facebook un endroit où ils peuvent se sentir aimé et soutenu par tous leurs amis.
En effet, l’abondance des amis virtuels permet de pallier la désaffection de certaines personnes, ils servent de « de filet de sécurité affectif tout en permettant de maintenir en continu un haut débit d’écoute et d’échanges » (B. Formoso p 225).
De plus, les réseaux sociaux est un lieu où il n’existe que des preuves d’amour envers les uns et les autres. « Grâce à Facebook vous pouvez obtenir des free hugs à tout moment sans avoir à vous ridiculiser dans la rue. Sur Facebook on récolte ce que l’on s’aime. On sculpte un soi avec des gens qui vous admirent vous cajolent, vous encouragent, en échange du même traitement. On ne se recadre pas, on ne polémique pas, on s’aime » (A. des Isnards, T. Zuber p 26). Seuls les messages heureux sont tolérés. En effet, seul les messages d’amour, de tendresse au travers des commentaires, des likes sont autorisés. « On ne se dit pas ce qui ne va pas sur Facebook, « et ça, personne en a envie » (A. des Isnards, T Zuberk 43) « Les oppositions, insultes sont bannis, ceux qui le conforte dans sa position sont remercier flattés au point même d’être aimé, il est ainsi assuré des relations bien fondées qui l’entourent ». Il s’agit de la logique d’adhésion, l’ami est confronté à deux choix : de suivre le mouvement d’amour envers son ami ou de quitter la page. (A. Klein p184). Les remerciements sont perçus comme un mécanisme de récompense pour le travail accompli, qu’il se doit de remercier, c’est la pratique de don contre don (A. Klein p185). En effet, cela se voit au travers de notre sondage 11% des sondés avouent avoir liker des photos pour en recevoir en retour.
Nous voyons donc que les jeunes cherchent à se protéger du monde extérieur en se créant un monde virtuel idéal où il n’existe que des ondes positives.
2.3) Construction de son identité sociale
Nous avons vu que la société ne dispose plus de rite de passage ni de nouveaux moyens de socialisation pour les jeunes. Ils se sont donc créer un espace interactif pour rencontrer leurs pairs où ils se sentent soutenu, encouragé par leurs pairs ce qui augmente leur estime d’eux. Mais nous voyons aussi que les réseaux sociaux tel que Facebook permettent aux individus de se créer leur propre identité.
Nous avons constaté qu’une des raisons du dévoilement des jeunes sur les réseaux sociaux est qu’ils cherchent à se construire leur identité par rapport à leurs amis. Les jeunes d’aujourd’hui ne disposent plus comme autrefois de mentor ou de tuteur pour les guider dans toutes les étapes de la vie. Les parents ne sont plus disponibles, ils ont de plus en plus de travail, les professeurs des écoles n’ont plus aucun droit d’exercer une éducation autre que de manière neutre. Les jeunes recherchent donc un maître pour les guider, ils cherchent donc à se créer une identité au travers des amis sur les réseaux sociaux (S. Tisseron p 90 et 92). Il s’agit de la recomposition identitaire par la médiation d’autrui. « Le concept même de réseau relationnel fondé sur l’affinité élective et sur une forte interactivité exacerbe les phénomènes de micro-projection et de micro-identification par lesquels le sujet se construit son Moi. » (B. Formoso p 225).
