CARUSO Arnaud et FAYDIGA Alexis
« Jouer c’est précisément se situer en dehors des contraintes qui régissent l’existence ordinaire. » (Jean CAZENEUZE). Aujourd’hui le jeu est devenu une pratique courante dans nos sociétés, existe sous d’innombrables formes, est accessible à tous, peu importe le sexe, l’âge, etc.
Le jeu peut aussi faire l’objet de nombreux enjeux, dont l’argent. Depuis des siècles les jeux d’argent existent, ils ont considérablement évolués jusqu’à faire partie intégrante de nos sociétés comme c’est le cas aujourd’hui. La pratique des jeux d’argent est donc courante .En France une personne sur deux a, ou a déjà, joué à un jeu d’argent.
C’est un marché attractif comme l’atteste le graphique ci-dessous montrant les mises du marché des jeux d’argent en France en 2010.
Le numérique (qui a permis le progrès des nouvelles technologies d’informations et de communication avec de nouveaux codes de numérisation) et les nouvelles technologies ont une influence non négligeable sur la pratique des jeux d’argent. En effet, l’arrivée du numérique coïncide avec une nouvelle manière de jouer mais également une diversité plus importante concernant l’offre de jeu qui se décline sous différentes formes : Paris sportifs, hippiques, jeux de grattage, Poker, jeux de casinos, jeux de tirages, etc.
En plus de l’apport d’une offre conséquente, le numérique joue un rôle sur la façon de jouer des individus, leur vision du jeu mais aussi sur leur comportement face à lui.
Ces nouvelles pratiques issues d’un réseau mondialisé, posent question, notamment sur les conséquences qu’elles peuvent avoir sur les individus. Par conséquent nous avons trouvé pertinent de nous demander :
Quels sont les impacts du numérique sur les jeux d’argent ?
Pour répondre à cette question nous allons dans un premier temps présenter les jeux d’argent, puis dans un second temps nous allons nous intéresser aux enjeux du numérique sur les jeux d’argent. Nous finirons notre analyse en présentant les effets néfastes liés aux jeux d’argent en ligne.
I. Présentation des jeux d’argent
1. Historique des jeux d’argent et leurs différentes formes
« L’instinct et le besoin de jeu sont inhérent chez l’homme », tous les sociologues, historiens et philosophes qui se sont penchés sur la question des jeux d’argent sont en adéquation avec ce constat. Pour eux l’homme a dans sa nature un besoin de jouer. Ils ont connu de nombreuses formes. L’apparition des jeux est difficile à dater car c’est une pratique très ancienne.
L’arrivée des premiers jeux d’argent
D’après les recherches archéologiques, on peut dire que les jeux d’argent sont apparus à l’époque de la Grèce antique avec « les osselets » (cf. photo). Les osselets sont considérés comme les ancêtres du dé qui correspond à un jeu de hasard où l’on utilise des morceaux du tarse (partie se situant au niveau de la patte) d’un jeune mouton. Le but du jeu est de le lancer, de les rattraper et de voir le résultat obtenu sur les faces disponibles. Ce jeu a été très prisé jusqu’ à l’époque moderne, il était considéré comme un simple jeu de lancer pour les femmes et un jeu d’argent et d’hasard pour les hommes.
Les osselets sont une des premières formes de jeu d’argent à apparaître. Ils ont été peu à peu remplacés par les jeux de dé. On voit donc que les jeux d’argent n’ont jamais cessé d’évoluer depuis la Grèce antique. En effet, les jeux d’argent ont connu un essor avec l’Empire Romain.
La loterie : une pratique qui n’a cessé d’évoluer
L’un des jeux les plus populaires de cette époque fut la loterie. Ce jeu de hasard a été très prisé chez les Romains notamment chez les riches où les hôtes offraient à leurs invités des tickets pour participer à un tirage au sort afin de remporter des lots. Ces loteries étaient aussi courantes dans les fêtes religieuses. Les grecs et les romains étaient considérés comme des civilisations « joueuses » ; les paris étaient très présent bien que prohibés. En effet, les jeux d’argent privés ou publics étaient interdit à l’époque romaine excepté les paris sportifs. La loterie est l’une des pratiques qui a le plus évolué, elle fut prohibée pendant des années (après l’empire Romain) par les religions. L’islam et la chrétienté ont considéré ce jeu comme une pratique paillarde et contre les principes religieux. Jusqu’en 1441 cette pratique fut très mal vu, cependant durant la Renaissance elle revient à la mode sous différente formes (loterie pour parier qui sera élu au grand conseil de Gênes, parier sur les numéros, etc.). En France la loterie arrive tardivement, en 1539 où François Ier autorise le premier tirage car il veut augmenter les recettes du trésor royal. « La banque » (le jeu était ainsi nommé à cette époque), ne connaît pas un succès phénoménal et finit par être prohibé jusqu’au XVIIIème siècle où l’idée de remettre la loterie pour aider l’Etat resurgit. La loterie est alors accessible à tous, autant aux foyers modestes qu’aux plus riches. Son but est de diminuer la dette du pays, de pouvoir construire de nouveaux édifices militaires et religieux. Aujourd’hui la loterie a pris une tout autre tournure. Elle est accessible à tous sous plusieurs formes. En France nous avons le loto, où chaque français peut espérer gagner des sommes assez conséquentes toutes les semaines. Il y a également une autre loterie qui se joue à une plus large échelle (à l’échelle européenne) qui est l’euro million et dans laquelle les gains potentiels dépassent des sommes astronomiques (des centaines de millions d’euros parfois). La loterie a donc évolué d’une manière conséquente notamment en France où sa pratique est devenue autorisée et très courante pour certains individus. À l’instar des osselets qui se sont transformés en dé, les jeux évoluent ainsi que leurs pratiques. Nous allons voir les forme de jeux d’argent qui ont évolués.
Les paris sportifs, un type de jeu d’argent très prisé
La période romaine est aussi celle de l’arrivée des paris sportifs notamment avec l’apparition des premières courses hippiques. Ces paris sont arrivés en France au XVIIème siècle avec la construction d’hippodromes. À l’époque on pariait sur le numéro du cheval (chaque cheval bénéficiait d’un numéro tiré au sort) .Ensuite les paris à côtes se sont développés, c’est à dire que chaque cheval avait une cote (on part du principe que plus la cote est élevée plus le cheval va être faible). Cette pratique courante a perduré depuis les siècles, aujourd’hui elle est connue sous le nom de Pari mutuel urbain (PMU). Les paris hippiques ont ouvert les paris sur d’autres sports comme le football, où le but est de faire des pronostics. Ces paris sont arrivés de manière précoce, cependant ils n’ont jamais été reconnus par l’état. Ils ont été autorisés et soumis à une législation dans les années 1980 avec la française de jeux. Les paris sportifs (hippiques inclus) ont donc évolué au fil des siècles mais n’ont jamais disparu. Tout comme la loterie ces jeux sont sous contrôle de la française des jeux qui a un monopole très important sur les jeux d’argent (cependant ce monopole perd de son importance avec l’arrivée des jeux en ligne). Cependant certains types de jeux d’argent ne sont pas sous la tutelle de cet organisme.
Un autre type de jeu d’argent : les casinos.
