L’avènement des réseaux sociaux a permis de libérer la parole des minorités. Ils sont devenus un moyen privilégié pour celles-ci de témoigner de leurs discriminations systémiques. Il n’y a pas de hiérarchie définie sur ces plateformes, la parole de chaque individu à la même valeur, ce qui permet l’émergence de nouveaux porte-paroles qui n’ont pas leurs places dans les médias traditionnels. Les femmes sont notamment concernées par ce phénomène. Grâce à divers moyens tels que Twitter ou Tumblr elles prennent leurs places dans les débats publics et militent ensemble pour réduire les inégalités de notre société, notamment celles liées aux sexisme. Par exemple, elles dénoncent collectivement le harcèlement grâce à #balancetonporc et cela a des effets concrets dans le monde entier.
C’est bel et bien grâce au web que ces prises de positions peuvent se diffuser aussi massivement car il existe un véritable problème de représentativité dans les médias traditionnels ; on leur reproche souvent de ne donner la parole qu’à certains types de personnes. Par exemple, lors des débats sur l’accessibilité de la procréation médicalement assistée (PMA) pour tout.e.s 一 y compris les personnes homosexuelles 一 la majorité des personnes invitées étaient des hommes hétérosexuels ou des représentant.e.s de la Manif pour tous.
Le web a contribué à faire apparaître de nouveaux médias qui traitent de sujets sous un angle différent de ce qui existait jusqu’alors. L’émergence du webzine madmoiZelle témoigne de ce renouveau : aujourd’hui média de référence auprès de la jeunesse francophone, qui vise essentiellement un public jeune et féminin, il se veut ouvert à tous types de contenus et revendique une ligne éditoriale humoristique et décomplexée. D’autres webzines, tels que Simonae, adoptent un points de vue plus militant.
Le webzine madmoiZelle est parvenu à réunir une véritable communauté par le biais de son forum et a aujourd’hui investit les réseaux sociaux. Les Madz (comme sont nommées les membres du forum madmoiZelle) se fédèrent selon leurs centres d’intérêt, organisent des sorties ou événements ensemble, débattent de sujets sociaux ou anecdotiques et témoignent d’un véritable esprit de solidarité. Cependant, le webzine est-il représentatif de toutes les jeunes femmes francophones ?
Cette question mérite d’être étudiée car, même si le webzine bénéficie d’une grande popularité, il est aussi secoué par des scandales qui ont contribué à un certain éclatement de sa communauté. Ainsi, celle-ci s’intéresse désormais à de nouveaux webzines qui émergent, comme Simonae, dont la ligne éditoriale diffère de celle de madmoiZelle.
Pour évoquer ce sujet, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Lola, une jeune femme de 21 ans, qui lit autant madmoiZelle que Simonae. Elle s’intéresse par ailleurs au féminisme intersectionnel et aux moyens de combattre toutes les formes de discrimination. Elle se renseigne sur ces sujets grâce à des webzines et à des newsletter et aime partager des articles qu’elle apprécie sur les réseaux sociaux. Nous avons également interrogé Agathe, relectrice de fonds et rédactrice pour le magazine Simonae actuellement en pause ; ainsi que Maelz, rédacteurice et correcteurice (1) pour ce même magazine.
madmoiZelle
MadmoiZelle fait aujourd’hui office de figure de proue en tant que webzine francophone destiné à un public identifié comme féminin, qui aborde des sujets de société et des thématiques variées, allant de la mode au cinéma ou encore aux jeux vidéos. Il a été créé à Lille en 2005 par Fabrice Florent et son associé Denis Grimmer ; le magazine est alors alimenté par une rédactrice en freelance, Estelle Vonfeldt. Fabrice Florent, PDG de madmoiZelle, souhaite que le site soit autofinancé et il emploie sa première salariée un an plus tard. Il publie également des articles écrits bénévolement par la communauté des “Madz”, qui échangent entre elle au moyen d’un forum. Depuis, le magazine n’a cessé de croître et de prendre de l’importance, comme cela est détaillé dans une vidéo “Draw my life” (1) créée en 2015 à l’occasion des 10 ans de madmoiZelle.