Afin de se construire sa propre identité les utilisateurs de Facebook attendent les commentaires, les likes de leurs amis. Il est essentiel que chaque aspect de la vie du jeune soit validé par les amis (A. Isnard, T. Zuber p27, p38). Pour se découvrir, il faut se mettre à nu aux autres afin d’accéder à la connaissance de soi au travers des autres. Il s’agit du désir d’extimité qui consiste « de rendre publique des parties secrètes de soi pour les faire connaître et valider par l’entourage. Dans notre questionnaire, on voit que cette tendance est bien effective en effet, 31% ont déjà montré une photo embrassant une personne, 20% ont pratiqué des langages sensuels (sexting) sur le mur et 14% des personnes se sont montre de manière intime sur le mur (sous-vêtement, nu…) et 6% ont pratiqué une relation sexuelle par webcam en utilisant Facebook. C’est différent de l’exhibitionnisme. Ce dernier montre que des aspects qui pourrait fasciner l’autre et répète souvent même gestes alors que l’internaute expérimente et prend des risques » (S. Tisseron p 39). « C’est la reconnaissance d’un droit à l’intimité qui a encouragé l’extimité ». « Sur internet, l’intime et l’extime s’imposent clairement pour être le pile et le face d’une même monnaie, celle qui est investis chaque jour dans la quête de l’estime de soi médiatisée par la rencontre de l’autre ». (S. Tisseron p 40 et 41)
Nous avons constaté que les internautes de Facebook préfèrent mettre en avant une image d’eux-mêmes qui est plus agréable et plus flatteuse.
En effet, plus de 90% de nos sondés sont des photos d’eux-mêmes dont 15% ont été retouchées par Photoshop. De plus, 10% avouent qu’ils acceptent plus facilement leurs corps grâce aux commentaires de leurs “amis” sur Facebook. Selon O. Kernberg, psychiatre et psychanalyste américain reconnu pour son travail sur les cas-limites et les pathologies du narcissisme, indique que les jeunes mettent en avant un “moi grandiose” (B Formoso, p 223). Il a une fonction narcissique, il permet à l’utilisateur de déposer des expériences qui symbolise son monde “sensoriel et moteur” c’est-à-dire un état d’esprit spécifique afin de commémorer des évènements. “L’avatar permet le retour du moi perdu” (S Tisseron, p174).
Les réseaux sociaux sont considérés par B. Formoso comme le moyen le plus pratique pour répondre aux besoins narcissiques croissants des jeunes. L’étudiant en sociologie de la communication a prouvé ce point, en effet, il a mis en photo de profil la kalachnikov en forme de crayon car “ça représentait mon état d’esprit”, “après plusieurs jours je trouvais ça un peu morne donc j’ai mis une photo grise, un métronome gris pour dire que je n’ai pas spécialement la joie de vivre. Je ne l’ai pas changé quand ça sera enfin terminé, m’enfin ce n’est pas gagné. J’ai la joie de vivre mais pas de manière politique par rapport aux attentats et de manière générale pour notre politique”.
De plus, Formoso ajoute que cette identité virtuelle est façonnable par l’individu par des nombreuses photos qui ont été retouchées de multiples fois. Cela facilite les usagers de Facebook à se créés une vie parallèle “caractérisée par des relations complices, gratifications immédiates, représentations avantageuses du moi, une vie où l’expression des fantasmes n’est pas contrainte par les normes sociales” (B. Formoso p 226).
CONCLUSION
Pour conclure, nous avons déterminé deux types d’utilisateurs prédominants sur Facebook, ceux qui aiment s’exhiber sans relâche et ceux qui sont plus prudent. Pour ces derniers, la confidentialité de la vie intime est importante.
Nous avons constaté que la plupart des internautes dévoilent leur vie personnelle sur le réseau social Facebook. Des photos personnelles, le lieu de travail, son cursus scolaire, les hobbies sont des informations les plus données sur Facebook.
Or, nous avons déterminé deux types d’utilisateurs prédominants sur Facebook, ceux qui aiment s’exhiber sans relâche et ceux qui sont plus prudent. Les exhibitionnistes dévoilent de manière non pudique leurs corps par des photos nus, et effectuent des pratiques très intimes comme le sexting, des webcams sexuelles. Ce comportement de dévoilement de son intimité s’explique par le fait que les réseaux sociaux deviennent le nouveau lieu de socialisation des jeunes. Ils cherchent à se créer une identité, à appartenir à un groupe social aux travers des autres via des commentaires, des « like ». En se dévoilant de manière intime les individus augmentent leur estime d’elles-mêmes au travers des commentaires des autres personnes. Cela est même devenu le nouveau rite de passage pour les jeunes et voir les adultes en quête de reconnaissance et d’identité.