Les casinos ont une histoire très controversée. Ils sont souvent vu d’un « mauvais œil » par certaines populations et ils sont aujourd’hui très présent dans nos sociétés en terme de distraction. Les casinos ont pris de l’importance au XIXème siècle avec l’arrivée de la roulette. Ces lieux ont eu du mal à s’implanter car très souvent interdit pour des problèmes de morales et d’éthique. Aujourd’hui ils se sont développés et sont devenus des éléments économiques importants ; d’une part pour les entreprises qui les gèrent, mais aussi pour les villes car la présence d’un casino permet par exemple de développer le tourisme.
Les jeux d’argent ont fortement évolué dans le temps. ils furent contestés pour des problèmes moraux et d’éthiques selon les régimes. Aujourd’hui, les jeux d’argent représentent une part importante dans l’économie d’un pays et sont devenu une pratique très courante (interdit encore dans quelques pays). Cette pratique des jeux a encore évolué aujourd’hui et sont de plus en plus accessible notamment avec l’arrivée du numérique et la naissance du jeu en ligne.
2. La naissance des jeux d’argent en ligne
Les jeux d’argent sont constamment en train d’évoluer, ils ont connu un tournant important avec le développement du numérique qui permet de nouvelles manières de jouer. Les jeux d’argent ont évolué avec les technologies on parle de jeux d’argent numérisés.
D’après Christophe Blanchard Dignac haut fonctionnaire d’état et ancien président directeur général de la française des jeux, trois grandes étapes ont permis de voir que le numérique pouvait révolutionner le jeu d’argent.
La première étape s’est déroulée dans les années 70 et notamment dans les casinos où les machines à sous étaient très prisées. Ce type de jeu était révolutionnaire lorsqu’il est sorti au début du XXème siècle. Dans les années 1970 des logiciels de jeux ont été conçus pour remplacer ces machines dîtes « traditionnelles », par des machines dîtes « électroniques » (cf. photo)
Ces machines sont considérées comme la première transformation des jeux d’argent par le numérique. Depuis leur arrivée, la façon de jouer a changé et s’est complexifié par le nombre de possibilités. Elle s’est également simplifiée car très automatisée. Cette étape a été très importante dans la modification des jeux d’argent par le numérique car elle a permis de montrer que les jeux pouvaient encore évoluer avec la technologie.
La deuxième grande étape de l’évolution des jeux d’argent avec le numérique date du début des années 1990 avec l’internet. C’est à cette période que l’internet commence à se démocratiser et à être accessible pour de plus en plus de personnes. On se rend compte que les ordinateurs peuvent être reliés les uns aux autres à l’aide de serveur et qu’on peut partager de nombreuses choses notamment des jeux. Le réseau permet donc de jouer ensemble. Avec cette étape on se rend compte que l’on peut jouer à plusieurs à partir de son ordinateur personnel. Les sociétés prennent en compte le fait que le jeu d’argent peut se développer d’une autre manière. c’est à partir de ce constat qu’est apparue la troisième étape.
En 1994, un cadre réglementaire reconnu par certaines autorités voit le jour. Ce cadre joue un rôle très important pour l’essor des jeux en ligne, car il prouve leurs légalités.
Ainsi à travers ces trois étapes plusieurs sociétés commencent à créer des sites de jeux en ligne grâce notamment à l’essor d’internet. En 1994 les premiers logiciels de jeux en ligne commencent à se développer et c’est en 1995 qu’apparaît le premier site de jeu d’argent en ligne. Dès lors l’apparition des jeux d’argent en ligne est un succès car ils répondent aux attentes des consommateurs, notamment avec l’amélioration des services sur la sécurité (transaction sécurisée). En 1996 apparaît le premier site de casino en ligne : intercasino qui existe encore aujourd’hui.
Les jeux d’argent en ligne se sont développés de manière importante. On recense plus de 14 000 dans le monde en 2006. Ce nouveau type de jeu n’est pas autorisé dans tous les pays, par exemple en France les jeux de casino sont autorisés en revanche tous les sites de type «bookmaker » sont interdit (site de paris). Cependant, les autorités se rendent vite compte de certains problèmes dû à l’ouverture mondiale d’internet où par exemple des joueurs français peuvent très bien jouer sur des sites anglais. Les pays ont constaté que le contrôle sur les jeux d’argent est devenu beaucoup plus compliqué car avec internet ils dépassent les frontières étatiques. Ils ont été soumis à une régulation importante. En France, les paris sportifs en ligne vont être autorisés à partir de l’année 2010, en revanche pour que cela se passe il faut que ces sites soient « en règle » c’est à dire qu’ils répondent aux normes de l’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux En Ligne). L’ARJEL fixe le cahier des charges et définit les caractéristiques qui permettent l’autorisation des plateformes. Elle assure le respect de ses normes, lutte contre les paris frauduleux, et prend en charge la population pour limiter les risques liés à ce type de jeux.
Les jeux d’argent en ligne sont donc apparus dans les années 1990, ils se sont considérablement développés au point que ces sites subissent un contrôle important des états comme avec l’ARJEL en France. Ces types de jeux n’ont de cesse d’évoluer comme on le voit aujourd’hui avec les nouveaux chiffres de la française des jeux. Dans cette organisation, la participation aux jeux issus du numérique a progressé de 19% ce qui prouve que c’est un marché qui est encore en pleine expansion.
3. Les jeux issus du numérique et leurs nouveaux acteurs
Comme nous l’avons vu, avec le numérique et plus précisément avec l’arrivée d’internet les jeux d’argent se sont transformés. Aujourd’hui les jeux en ligne prennent une place importante dans la société. Il existe de nombreux sites de jeux d’argent en ligne. Nous allons donc voir quels sont les types de jeux d’argent qu’il existe sur internet et les nouveaux acteurs qui ont émergé suite à l’autorisation de ces jeux en France.
Les différents types de jeux d’argent issus du numérique
Les jeux de casino/poker : Les jeux de casinos sont les premiers jeux à avoir été mis en ligne. Ces jeux sont accessibles à tous les joueurs car on peut miser des sommes qui commencent à 1 centime d’euros. Ce type de site est très prisé car on y retrouve souvent tous les jeux qui sont présent dans un casino (roulette, blackjack, machine à sous, etc.). Les sites de casino virtuel sont ceux que l’on retrouve le plus sur le web car les chances d’y gagner sont également plus importantes que dans les casinos dits « physiques ». En effet, il y a moins de coûts avec un site internet. Ce sont également les sites de jeux d’argent en ligne les plus rentables avec un chiffre d’affaire mondiale qui va jusqu’ à 35 milliards de dollars en 2015.
Il existe aussi les sites de poker en ligne qui ont connu un essor de plus en plus important dans les années 2000 car le poker est devenu une discipline « à la mode » grâce à la retransmission des championnats du monde de 2003 avec la victoire de Chris MoneyMaker (jeune inconnu qui s’est qualifié à la base grâce à une plateforme de poker en ligne et qui aujourd’hui est devenu riche grâce au poker). Aujourd’hui le poker a une image plutôt « viril » et positive. Dans l’imaginaire on peut se faire beaucoup d’argent grâce au poker. En revanche depuis les années 2010, on note une diminution du nombre de joueurs.
Les sites de pari sportif/hippiques : Les paris sportifs les plus courants restent les paris hippiques qui existent depuis l’antiquité. Ces paris sont une pratique très courante notamment dans les bars/cafés proposant les PMU. Aujourd’hui avec internet les paris hippiques se sont intensifiés dans leurs offres. En revanche on note une diminution des mises en ligne comme l’illustre ces chiffres. On a recensé 7 593 000 euros en 2011 contre 6 182 000 euros en 2012. Ces phénomènes s’expliquent par une perte d’intérêt de ce type de jeu car les joueurs en ligne sont de plus en plus jeunes mais aussi à cause d’un contexte économique plus difficile.