Fabrice Florent (2) déplorait le fait qu’il “n’existait aucun média pour les jeunes femmes plus vraiment ados et pas encore tout à fait « femmes »” et il a voulu s’inscrire dans ce courant. Selon lui, avant Madmoizelle :
“Il n’existait aucun média féminin généraliste, qui traite à la fois des aspects superficiels de l’existence (de la mode, de la beauté) mais aussi des sujets d’actualité, de boulot, de cinéma, de musique, de hi-tech, de jeux vidéo, des grands ramdams sur le web etc.”
MadmoiZelle, dés sa création, cherche à proposer des contenus innovants. C’est ainsi que le webzine instaure les “street-styles” en 2007 (3), de courtes vidéos où des interviewé.e.s présentent leurs tenues et la signification des pièces qu’iels portent. En 2008, le site web connaît des difficultés économiques qui remettent en cause son futur. Finalement, celles-ci sont résolues et l’activité est de nouveau en croissance, si bien que l’entreprise est transférée à Paris en 2013. Cette même année, la communauté des Madz ( plus de 150 000 membres sur le forum en 2015) est mise à contribution au moyen d’un crowdfunding qui est alors relayé massivement, ce qui témoigne de l’importance du webzine pour ces personnes. Plus de 16 000 euros sont récoltés (4) et permettent au site de se développer davantage, notamment en inaugurant une rubrique dédiée à la culture, des tutoriels customisation et DIY etc. qui n’existaient pas auparavant. De nouvelles initiatives voient le jour : les rencontres CinéMadz (5) tous les premiers mardis du mois, une application pour téléphones mobiles, la création d’une régie publicitaire (6), une soirée tous les mois depuis appelée “La Grosse Teuf” (7). En 2015, plus de 30 750 articles avaient été mis en ligne, ce qui témoigne de la popularité du webzine
Les valeurs de madmoiZelle sont transmises via le manifeste (8) présent sur le site. Les rédacteurices désirent transmettre “un ton un peu différent, un point de vue sur les choses, des occasions de se cultiver, d’en apprendre plus dans toutes sortes de domaines… Tout en restant grand public et sans Ô grand jamais se prendre au sérieux.”
En ce qui concerne le profil des lectrices de madmoiZelle, il est décrit comme suit :
“La lectrice de madmoiZelle est pleine de paradoxes qui font sa richesse : curieuse, aware sur son monde, superficielle mais pas que, plutôt férue de technologies, passe trop de temps sur internet à ne rien faire (c’est mal, démarre un projet crénom !), a grandi avec un téléphone greffé à l’oreille mais flipouille à l’idée de parler à un inconnu pour prendre un rendez-vous.
Autre qualité et tenez-vous bien : ELLE A DE L’HUMOUR (ce qui n’était pas dans la Charte de qualité des femmes nées avant 1980), un humour qu’elle assume et qui peut même être parfois très gras (l’héritage de l’humour Canal, sans doute).
Sans vouloir se la péter à leur place, ces nanas-là redéfinissent chaque jour la notion-même de féminité pour en faire un truc bien à elles et on espère bien leur filer un p’tit coup de main avec madmoiZelle.com.”
Le site web a pour vocation d’accompagner les jeunes femmes ou identifié.e.s comme telles de leur adolescence jusqu’au début de leur vie d’adulte, entre leurs 15 et 25 ans. Ainsi, le contenu proposé est adapté à cette cible. Les rédacteurices tutoient leur lectorat et font une belle place à l’humour qui est la marque de fabrique du magazine. De multiples rubriques sont proposées et les articles se déclinent sous divers formats, qu’ils soient audios, vidéos, écrits ou hybrides. L’abondance des sujets abordés dont nous pouvons voir un aperçu dans un menu aux multiples entrées renseigne sur le rythme effréné des publications. Plusieurs articles par jours sont mis en ligne par une équipe composée d’une quarantaine de personnes, toutes rémunérées. La richesse de la page d’accueil et l’abondance des rubriques peut conduire l’internaute à se perdre sur le site et à ne pas trouver ce qu’il recherche exactement mais il favorise aussi la découverte hasardeuse de certains sujets. En terme de promotion, le média est présent sur de nombreux réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat…) et il est également très actif car les Madz utilisent massivement ces réseaux.