Mettre les informations personnelles sur Facebook est très risqué, de nombreux cas d’harcèlements, parfois de cambriolage ou de licenciements sont connus à cause de photos, de commentaires postées sur le mur sans parler du manque d’information de l’utilisation de Facebook sur l’ensemble de nos post. Les paramètres de sécurité permettent de limiter ces risques mais ils s’avèrent difficile à paramétrer. C’est pourquoi, certains utilisateurs que nous avons nommé les prudents font attention à ce qu’ils postent, ils y vont surtout pour garder contact avec des amis mais ils préfèrent des moyens plus « traditionnels » pour communiquer comme les appels téléphoniques. Même si Facebook reste un moyen de communication qui est vu, pour certains, comme envahissant la vie privé des personnes, il reste un moyen de socialisation très important d’après notre étude. En effet, 61,2% des personnes interrogées n’envisagent pas de supprimer leurs comptes Facebook et 70,6% des personnes interrogées ne pensent pas exposer leur intimité. On peut se demander si les entreprises utilisent Facebook pour recruter et quels types de profil elles privilégient. Accordent-elles plus d’importance à des profils extravertis sur Facebook car ils n’ont rien à cacher ? Ne serait-ce pas de la discrimination pour les personnes prudentes ?
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ANNEXES INTERVIEWS
Retranscription d’une interview avec une actrice marocaine ayant joué un rôle avec de la nudité en premier rôle, il y a quelques années. Voici son expérience sur Facebook par rapport à ces fans :
Votre nom, prénom : Anonyme
Age : 26 ans
Profession : Actrice
Question Aymeline Grégoire : Que pensez-vous de l’exhibitionnisme ?
Réponse : Synonyme de liberté…mais pas sur le web! Sur le web c’est autre chose.
A.G: Vous pensez que l’exhibitionnisme commence à partir de quand?
R : À partir du moment que l’on sort de la moyenne naturelle…
A.G : Un homme torse nu s’exhibe? Et une femme ? Expliquez précisément ou est la limite de l’exhibition en réalité?
R : Il y a plus de beauté sur le torse de la femme, les formes et les rondeurs ont toujours attiré l’attention…Le fait que la femme n’exhibe pas son torse est une manière de se protéger.
A.G : Et sur Facebook ? Où est la limite de l’exhibition sur le net?
R : Il y a de plus en plus de nudité sur Facebook, des filles en bikini et des selfies de seins? Et oui j’en ai vu, ça existe … et oui, un sein qui se prend en selfie tout seul! HAHA
Et puis on ne parle pas des strings, des décolletés, il n’y a plus aucune beauté sur les photos aujourd’hui. Facebook est devenu un lieu de fantasme, un lieu érotique…
A.G : Pensez-vous que les gens ont une sexualité débridée grâce à Internet ?
R : La sexualité n’a plus le même sens pour la génération du net ça s’est sur…a eu de demander.
A.G : Et Facebook ? Il change quelque chose à la pudeur des populations vous trouvez?
R : Les gens sont encore pudiques sur Facebook…il y a nos mères, nos tantes…il est rare de voir de la chaire…je ne dis pas qu’il doit y avoir des limites mais juste prendre en considération que c’est le père d’une amie qui peut nous voir en photo ? Pour ma part, je prends ça en compte, cela modifie ma façon de poster telle ou telle photo.
A.G : Vous vous exposez sur Facebook ? Quoi et pourquoi?
R : Je m’expose plus l’été bizarrement… en maillot même :O
En hiver c’est drôle, les gens l’acceptent moins on dirait. Et je suis plus pudique aussi l’hiver qu’en été… on a l’impression que Facebook connaît des saisons aussi.
A.G : Vous vous engagez sur Facebook ? Politiquement, dans une association…expliquez-moi un peu?