Les paris sportifs sont des paris de types « bookmakers ». On pari le plus souvent sur la côte d’une équipe ou d’un joueur ; ce type de pari se développe de plus en plus que ce soit physiquement ou virtuellement. L’importance d’un sport comme le football mais aussi les grands évènements sportifs y contribuent à l’augmentation de joueurs. Les paris sportifs sont en constantes évolutions et ce même si les mises varient selon les sports et les évènements comme le montre le tableau suivant :
Dans ce tableau on voit que le football connaît une évolution de plus de 21% notamment avec l’arrivée de la coupe du monde cette même année. Le basket à quant à lui connu une évolution de 51% même si de nombreux sports connaissent une diminution d’intérêt comme le Rugby (année sans tournoi majeur) ou le Handball. Le produit brut des jeux a tout de même évolué de 10% en l’espace d’un an.
D’autres types de jeu beaucoup moins connu : les skill games, etc. : Les skills games sont des jeux d’argent en ligne moins connu mais très actif sur le marché. Ce type de jeu réuni des jeux d’adresse dans lesquels les joueurs s’affrontent pour remporter de l’argent. Le plus rapide des deux ayant réussi avec succès le jeu remporte la mise pariée avec l’adversaire. Les skills games ont connu une forte augmentation (+70% entre 2003 et 2007). Ce type de pari a été repris pour d’autres types de jeux et notamment avec les jeux vidéo. En effet, sur certains jeux , il est possible de défier nos adversaires contre de l’argent (par exemple sur le jeu de football FIFA). Les skill games prennent une place de plus en importante dans les jeux d’argent en ligne.
L’arrivée de nouveaux acteurs
L’arrivée des jeux d’argent en ligne a favorisé l’émergence de nouveaux acteurs sur ce marché. Avec les jeux dits « traditionnels », on remarque que seulement 5 acteurs étaient présents dont Partouche et la française des jeux. Ces acteurs spécialisés dans le développement des jeux d’argent, sont en collaboration avec de grands groupes de médias (Canal +, RTL, Orange et TF1). Cependant, depuis la libéralisation des jeux d’argent en ligne en 2010 le nombre d’acteurs spécialisés dans le jeu en ligne s’est développé de manière très importante comme le montre l’image ci-dessus (cependant cette image ne prend pas en compte les nouveaux acteurs entrés sur le marché récemment tel que parionsweb). Cette image est également très représentative de l’effet des jeux d’argent sur le marché économique. En effet ce secteur dépasse le jeu et s’étend sur d’autres secteurs en terme de pub, de partenariat et de sponsoring (plusieurs sites tel que betclic ont déjà été des sponsors très important pour des clubs sportifs). L’arrivée du numérique étend donc le secteur d’activité des jeux d’argent.
Les nouvelles technologies ont donc considérablement transformé le monde des jeux d’argent depuis les années 90. Les jeux d’argent considérés comme « prohibitif » dans l’histoire sont aujourd’hui un marché à part entière. Ce dernier a fait évolué les représentations de la société sur les jeux d’argent mais aussi sur les pratiques des joueurs.
II. Les enjeux du numériques sur les jeux d’argent
1. Type de joueurs et vision du jeu
Un type de joueur différent grâce aux numérique
Le numérique a pris une place importante dans la société. Il a permis une évolution pour un grand nombre de pratiques notamment celle du jeu d’argent. En effet, comme nous l’avons vu dans la partie précédente, le numérique a crée une nouvelle manière de jouer pour les individus et les jeux ont depuis, pris une toute nouvelle place dans la société.
Même si le système de jeu le plus utilisé est encore le jeu dans des entités physiques (casino, bureau de tabac, etc.), le jeu en ligne se développe de plus en plus. N’oublions pas que le jeu en ligne a été autorisé qu’à partir de 2010 en France et que c’est une pratique « naissante ». En 2012, elle ne représentait que 7% du marché d’après l’INSEE. Les jeux en ligne sont une pratique plutôt « masculine », en effet, d’après une étude de l’INPES (institut national de prévention pour l’éducation et la santé) un joueur sur cinq est une femme. Les hommes jouent plus que les femmes sur internet notamment avec l’augmentation des offres concernant les paris sportifs et hippiques (on retrouve les femmes sur les jeux de casinos le plus souvent la où le hasard est de mise). Ce type de jeu a toujours attiré un marché plutôt masculin. Aujourd’hui avec le jeu en ligne cette norme n’évolue pas, au contraire on remarque même l’émergence d’un « profil moyen de joueur » pour chaque genre de jeu en ligne. Par exemple pour le poker, le profil moyen des joueurs sont des hommes de moins de 41 ans ; Pour les jeux de machines à sous et de casino, ce sont des hommes de moins de 35 ans. Les jeux de TURF (pari hippique), représentent une population plus vieille, ce sont souvent les hommes de plus de 35 ans. Les jeux de tirage et de grattage représentent quant-à eux des joueurs de plus de 42 ans. Ce profil de joueur a un point commun, ce sont pour la plupart (53%) des hommes ayant un diplôme supérieur au baccalauréat. Le jeu en ligne a donc créé un type de joueur différent de celui que l’on peut penser. Si on prend l’exemple du PMU, jeu très présent dans les bar, tabac, etc. , on remarque que les joueurs qui se rendent dans ces lieux sont souvent victimes d’images négatives. En effet, pour beaucoup les joueurs sont soient des inactifs, des chômeurs ou alors des ouvriers se rendant au café du coin pour jouer. Avec internet, on remarque que même si cela reste une population assez âgée par rapport aux autres joueurs (plus de 35 ans généralement), les « turfistes » (joueur de pari hippique) font partis de plusieurs catégories sociales. Cependant le fait qu’il n’y est pas de lieu de réunion permet de casser cette barrière et ces stéréotypes.
Une nouvelle culture du jeu
Le jeu en ligne change la représentation du jeu d’argent. En effet, le numérique enlève certaines contraintes que représentent les points de ventes physiques, par exemple au niveau de la disponibilité, les joueurs peuvent jouer 24h sur 24h, à n’importe quel type de jeu en ligne (pour les sites de paris tout dépend des évènements présents aux moment où l’on veut jouer). Pour certains c’est un idéal car leurs horaires ne permettent pas de se déplacer, où pour d’autre c’est un moyen de jouer en toute discrétion. Le jeu en ligne est aussi vecteur d’une nouvelle culture, on peut discuter, échanger sur internet c’est une nouvelle forme de sociabilité qui s’offre aux individus. On peut jouer en partageant son avis, faire parti d’un groupe de joueurs éloignés géographiquement. , il y a une culture du jeu différente avec le numérique qui efface les frontières physiques. Jouer sur internet permet aux plus gros joueurs de ne pas prendre de risques en se déplaçant avec une trop grosse somme d’argent sur eux. Cela permet aux joueurs de jouer sans subir le regard d’autrui. On peut également jouer en temps réel, « se refaire » selon les aléas d’un évènement, etc. Leur forte présence dans les médias (sponsoring, publicité, etc.) ont permis aux jeux d’être banalisés, de plus en plus de monde essaie au moins une fois cette pratique d’après l’ODJ (observatoire des jeux). Les jeux ont une autre image et offre d’autres possibilités aux joueurs. D’après une enquête de l’observatoire des jeux sur les pratiques des joueurs intitulé « e-enjeu », seul un quart des joueurs interrogés ont déclaré ne pas utiliser internet pour jouer. En revanche les 3/4 des joueurs (72,1%) interrogés déclarent avoir essayé internet et cela a transformé leur manière de jouer cf. graphique suivant.