R : Jamais. Je ne comprends pas pourquoi les gens le font… il y a une chose aussi que je ne comprends pas… les personnes qui envoie des messages d’amour à leur enfant (bébé) alors que l’enfant ne sait pas encore lire ou encore pire…le bébé n’est pas né et il n’a donc pas de compte Facebook. Et pourtant les messages sont du genre : « je me sens heureuse depuis ta naissance », « je n’oublierai jamais comment j’ai connu ton père »…
A.G : Vous avez votre famille sur Facebook?
R : Oui J Ça montre aussi à mes fans que je suis réelle lol J’ai une vie quoi
A.G : Vous avez bloqué votre liste d’amis? Pourquoi?
R : Oui. Ça doit rester personnel, je contacte beaucoup de monde dans le milieu et je ne peux pas me permettre de mélanger professionnel et fans sans prendre de précautions.
A.G : Si vous deviez comparer Facebook, a quoi cela ressemblerait-il? (Utilisez votre imagination, tout est accepté)
R : Un piège, une drogue, une prison, un casse tout! Un aide tout! Tous dépendamment de comment la personne l’utilise.
A.G : Avez-vous suivez des modes sur Facebook?
R : Je ne suis pas trop la mode. Ni mes amis je crois…
A.G : Enfin, comment vous dévoilez vous sur Facebook ? (Question ouverte)
R : C’est en partie un lieu professionnel du coup je fais très attention à ce que je publie. Je profite de Facebook pour me faire de la publicité et c’est un lieu où je peux parler avec mes fans. Je vais y publier les bandes annonces et je fais de la promotion pour les films dans lesquels je joue. Facebook a un côté marketing J
A.G : Comment pensez-vous que les autres personnes se dévoilent sur Facebook ?
R : Concernant les femmes aux foyers, c’est un lieu pour regagner une confiance en soi, partager sa nouvelle petite vie et les avancées de sa petite famille.
Quand ça concerne un homme, je pense que c’est vraiment pour faire du gossiping mais ils ne se dévoilent jamais. Facebook est vraiment un lieu de drague ou de voyeurisme gratuit.
A.G : Vous en pensez quoi de Facebook ?
R : J’aurai aimé ne pas le connaître.
A.G : Vous l’utilisez pour votre travail ? Que faites-vous dessus? (Photos d’enfants et de vacances, publicité…)
R : C’est du travail pour moi Facebook : Je communique, je fais du marketing, je partage mes vidéos promotionnelles et les vidéos que je souhaite publier selon mon statut d’actrice. Je partage des vidéos drôles aussi, j’aime ça haha. Je m’en sers pour les discussions de groupe, et c’est assez simple pour les invitations aux évènements que les premières de mes films par exemple…
A.G : Pourquoi acceptez-vous de publier tout cela sur votre vie privée sachant que votre liste d’amis n’est que pour 5 à 15% en moyenne des liens forts (la famille, les amis proches…) ?
R : J’ai beaucoup de fans et des personnes issues du milieu de mon travail qui veulent gossip…j’en donne un peu, pour attiser et conserver mes relations avec eux.
A.G : Vous avez confiance?
R : Pas vraiment…j’ai envie de me désabonner.
Retranscription d’une interview avec un mannequin ayant fait une exposition nue sur le web, il y a un an. Voici son expérience sur Facebook par rapport à ces fans :
Votre nom, prénom : Anonyme
Age : 24 ans
Profession : Mannequin sur web
Question Aymeline Grégoire : Que pensez-vous de l’exhibitionnisme ?
Réponse : … HAHA. Ça peut plaire à certaines personnes. Y’en a qui sont en manque de confiance en eux du coup se montrer nu, mettre leurs atouts en valeur, ça les rassure. Je préfère une psychologique à cette sorte de thérapie mais chacun fait comme il veut.
A.G: Vous pensez que l’exhibitionnisme commence à partir de quand?