Sur ce graphique on constate que parmi les joueurs interrogés, il y a une majorité qui s’est plus souvent servi d’internet pour jouer que de se rendre dans un lieu de jeu traditionnel. Comme on le voit pour une pratique comme le poker, 19,2% des joueurs interrogés ont déclaré avoir joué à des jeux de poker sur internet contre 8,9% dans une salle de poker. Ceci s’explique notamment par le fait que les jeux sont plus accessibles car se rendre dans un tournoi de poker ou autre nécessite de jouer une mise assez conséquente alors qu’en poker fictif on peut entrer dans une table de jeu pour seulement un euro. On remarque cependant que certains types de jeux ont un côté traditionnel plus important, comme les jeux proposés par la FDJ, où l’offre est très diversifiée et facile d’accès (jeu de grattage, jeu de tirage proposé par la FDJ comme le loto). De plus certains jeux malgré la place du numérique sont des jeux divertissant dans des lieux physiques car les individus veulent prendre du bon temps comme dans les casinos qui sont également un lieu de touristique. Les gens aiment se déplacer dans les casinos, y prendre leur temps, etc. A travers ce graphique on remarque donc l’importance du numérique pour les joueurs, même si les jeux traditionnels gardent une grande importance, les trois quarts des joueurs interrogés dans cette étude jouent aussi sur internet. Internet a donné une nouvelle image au jeu et les rend plus accessibles (exemple du poker). Le numérique prend de plus en plus d’importance chez les joueurs, cependant, il représente une part minoritaire dans la pratique des jeux d’argent notamment pour deux grandes raisons :
– Les casinos sont des lieux encore très fréquentés et représentent une des plus importantes parts de marché dans le secteur des jeux d’argent.
– La présence de la française des jeux qui a un monopole très important sur les jeux d’argent.
Nous avons donc vu que le numérique a permis de modifier les différents types de joueurs .Il permet de casser les stéréotypes qu’ont certains jeu (PMU), et de l’étendre à d’autres catégories socio professionnelles. Il a également permis de créer une nouvelle vision des jeux d’argent sur la société et lui donner une nouvelle place qui est de plus en plus importante avec une manière de jouer qui a été transformée. Désormais nous allons voir plus en détail l’évolution des pratiques des jeux d’argent en parlant d’un cas plus précis, celui de la française des jeux.
2. L’évolution des pratiques des jeux d’argent
L’un des enjeux qui est lié au numérique est l’évolution des pratiques concernant les jeux d’argent. Pour cela nous allons prendre l’exemple de la Française des jeux (FDJ).
Courte histoire de la société
Son histoire est basée autour de la loterie nationale française. Elle se commercialise à partir de 1933 et voit l’arrivée du Loto en 1976. À partir de 1978, l’ancêtre de la « la Française des jeux est crée à savoir « la Société de la Loterie nationale et du Loto national » société anonyme à économie mixte de l’état. Elle fut rebaptisée « France Loto » en 1989 et enfin « Française des jeux » en 1990. Le capital est détenue par :
– L’Etat : 72 %
– Des salariés de la FDJ 5,0 %
– Soficoma, des courtiers mandataires 3,0 %
– Les émetteurs historiques 20 %
Son objectif, est de concevoir, développer et commercialiser plusieurs types de jeux comme ceux de loterie et de paris sportifs sur le territoire nationale. En 2011, la FDJ représentait la deuxième loterie européenne avec 11, 4 milliards de dollars. Elle est leader sur le marché national et distance ses concurrents que sont le Pari Mutuel Urbain (PMU) et les jeux de casinos comme le montre le tableau ci-dessous.
Ce tableau montre bien la suprématie de la FDJ par rapport à ses concurrents avec plus de 4 millions d’euros dépensés par les joueurs en 2012 soit plus du double du PMU et des casinos. On compte aujourd’hui prés de 28 millions de joueurs à la FDJ, preuve du statut de « leader incontesté » sur le marché.
Une offre diversifiée
En regardant son site internet, on remarque que son offre est divisée en trois grandes catégories de jeu :
– les jeux de tirage
– les jeux de grattage
– les paris sportifs
Panorama des évolutions des jeux de la FDJ
Cette diversité permet à la FDJ de renouveler sans cesse son offre de jeux notamment depuis l’arrivée du numérique afin de satisfaire toutes les envies. Par exemple, l’un des évènements marquants de l’année 2011 a été la mise en place d’un deuxième jour de tirage de l’euro-million, en l’occurrence le Mardi. Ainsi grâce à cette nouvelle formule, ce jeu est passé de la quatrième place à la deuxième place des jeux FDJ les plus prisés avec une progression de 34%. Ainsi de plus en plus de joueurs jouent ce qui implique plus de gagnants à des gains toujours plus importants. L’an dernier, un joueur à gagné 195 millions d’euros .Les grosses sommes d’argent permettent d’entretenir le rêve ce qui rend « addict » beaucoup de joueurs. La dernière nouveauté en date pour ce jeu à été la mise en place du « My Million » qui permet à chaque jour de tirage d’avoir un millionnaire en France grâce à un code donnée au joueur lorsqu’il joue sa grille de numéros.
Concernant les jeux de grattage, la FDJ a fait évolué son offre afin de surprendre les joueurs habitués mais également d’essayer d’attirer de nouveaux joueurs. En 2011, la mise en œuvre de cette politique a porté ses fruits puisque les ventes de jeux de grattage ont progressé de 17 %, avec plus de 20 millions de joueurs et 1,9 milliard de tickets vendus. Deux offres sont particulièrement concernées par ses évolutions : le « Cash » et le « Millionnaire ». Le premier a connu un changement au niveau de son apparence. Ainsi le jeu est « plus voyant » pour le joueur ce qui a fait progresser les ventes de 21%. Le second a connu une évolution dans sa pratique avec un tirage instantanée en point de vente ou sur internet. Cette pratique lancée pour les 20 ans de « millionnaire » à l’été 2011 fut une réussite car les mises ont atteint 356 millions d’euros.
L’évolution majeure qui a fait progressé les ventes pour la FDJ fut l’arrivée du numérique. En effet, hormis l’évolution des formules des jeux, l’entreprise adapte son offre en fonction des comportements des consommateurs. Elle s’adapte donc au numérique. En France en 2011, on comptait 40 millions de personnes ayant accès à Internet et 15 millions possédant un Smartphone. De plus, 1,5 million de tablettes ont été vendues la même année, preuve que le numérique a une place grandissante dans la société actuelle. La FDJ a donc mis en place une offre digitale étoffée avec des nouvelles formules de jeux existant mais également de nouveaux jeux. On en compte 30 depuis l’arrivée du digital sur le marché des jeux d’argent. Ainsi pour satisfaire la demande des joueurs un nombre important de jeux est disponible sur toutes les plates formes comme les téléphones (plate forme Apple ou android) ou les tablettes tactiles. Par conséquent, les joueurs peuvent en temps réel et à n’importe quel moment de la journée jouer, consulter les résultats, recevoir des alertes et calculer leurs gains. En effet, plus besoin de se déplacer pour savoir si l’on n’a gagné ou non ; il est possible de scanner à l’aide de son téléphone ou de sa tablette tactile le code bar se trouvant sur le ticket de jeu. Ainsi on comptait fin 2011, plus de 1 millions de téléchargement de l’application « Euro-millions ». De plus la « Française des jeux » utilise les réseaux sociaux pour rester toujours plus prés de leurs clients comme en témoigne par exemple les 8 pages Facebook. Le numérique permet également l’émergence de nouvelle manière de jouer comme la « 3D » disponible sur l’application du jeu « poils à gratter » un des 30 nouveaux jeux apparus grâce aux nouvelles technologies.