R : L’exhibition commence quand quelqu’un se retourne sur toi dans la rue haha. La limite du vulgaire de nos jours peut très vite être franchie, c’est dommage mais bon. Y’a la classe qui fait toute la différence je pense. J’ai toujours aimé montrer discrètement des parties intimes de mon corps, avec du style et de la classe toujours. Des fois, ça pouvait choquer, ça je peux le comprendre mais je connais mes limites et d’autres fois, quand je remarque que les hommes regardent plus que d’habitude, je sais que j’ai franchi la limite et je me sens mal. J’ai l’impression de faire de l’exhibitionnisme, en effet. Y’a plus de « beauté », c’est du dégueulasse et du vulgaire et je suis déçue lol
A.G : Vous avez tenté de dépasser les limites de l’exhibitionnisme?
R : Franchement, oui. Je devais me le prouver à moi-même, avant mon exposition de nu sur Internet, je me disais que ça serait une manière de laisser une trace de moi « jeune »J. La seule fois où j’ai été fière de dépasser la limite c’était à ce moment-là et j’en suis encore fière.
A.G : Et les autres fois (rire)?
R : Y’a eu des ratés (rire) et puis, j’ai toujours aimé choquer. Mais tout ça dans un but artistique. Je voulais montrer qu’un corps peut être nu et beau, pas seulement excitant, comme un beau tableau. Aujourd’hui, on ne voit que du sexy, du porno, les hommes bavent dans tous les sens et on ne sait plus vraiment ce qui est beau ou pas. J’essayais vraiment de me distinguer des autres filles.
A.G : Et sur Facebook ? Où est la limite de l’exhibition sur le net?
R : pfff, y’a plus de limites. J’ai assez peur pour les générations à venir honnêtement.
Faut vraiment faire la différence entre la virtualité, la réalité, le travail et sa vie privée.
Facebook, c’est la place publique, c’est le gros bordel.
A.G : Pensez-vous que les gens ont une sexualité débridée grâce à Internet ?
R : Ohhhh oui. Totalement. Encore une fois, j’ai peur pour les générations à venir. Internet va causer de gros problèmes psychologiques et sociaux à long terme c’est certain. J’aurai bien voulu vivre sans Internet. Malgré le fait que j’ai pu communiquer et presque vivre avec mon fiancé à distance, je regrette quand même les lettres (rire) c’est plus romantique qu’un email.
A.G : Vous vous exposez sur Facebook ? Quoi et pourquoi?
R : Oui et non, je choisis d’exposer ce que je souhaite. J’ai décidé d’exposer des parties de mon corps pour me faire connaitre et je publie aussi mes opinions politiques, je débats beaucoup et je soutiens beaucoup de causes sur Facebook, j’aime faire penser les gens avec mes publications. Je pense que j’aimerais qu’on me considère pour une femme intelligente et artistique, pas comme une de ces filles qui se montrent à poils pour un Pepito (rire).
A.G : Vous avez exposé votre corps nu sur Facebook ?
R : Oui. C’est mon boulot, je fais un genre de promotion pour mon photographe et pour moi évidemment. Je n’ai pas exposé directement l’exposition sur Facebook, c’est interdit. Et puis, y’a des limites quand même lol J’ai donc fais de la publicité en choisissant la meilleure photo et celle qui passerait pour ne pas me la faire enlever de Facebook et j’ai mis des liens vers le site qui présentait l’exposition.
A.G : Quel a été la réception de cette exposition de vous nue sur le web?
R : Bizarre. C’était la première fois. Normalement, j’étais habillée lorsque je faisais des photos shoots. J’ai quand même « préparé » ma liste d’amis, en présentant le projet et en faisant un count-down, les essayages, les nombreux essais et après avoir choisi avec le photographe les photos que j’acceptais de diffuser, on fait la publication comme toute exposition avec des invités…
J’ai surement trop surpris ma liste d’amis, bon, j’ai eu beaucoup de commentaires par message privée, positif dans l’ensemble ou des personnes qui n’ont rien compris ahah. Mais sur Facebook même, la partie visible en fait, je n’ai pas eu beaucoup de commentaires, beaucoup de like. Les gens étaient timides et ils se sont cachés pour donner leurs avis. Comme quoi, bien qu’il y ait de la nudité et du vulgaire partout lorsqu’une personne établit un vrai projet et qu’il s’agit réellement de nudité, y’a encore un tabou.
A.G : Vous avez bloqué votre liste d’amis?
R : Non, pas encore mais je vais le faire. Je commence à avoir trop de personnes « connues » dans ma liste.
A.G : Vous avez votre famille sur Facebook ?
R : Oui. Et d’ailleurs, quand j’ai débuté les annonces de présentations pour le photo-shoot nu, j’ai prévenu mes frères et mon père de ne pas aller voir. Mon fiancé et ma mère me soutenaient. Ils savaient qu’il y avait un aspect très personnel dans cette démarche. Mais c’est quand même très diffèrent d’exposer sur le Web et dans une salle.
A.G : Vous vous engagez sur Facebook ? Politiquement, dans une association…expliquez-moi un peu?
R : Oui et bien, comme je l’ai déjà dit, j’aime donner mon opinion et donner de la réflexion aux gens. Si je peux les faire changer d’avis ou leur faire voir un autre aspect de quelque chose, j’aurai gagné J
A.G : Si vous deviez comparer Facebook, a quoi cela ressemblerait-il? (Utilisez votre imagination, tout est accepté)
R : Une société, un petit village mais sans murs. Ou des murs très fins haha on peut voir les ombres à travers 😛
A.G : Avez-vous suivez des modes sur Facebook?
R : Non, pas vraiment. J’ai juste mis des photos de moi en vacances, le bon cliché haha.
Et puis, mes jambes bien bronzées au bord de l’eau sur la plage. Je ne sais pas si c’était une mode mais j’en ai beaucoup vu sur mon file d’actualité donc j’étais déçue de ne pas être la seule haha
A.G : Vous en pensez quoi de Facebook ?
R : Les temps évoluent, Facebook fait partie de cette évolution et j’y adhère bien que je ne sois pas vraiment heureuse de vivre dans ce monde-là. Je me désactive très souvent de Facebook mais j’y retourne car j’ai beaucoup voyagé et c’est un des moyens rapide pour avoir des nouvelles et participer à la vie de mes amis sans trop d’efforts.
A.G : Vous l’utilisez pour votre travail ? Que faites-vous dessus? (Photos d’enfants et de vacances, publicité…)
R : Oui du coup, pour mes amis, ma famille éparpillée dans le monde et le travail oui. Je peux garder le contact plus facilement avec des photographes potentiels et d’autres mannequins.
A.G : Pourquoi acceptez-vous de publier tout cela sur votre vie privée sachant que votre liste d’amis n’est que pour 5 à 15% en moyenne des liens forts (la famille, les amis proches…) ?
R : C’est un choix, j’aimerais ouvrir un compte pour mes proches et un autre pour le travail mais ça devient trop compliqué, j’y vais déjà pas souvent … je n’ai pas envie de passer ma vie dessus. C’est pas une vie d’être sur un réseau social en permanence, j’aime vivre la vraie vie 😛
Mais donc c’est un choix qui est minutieux, je dévoile mon corps pour mon travail mais je ne montre pas de photos de mon fiancé, de ma maison…
A.G : Vous avez confiance?
R : Non (sourire)
Retranscription d’une interview de mère de famille qui a changé son apparence physique depuis quelques mois :
Votre nom, prénom : Nathalie
Age : 31 ans
Profession : Mère au foyer
A.G : Que pensez-vous de l’exhibitionnisme ?
Nath : C’est une pratique pas terrible, qui fait un peu « perverti » mais qui ne me dérangerait pas entre adultes consentant par exemple …tant qu’eux seuls y participent …
A.G : Vous pensez que l’exhibitionnisme commence à partir de quand?
Nath : Quand on voit des bouts de peau cachés par un maillot de bain normalement, ou quand les poses sont loin d’être « naturelles » en gros, je prends au mot la définition d’exhibitionnisme quoi
A.G : Un homme torse nu s’exhibe? Et une femme ? Expliquez précisément où est la limite de l’exhibition en réalité?