Le numérique au cœur des nouveaux projets
De nos jours, Le numérique fait parti de notre quotidien. Ainsi la FDJ l’a placé au cœur de son projet « FDJ 2020 ». C’est un programme mis en place pour enrayer la perte d’1 million d’individus sur les 5 dernières années. Ainsi l’entreprise veut s’engager de manière très claire dans le numérique dans le but d’attirer toujours plus de joueurs mais également une nouvelle clientèle à savoir les jeunes et les femmes. Comme l’a confirmé Stéphane Pallez, le président directeur général de la « française des jeux » la société va mettre en place un plan d’investissement de 500 millions d’euros sur 5 ans. Ainsi cet argent va servir pour plusieurs choses :
– Le premier objectif est la représentation des mises : 20% des mises globales des joueurs doivent passer à l’horizon 2020 par le numérique.
– Augmenter le nombre d’individus aux points de vente grâce au numérique. En effet, les points de vente physiques représentent l’atout majeur pour inciter les clients à jouer. La FDJ compte les renforcer grâce à des tablettes et des ordinateurs à disposition
– Agrandir le panel de joueur : « détourner les joueurs du « cusual gaming » symbolisé par le jeu « Candy Crush »
– Augmenter son offre : 40 nouveaux jeux sont attendus d’ici 2020 dont des jeux 100% numérique comme par exemple « la ruée vers l’or »
– Amélioration des offres : élargissement de la grille « parions sport » avec notamment l’apparition de nouveaux sports comme la formule 1. L’objectif est de séduire 1 millions de parieurs en plus d’ici 2020 qui va être favorisé par les grands événements sportifs comme l’Euro 2016 en France et les Jeux Olympique de Rio.
– Elargir son offre : la FDJ va utiliser ses partenariats pour acquérir des nouvelles licences de jeux notamment avec l’éditeur de jeux français « Asmodée ».
L’entreprise a également signé des partenariats dans le but d’améliorer son image comme par exemple avec Google. Elle a également signé des accords avec des clusters pour montrer qu’ elle peut sans cesse se renouveler, avoir des idées pour avoir plus de clients. Elle compte notamment sur les évènements sportifs pour améliorer son chiffre d’affaire et espère 200 millions d’euros grâce à l’euro 2016.
Vers une nouvelle pratique : le jeu responsable
Cette idée émerge de la FDJ pour lutter contre les effets néfastes des jeux d’argent (développés en troisième partie) comme l’addiction. Ainsi le « jeu responsable » se veut la solution pour les joueurs à risques et notamment les joueurs pathologiques. Ainsi la Française des jeux a mis en place un programme pour prévenir ses clients des effets néfastes des jeux. Par exemple derrière un carton « d’Euro-millions » on peut voir non seulement la notice du jeu mais également des messages de prévention concernant le jeu.
Comme le montre cette image, le programme de prévention s’effectue en deux temps : d’abord, les objectifs de ce programme, symbolisant « le cœur de responsabilité » divisé en 4 grands pôles :
– prévention
– connaissances
– offre de jeu
– prise en charge
Ensuite, on voit bien que ce programme de prévention ne concerne pas uniquement les usagers, il concerne toute la « chaine de jeu », des employés FDJ jusqu’au « grand public », comme le montre l’image ci-dessous pour la filière commerciale :
Après avoir analysé certaines évolutions concernant les jeux d’argent nous allons maintenant voir la perception des joueurs sur ces pratiques.
3. La vision des individus sur les jeux d’argent (exemples des entretiens)
Comme on l’a montré précédemment l’arrivée du numérique a modifié les pratiques concernant les jeux d’argent. Pour confirmer cette affirmation nous nous sommes appuyés sur deux entretiens qui nous ont permis de nous rendre compte que l’arrivée du numérique n’a pas que des effets bénéfiques sur la pratique des jeux d’argent.
Pour cette partie nous avons donc interrogé deux individus aux profils différents : Un individu de 22 ans, issu d’un Brevet technicien Supérieur (BTS) assistant de gestion, et actuellement en recherche d’emploi à Paris, prénommé Martin. Le deuxième individu est quant à lui âgé de 51 ans,
il se prénomme Olivier. Il est chef de chantier chez Vinci et est un joueur régulier dans un bar à proximité de son domicile (à Tremblay-en-France).
A travers ces entretiens nous avons voulu démontrer que la pratique des jeux d’argent n’est pas la même pour tous.
L’apport du numérique sur la manière de jouer : « je ne peux plus m’en passer ».
Martin est un joueur régulier depuis 2 ans et le début de son BTS. Il ne joue qu’aux paris sportifs : « cela fait deux ans que je joue; avec des amis, fan de sport comme moi, on s’est mis à parier. ». Comme on le voit avec cette phrase il y a un mécanisme d’influence concernant la pratique des jeux d’argent. Dans le cas de Martin on voit bien que l’entourage a joué un rôle déterminant dans sa pratique de joueur régulier. Cependant, il ne regrette pas ce choix : « jouer fait parti de mon quotidien, je joue quasiment tous les jours, pas forcément des grosses sommes, mais tous les jours ouais». Nous avons demandé à Martin plus d’informations concernant sa manière de jouer, ses habitudes, ce à quoi il nous à répondu : « Je ne joue plus que en ligne, sur le même site depuis deux ans, il y a tout le temps un évènement auquel joué et la diversité des paris le jeu encore plus addictif ». Martin joue donc uniquement sur internet, car il existe un nombre incommensurable de paris sur un même match (cela peut aller jusqu’à 200 paris). Autre aspect important qui pousse Martin à jouer régulièrement c’est l’avantage de ne pas se déplacer : « Avec mes études, mon ancien travail et mes loisirs je n’avais pas beaucoup le temps de me rendre dans un tabac pour jouer, alors je jouais de temps en temps, le numérique rend les paris sportifs tellement plus accessibles ». Le numérique attire de nouveaux joueurs, un nouveau public car il présente de nombreux avantages comme nous l’avons déjà cité précédemment. Martin confirme que le numérique permet une autre manière de jouer « Ce qui est bien avec internet c’est que je peux jouer en temps réel, la somme que je veux, parfois par exemple quelques centimes, mais aussi d’où je veux. Alors qu’au tabac je jouais rarement, parfois le week end avant les matchs. » Le jeu en ligne est favorisé par les nouvelles technologies qui sont diversifiés. De nombreuses applications sont disponibles sur les smartphones, tablettes, et ordinateur. Cependant, Martin n’oublie pas que le fait de trop jouer peut avoir des conséquences. « J’ai déjà perdu pas mal d’argent surtout quand on a les revenus d’un étudiant, il m’est déjà arrivé de demander de l’argent à des proches, pas des grosses sommes, mais juste de quoi jouer. Mettre de l’argent sur un compte en ligne m’a déjà fais perdre la notion de l’argent, on se rend plus compte réellement de la somme que l’on perd ». A travers cette phrase nous voyons que les joueurs peuvent perdre le sens des réalités parfois à cause du numérique. Dans le cas de Martin nous pouvons dire qu’il présente des caractéristiques « de joueurs à risques ». « On gagne tellement facilement, que l’on ne se rend même plus compte des pertes, et lorsque l’on perd on veut toujours se refaire, pour ma part c’est tellement attractif que je ne peux plus m’en passer». Cependant, Martin a conscience des risques liés à l’addiction des jeux d’argent et il a adopté des comportements préventifs face à ces derniers « Parfois quand je me rends compte que je vais avoir pas mal de dépenses pendant une bonne période, pour les vacances tout ça, je bloque temporairement mon compte. ». Preuve que les joueurs mais également les plateformes de jeux ont consciences des effets pervers des jeux.
« Le numérique c’est bien, mais j’ai du mal à m’y faire »
Olivier est quant à lui un habitué des points de ventes physiques ; c’est un individu qui se rend régulièrement à un bistrot de sa ville car il a ses habitudes. « Cela fait 15 ans que j’habite ici, 15 ans que je viens, c’est la fin de la journée, le moment de voir ses potes avant de rentrer, ici c’est convivial ». Olivier se sent donc comme chez lui au sein de ce lieu de sociabilité. « Je viens trois fois dans la semaine je ne joue pas tout le temps car le jeu n’est pas ma préoccupation première », cependant il apprécie plusieurs types de jeux « j’aime bien les jeux à gratter comme le millionnaire, les jeux de tirages, tous les vendredis je joue à l’euro millions, mais ici c’est surtout le PMU, la plupart des gars viennent pour ça ». Olivier est un joueur classique, habitué aux jeux traditionnels pourtant il a un avis tranché sur l’arrivé du numérique. « Je comprends les évolutions, notamment pour les jeunes c’est plus attrayant mais après avoir essayé j’ai du mal. » Olivier n’est donc pas réticent aux nouvelles technologies mais pour lui il faut un savoir-faire et surtout du temps. « J’ai essayé, mais j’ai vite vu que ce n’était pas pour moi, il faut se créer un compte, envoyer les RIB, les photocopies pour confirmer son identité, pour moi c’est du temps de perdu surtout avec un job à temps plein. Puis je trouve qu’il y a tellement de choix, on ne sait plus où donner de la tête, ce n’est plus du plaisir. » La notion de plaisir est très importante pour lui, jouer est un divertissement, ça doit être simple et ludique. De plus Olivier a conscience que le numérique rend plus facile les comportements addictifs. « Moi j’ai deux enfants, une famille à nourrir, je ne peux pas me permettre de jouer n’importe quel somme d’argent, j’ai des priorités, etc. ». Contrairement à l’entretien précédent, le fait de se déplacer n’est pas une contrainte « c’est mon moment à moi, avec mes amis, je fais le vide, si j’étais pas au bar je ne jouerais pas, c’est mon petit plaisir quotidien. ». La priorité pour l’enquêté est vraiment la notion de partage et de plaisir. Pour autant il n’en oublie pas que le numérique est nécessaire dans la société actuelle. « Le numérique c’est bien, mais j’ai du mal à m’y faire ». Contrairement aux idées reçues le numérique ne modifie pas nécessairement le comportent des individus.
Les deux entretiens nous ont permis de mettre en avant des visions différentes concernant les pratiques des jeux en ligne. Dans un premier temps nous avons constaté que le numérique avait plutôt un effet bénéfique sur les individus. En effet, il présente des avantages non négligeables comme l’interaction facile, la rapidité, un gain de temps ou encore plus de choix qui rend le jeu plus complexe mais également plus attractif. Si l’on reprend les propos de Martin, il ne peut plus « s’en passer ».
Dans un second temps nous avons vu une pratique de jeu accès sur la notion de convivialité des individus. En effet, contrairement à l’entretien précédent, la dimension physique est importante car pour Olivier jouer représente un enjeu de sociabilité.
Les deux entretiens ont mis l’accent sur les dangers liés au numérique concernant la pratique des jeux d’argent comme par exemple l’addiction preuve qu’ils peuvent aussi avoir des effets pervers.
III. Les effets néfastes liés aux jeux en ligne
1. Une économie souterraine persistante
Depuis une dizaine d’année, on remarque que l’arrivée du numérique a sensiblement modifié les paysages des jeux et notamment les jeux d’argent. En effet, on observe une multitude de joueurs, une « sur-consommation du jeu » qui met en relief un déficit de régulation sur internet à cause de l’offre très diversifiée.
La première conséquence majeure de l’impact du numérique sur les jeux d’argent, est l’existence d’une économie souterraine. Le numérique est un élément fondateur dans la création de cette économie informelle qui correspond ; d’après le dictionnaire Larousse « aux richesses produites à l’insu des pouvoirs publics, hors du circuit des impôts et des contributions sociales ». Elle est caractérisée dans le cas des jeux d’argent par des organisations mafieuses qui les utilisent pour blanchir l’argent de leurs activités criminelles.
Plusieurs organismes soulignent cet aspect comme par exemple l’institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) qui met l’accent sur les possibilités qu’offre internet pour permettre aux « cyber-criminel » de mener leurs activités. Par exemple, ils disposent des réseaux de serveurs mondiaux et gèrent dans certains cas, certains hébergeurs. Ainsi, avec quelques relations dans les domaines juridiques et financiers, ils arrivent à faire passer leurs gains dans l’économie classique de manière massive et rapide. Les paradis fiscaux sont dorénavant considérés comme des « paradis criminels » dont l’argent des jeux en ligne non régulé représente une part non négligeable de cette économie souterraine.
Dans certains pays comme Malte, Chypre ou encore la Finlande, l’économie issu du jeu en ligne est devenu un enjeu stratégique majeur et font de ces paradis fiscaux des lieux très attractifs. L’achat des jeux en ligne est donc libéralisé et il existe beaucoup d’offres. Certaines sociétés comme « Slogold » proposent des conditions pour acquérir des licences de jeux :
Voici les conditions que la société peut proposer :
– Hébergement « Offshore » donc anonyme
– Compte bancaire anonyme
– Guide d’utilisation des jeux en ligne pour ces plates formes
Les offres sont très diversifiées et avantagent les joueurs. Par exemple des joueurs dont leurs métiers ne sont pas assez lucratifs. Ainsi ils utilisent l’économie souterraine des jeux en ligne pour « arrondir » leur fin de mois.
Par conséquent, les paradis fiscaux se multiplient comme le montre la carte réalisée par le laboratoire d’expertise en sécurité informatique lors de leur étude intitulée « la cybercriminalité des jeux en ligne » en 2006.
Cette carte permet de visualiser les lieux attractifs de l’économie informelle grâce aux fortes différences juridiques entre les pays européens.
Ce système de corruption est également présent dans le domaine sportif où les scandales sont importants notamment ceux liés aux paris sportifs.
On peut par exemple citer, pour faire un peu d’histoire l’affaire qui a concernée l’équipe de base-ball des « White Sox de Chicago en 1917 où des parieurs ont réussi à soudoyer plusieurs membres de l’équipe afin qu’elle ne gagne pas. Plus récemment , on peut citer l’affaire « Karabatic » en handball qui incrimine les deux frères Karabatic , membre de l’équipe du PSG à l’époque à Montpellier accusés d’avoir parier contre leur équipe lors d’un match de championnat de France . Ce scandale a eu des répercussions sur leurs images dans le monde du Handball car Nikola Karabatic symbolise une icône et une sorte d’homme parfait.