Nath : Une femme « torse » nu oui elle s’exhibe lol on voit quand même ses seins nus …Je dirais qu’on ne devrait pas voir en public des parties de notre corps trop « intimes ».
A.G : Et sur Facebook ? Où est la limite de l’exhibition sur le net?
Nath : Idem qu’au-dessus, genre mettre une photo de profil nue c’est bof quand même.
A.G : Pensez-vous que les gens ont une sexualité débridée grâce à Internet ?
Nath : Oui clairement, certains prennent Internet pour un gros site « porno ».
Surtout la « nouvelle » génération …
A.G : Et Facebook ? Il change quelque chose à la pudeur des populations vous trouvez?
Nath : Clairement oui! Certains ont dû y lire « meetic » ou « youporn » quand ils se sont inscrits lol
A.G : Vous vous exposez sur Facebook ? Quoi et pourquoi?
Nath : J’expose une partie de ma vie, mais je ne vais pas aller parler de mes parties intimes ou de mon caca non plus 😮 (Rire). Je pars du principe que les personnes que j’ai « en amis » ont un minimum envie de me connaître.
A.G : Vous vous engagez sur Facebook ? Politiquement, dans une association…expliquez
Nath : Engager? Sur Facebook? Euh non … à part partager, Facebook est loin de faire grand-chose pour les bonnes causes! Par contre j’ai fait partie d’association il y a quelques années, je faisais des choses « concrètes », déléguée/famille d’accueil pour une cause qui me tenait à cœur : Les staffs.
A.G : Si vous deviez comparer Facebook, a quoi cela ressemblerait-il? (Utilisez votre imagination, tout est accepté)
Nath : A une école! D’un côté les « filles faciles / les gars en chien » qui se prennent x fois en selfie pour se faire « gargariser » de compliments, d’un autre les gens normaux (rire).
Non plus sérieusement, oui on pourrait comparer ça à une école avec les différents styles et communautés.
A.G : Avez-vous suivez des modes sur Facebook?
Nath : Euh non, la plupart des « modes » Facebook sont un peu « connes ». (Rire)
A.G : Enfin, comment vous dévoilez vous sur Facebook ? (Question ouverte)
Nath : Je trouve que je me dévoile « pas trop » mais je ne suis pas non plus trop « discrète ».
A.G : Comment pensez-vous que les autres personnes se dévoilent sur Facebook ?
Nath : Euh … elles se dévoilent TROP pour certaines 😮
Quand on voit que certaines femmes mettent en photo de profil leur cul … ou pire 😮 …no comment!
A.G : Vous en pensez quoi de Facebook ?
Nath : C’est une plate-forme, pas mal pour rester en contact avec des amis/famille trop loin , pour pouvoir parler à des communautés sur des thèmes qui nous plaisent, mais malheureusement c’est devenu pour beaucoup, une « vitrine » de la vie soit disant parfaite qu’il « ont » , certains n’ont pas compris qu’on ne doit pas y accepter tout et n’importe quoi …
Personnellement je n’accepte en ami qu’une personne que soit j’ai déjà vu en vrai, soit que je connais (avec qui j’ai déjà parlé pendant un moment donc) via mes forums sur les animaux/les lois ou le yaoi.
Vous l’utilisez pour votre travail ? Que faites-vous dessus? (Photos d’enfants et de vacances, publicité…)
J’y poste les photos de ma vie quotidienne pour la partager avec mes amis et connaissances, et les photos des enfants surtout pour la famille lointaine qui ne peut pas les voir grandir.
Pourquoi acceptez-vous de publier tout cela sur votre vie privée sachant que votre liste d’amis n’est que pour 5 à 15% en moyenne des liens forts (la famille, les amis proches…) ?
J’ai une liste d’amis très restreinte … voilà pourquoi je me permets de mettre des publications « privées ».
Vous avez confiance? Et, pourquoi?
Confiance? Hum non c’est un bien grand mot… Je sais qu’on ne peut pas avoir confiance quand il s’agit du net mais c’est un « risque modéré » que je prends quand même. (Sourire)