Comme le souligne Michel Platini, ancien président de l’ UEFA dans la vidéo ci dessous, les joueurs « pris en flag » en matière de paris sportifs seront « très durement sanctionnés » voire « radier » du monde du football preuve que les effets néfastes des jeux en ligne, notamment dans le football sont pris très au sérieux. En effet , les paris sur le football représentent 65% des paris sportifs grâce à l’avènement du PSG version Qatari avec sa multitude de stars comme le souligne dans la vidéo Cyrille Graudat , directeur marketing PMU . Ainsi les paris ont explosé ; par exemple on peut faire en France jusqu’à 200 paris sur un match. Les sommes engagées associées aux côtes avantageuses ont un effet addictif, notamment sur les joueurs de haut niveau qui utilisent les plates formes de jeux pour arrondir leurs fins de mois avec le risque de ne plus pouvoir pratiquer leurs activités.
Comme le montre la photo ci dessus, l’offre sur un même match est diversifiée, alléchante pour les joueurs. Ainsi les sites de paris sportifs deviennent très vite des endroits prisés par les individus qui sont attirés par l’économie informelle que génèrent ces pratiques. Pourtant hormis le risque de corruption que nous avons développé il existe d’autres risques à ne pas négliger.
Vidéo expliquant les effets néfastes des jeux d’argent et notamment la corruption et le blanchiment d’argent (étude magasine « l’équipe enquête » sur la chaine « équipe 21 ») :
2. Le risque de l’addiction
C’est une des conséquences importantes lorsqu’on parle des jeux. En effet, aujourd’hui beaucoup d’émissions de témoignages passent à la télévision afin de montrer les risques de l’addiction concernant les jeux d’argent, les jeux vidéo ou encore les paris sportifs.
Dans leur étude, à propos des jeux d’argent, l’autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL) a défini le terme. Pour reprendre les propos de Goodman, L’addiction est un terme général qui définit « un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répèté de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives ».
Autrement dit, l’addiction correspond à un comportement de dépendance, qui peut être avec substance (tabac, alcool, cannabis etc.) ou sans substance (travail, sexe, sports, achats, jeu d’argent, etc.).
Le comportement addictif s’est répandu de manière massive depuis 2010, date qui correspond à l’ouverture de la concurrence sur les marchés des jeux en ligne. Les offres illégales se sont multipliées symbolisée par des plates formes ouvertes 24H/24.
Selon l’ ARJEL, il existe plusieurs facteurs qui favorisent le risque d’addiction :
Tout d’abord, les risques environnementaux qui comportent plusieurs caractéristiques :
Dans un premier temps les caractéristiques socio-éducatives qui sont des :
– carences éducatives subies pendant l’enfance (violences et / ou négligences parentales),
– parents impliqués dans la pratique du jeu ou eux-mêmes joueurs pathologiques
– groupe de pairs impliqués dans la pratique du jeu
Ensuite les caractéristiques socio-économiques qui sont des individus avec un :
– faible niveau de revenus,
– faible niveau d’éducation/de diplôme,
– faible support social.
Enfin les caractéristiques liées à la nature du jeu et à l’offre comme par exemple :
– La nature et rapidité du jeu
– l’expérimentation d’un gros gain initial,
– Le support de la pratique du jeu
– L’acceptation sociale et culturelle de la pratique du jeu,
– L’offre et disponibilité des jeux (facilité d’accès)
Le deuxième type de facteur concerne les risques individuels et psychologiques. Par exemple le fait de jouer met en avant des caractéristiques individuelles comme le genre. En effet, la majorité des joueurs sont des hommes. Ensuite la libéralisation des jeux en lignes permet à toute couche sociale d’y accéder facilement ce qui augmente le risque d’addiction notamment sur les jeunes populations. Ensuite il ne faut pas négliger le fait que les individus qui ont ou qui ont eu des problèmes d’addiction dans d’autres domaines que les jeux sont les plus vulnérables à « replonger ». Ils sont caractérisés par une incapacité à gérer des émotions et sont persuadés que plus ils vont jouer, plus ils ont une chance de gagner ce qui génère un comportement addictif très rapide. Ainsi les individus sont comme « coupés de la réalité » car ils organisent leur activité autour des jeux avec l’apparition de ce que l’on appelle une pratique de jeu excessive. Elle est caractérisée par une activité plus longue mais surtout par des mises en jeu toujours plus élevé. Les individus addictifs dépensent au delà de leur budget et tentent de compenser les pertes par des mises toujours plus importantes preuve de l’installation du processus addictif.
En France, toujours selon l’autorité de régulation des jeux en ligne, l’ouverture du marché des jeux en ligne permet de visualiser des statistiques très significatives. Par exemple, avant l’ouverture des paris et du poker en ligne, 50% de l’offre hippique en ligne, et 100% de l’offre de poker étaient illégales. Il est donc « facile » de devenir une personne addictive tant l’accès est simple et la diversité des offres conséquente. On comptait en France, selon l’organisme prés de 600 000 personnes addictives au moment de l’ouverture du marché numérique en 2010. Autre chiffre important, depuis cette date prés d’un individu sur deux tente sa chance aux jeux.
Ce tableau issu de l’enquête « e- ENJEU » réalisée par deux organismes à savoir l’observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et l’observatoire des jeux (ODJ) en 2012 permet de visualiser la montée des joueurs excessifs dans différents domaines de jeux. Les données sont calculées grâce à l’indice canadien du jeu excessif. Cet outil d’auto-évaluation a été développé par le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies. Il travaille à partir d’échantillons de joueurs pathologiques, et s’intéresse particulièrement aux conséquences du jeu. Il définit le jeu pathologique comme un « comportement de jeu qui provoque des conséquences négatives pour le joueur et les autres personnes de son réseau social ou pour la communauté ».
Ce tableau montre de manière significative la montée toujours plus importante des joueurs excessifs comme le montre le pourcentage pour les jeux de casino en comparaison avec les joueurs modérés (21,9 contre 20 ,2%). C’est dans la catégorie de la machine à sous que les joueurs excessifs sont les plus représentés avec un chiffre qui double par rapport aux joueurs modérés. (32,1 contre 16,4 %).
Ce tableau réalisée sur la même enquête permet de mettre en relief ce qui a été dis précédemment concernant les facteurs qui expliquent l’addiction aux jeux. En effet, on remarque que les joueurs sont caractérisés par le genre masculin. De plus, si on prend l’exemple des joueurs excessifs, on remarque que ce sont des joueurs jeunes avec un âge moyen à 35 ans. En ce qui concerne les caractéristiques économiques, on remarque que prés de 33% ont un revenu inférieur à 1200€ et sont au sein d’un cercle social limité. 37,9 % de ces joueurs vivent seul. Les différentes données du tableau nous permet de faire une sorte de portrait robot sur l’individu « addict ». Celui ci est un homme jeune, solitaire ayant des difficultés financières qui ne l’empêche pas de jouer.
Vidéo à propos du risque de l’addiction (Reportage journal M6):
3. Les conséquences d’un « jeu excessif »
Nous l’avons vu l’addiction est un comportement courant lorsqu’on joue aux jeux. C’est une pathologie à prendre très au sérieux.
L’institut national de la santé et de la recherche médical (INSERM) distingue deux types de joueurs. Tout d’abord « le joueur pathologique » qui correspond à un individu qui ne peut pas se maitriser, qui a déjà connu des soucis avec les jeux d’argent comme le surendettement mais qui ne peut s’arrêter de jouer. L’institut parle d’une « addiction comportementale ». Ensuite le « joueur problématique » qui est caractérisé par un individu qui a des difficultés à se défaire des jeux mais qui n’est pas entré dans la pathologie. Pour autant, ces deux types de joueurs peuvent avoir des conséquences irréversibles liées à l’addiction.
Selon leur enquête, les problèmes liés à une pratique excessive du jeu d’argent sont divers. D’abord, Elle entraine un phénomène de paupérisation accru symbolisé par un surendettement massif. Ensuite elle peut être la conséquence de problèmes plus sociétales comme des problèmes familiaux, comme le divorce, l’addiction à des substances illicites comme l’alcool ou plus grave vers les tentatives de suicide comme le souligne la vidéo précédente sur les risques de l’addiction. L’individu interrogé est selon ses termes « coupé du monde » et à envisagé le pire car les difficultés liées à la pratique des jeux peuvent être insurmontables. Les conséquences de cette pratique « frappent » de manière plus virulente les catégories sociales les plus démunies. Par exemple, en France, les données issues de l’association « Sos joueurs » montrent que 20% des individus victimes de surendettement ont commis des délits comme des vols, des contrefaçons de chèques ou encore des abus de confiance.
Nous pouvons faire une sorte de typologie des conséquences d’une addiction aux jeux :
Tout d’abord, les difficultés financières. Nous en avons déjà parler notamment avec le tableau précèdent mais il est nécessaire de s’y attarder. En effet lorsque le jeu fait partie intégrante de la vie du joueur, il engage des sommes importantes qui ne correspondent pas dans la plupart des cas à ses revenus moyens. Le joueur entre donc dans un cercle vicieux car il s’endette mais pense qu’il pourra « se refaire » comme on dit dans le jargon du poker. Cependant, on s’aperçoit que les joueurs addictifs sont dans une spirale infernale et ils peuvent solliciter leurs entourages ou des organismes de crédit pour des prêts d’argent. Ils peuvent également commettre des actes de délinquance pour résoudre leurs problèmes financiers.
Le jeu a également des conséquences sur la psychologie de l’individu. Le fait de trop jouer, surtout lorsque l’on perd engendre de la tension chez le joueur. Cela se perçoit par un sentiment de frustration qui peut entrainer des réactions violentes, des sursauts d’excitation ou des changements d’humeur fréquent qui perturbent l ‘équilibre de l’individu. Lorsque celui –ci n ‘est pas violent, il peut adopter un comportement tout autre, proche de celui de la dépression. Ainsi le joueur est confronté à une perte d’estime de soi même ; il peut avoir une perte d’appétit ou être amené à prendre des produits psychotropes c’est à dire des produits ayant des répercutions sur le système nerveux comme l’alcool, la drogue ou les médicaments.
La troisième caractéristique est que le jeu engendre des difficultés sociales. Sa pratique isole le joueur de son entourage. Les troubles de l’individu peuvent avoir pour conséquences une certaine méfiance des proches voire même de la peur. D’un point de vue professionnelle la perte d’estime du joueur l’amène à s’isoler, à ne plus se concentrer et dans le pire des cas ne plus aller travailler. De plus, il n’est pas impossible que le joueur addictif joue sur son lieu de travail, hors du temps de repos ce qui peut convaincre le patron de le licencier et donc de ne plus avoir de ressources économiques pour vivre.
Enfin, cet isolement peut être la cause d’idées sordides et il n’est pas impossible qu’un joueur addictif pense mettre fin à ses jours. En effet, il se sent impuissant face à ses difficultés et n’a plus de liens sociaux pour pouvoir surmonter ses épreuves ; il ne voit plus de solution et n’arrive plus à réfléchir de manière rationnelle.
Conclusion
Ce dossier nous a permis de mettre en avant les impacts du numérique sur la pratique des jeux d’argent.
Dans un premier temps, le numérique a changé la manière de jouer des individus à travers le jeu en ligne. En effet ce type de jeux novateur, est caractérisé par une appropriation des usagers. On assiste à une véritable « domestication de la technologie » qui favorise la pratique des jeux d’argents. En effet, l’avènement des paris sportifs, ou encore des « skills games » présentent des avantages diverses comme par exemple l’interaction directe, la facilité d’utilisation ou encore une certaine liberté pour l’individu. Ce dernier peut jouer « où il veut, quand il veut et avec ce qu’il veut ». Le numérique efface les frontières physiques, démocratise le jeu d’argent et le rend addictif. Il contribue également à le moderniser comme par exemple en modifiant son interface, en changeant certains principes ou en y ajoutant une amélioration comme les jeux trois dimensions. Ainsi le nombre de joueurs augmente, face à la diversité de l’offre mais ils peuvent connaître des effets pervers.
Dans un second temps, Le jeu influe sur le comportement des individus. D’une part par des pratiques illégales comme nous l’avons vu avec le blanchiment d’argent et d’autre part par des risques liés à la psychologie des individus. En effet, le jeu peut être un danger pour l’usager. L’addiction , selon sa progression peut rendre le joueur « à risque » voir dans le pire des cas « pathologique » ce qui peut entrainer des conséquences considérables comme le surendettement , la perte d’un emploi voire des comportements psychologiques graves . Pour reprendre les propos d’un de nos sujets interrogés, « le jeu doit-être un plaisir » car lorsqu’il n’est plus considéré comme tel, le joueur peut connaître de graves désillusions.
Enfin , pour confirmer notre idée que le numérique s’est « domestiqué» dans notre société , nous voyons qu’il est un enjeu central pour les grandes entreprises de jeux comme la « Française des jeux » comme l’illustre son projet « FDJ 2020 ». Le numérique représente le « fer de lance » des années à venir en surfant notamment sur la portée des évènements sportifs qui arrivent comme les jeux olympiques de Rio ou l’ Euro 2016 de football en France .
Bibliographie & sitographie
Bibliographie :
BLANCHARD-DIGNAC Christophe, La révolution du numérique, revue pouvoirs, 2011/4.
LAVIGNE Jean-Claude, Les jeux d’argent, Revue d’éthique et de théologie Morale, 2010/4.
FORTIS Elisabeth, L’addiciton aux jeux d’argent, Revue Archives de politique criminelle, 2009/1.
Un modèle de jeu utile à la société, Rapport d’activité de la FDJ 2011.
Sitographie :
http://www.itespresso.fr/la-fdj-entame-un-vaste-chantier-pour-jouer-gagnant-a-lere-numerique-110012.html ( article Itespresso )
http://www.latribune.fr/technos-medias/la-fdj-mise-sur-le-numerique-pour-seduire-les-jeunes-adultes-511621.html ( article La Tribune)
http://www.usine-digitale.fr/editorial/la-francaise-des-jeux-mise-gros-sur-sa-transformation-numerique.N355661 ( article usine digitale)
https://www.lexsi.com/sites/default/files/publications/livre_blanc_-_cert_lexsi_-_jeux_en_ligne.pdf ( étude du laboratoire d’expertise en sécurité informatique)
http://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/jeux-de-hasard-et-d-argent/#consequ (étude observatoire français des drogues et des toxicomanies)
http://www.arjel.fr/IMG/pdf/20130426-addiction.pdf
( étude de l’autorité de régulation des jeux en ligne)
http://www.groupefdj.com ( site groupe FDJ)
http://www.frar.asso.fr/IMG/pdf/FDJ-2011.pdf ( étude ASSO)
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1493 ( site INSEE)
http://www.youtube.com (cf. vidéo)