Aujourd’hui, madmoiZelle bénéficie d’une véritable notoriété. De nombreux produits dérivés ont été créés à partir de cette marque : des tote bags, des pin’s, des cartes, des accessoires… De même, plusieurs articles sont sponsorisés par des partenaires du site et des bandeaux de publicité sont présents à divers endroits des pages. L’accès au contenu est cependant gratuit pour les lecteurices mais celleux-ci sont pourtant clairement appelé.e.s à consommer. Fabrice Florent communique très clairement sur son modèle économique, le fait qu’il souhaite faire des bénéfices pour améliorer son webzine et faire prospérer son entreprise.
Le webzine se revendique plus “féminin” que “féministe”. Cependant, certain.e.s des rédacteurices promeuvent des valeurs qui sont également défendues par les militant.e.s féministes, bien que cela soit parfois soumis à débat. Parmi celles-ci, il y a par exemple la nécessité d’inciter les femmes à parler librement de leurs sexualités sans que cela puisse avoir de connotations négatives, la notion du respect du consentement ou encore des discussions qui concernent la place des femmes dans le monde du travail.
Lola explique qu’elle a été initiée au féminisme grâce à madmoiZelle (9), et qu’elle a pu découvrir des concepts clefs en lisant certains articles.
“Le ton qu’ils utilisent est plutôt bienveillant. […] [ton dont] les autres magazines ont totalement dépourvus, comme Marie Claire. Quand tu es engagée dans la cause féministe, c’est dur de lire Marie Claire parce que t’as l’impression d’être constamment insulté.e en fait. Et tu te dis aussi [qu’ils n’ont pas de bons messages] à faire passer aux gens.”
Elle était une lectrice assidue du webzine (depuis au moins 2013) et le suit encore sur Facebook ; cependant, elle ne partage plus d’articles qu’elle juge moins bien rédigés et moins étayés qu’autrefois. Elle apprécie particulièrement lire des témoignages et des articles liés à des sujets culturels.
L’ambition de Fabrice Florent de toucher un public plutôt jeune et féminin semble être atteinte puisque son public cible et sa ligne éditoriale est conforme à celle perçue par Lola (10).
“Je pense qu’ils essaient de ne pas s’orienter vers les jeunes femmes mais, dans la pratique, je pense que ce sont surtout des lectrices. […] Je pense que c’est parce que c’est un peu connoté fille. L’équipe est assez féminine et les choix graphiques et de ton en découlent forcément.”
Par ailleurs, elle prête à madmoiZelle des intentions féministes, classant le webzine du côté des médias intersectionnels. Cependant, ce point de vue est loin d’être partagé par tout le monde. En effet, certain.e.s jugent les propos de madmoiZelle parfois offensifs et insultants. Cela occasionne de nombreux débats sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter qui est une plateforme particulièrement utilisée au sein du milieu militant. C’est ainsi qu’a été créé “#badmoizelle”, issu d’un jeu de mot avec le titre du magazine. Ce hashtag regroupe la plupart des reproches adressés à madmoiZelle au fil d’affaires successives qui ont contribuées à entacher sa réputation.
Un webzine délégitimisé ?
En septembre 2016, le compte Twitter SaferBlueBird (1) et le célèbre webzine féminin madmoiZelle se retrouvent tous deux au coeur d’une polémique qui secoue les médias sociaux.
SaferBlueBird est une organisation féministe et militantiste créée en août 2016, aujourd’hui suivie par près de 4,280 internautes et ayant publié plus de 300 témoignages. Elle est constituée d’une vingtaine d’anonymes qui se battent pour dénoncer le cyberharcèlement ainsi que les comportements discriminatoires sur internet et, surtout, sur les réseaux sociaux, comme le sexisme ou le racisme (2). La porte-parole de SaferBlueBird déclare, lors d’un entretien avec StreetPress, que “Ni le gouvernement ni Twitter ne semblent prendre au sérieux le cyberharcèlement, on doit s’en charger nous-même” (3).
À ce jour, la plus grosse affaire dénoncée par le compte Twitter demeure le scandale de “Badmoizelle” : le 21 septembre 2016, l’équipe publie sur Twitter une série de témoignages d’anciennes madmoiZelles accusant le fondateur du webzine, Fabrice Florent, d’harcèlement sexuel, au travail et d’abus de pouvoir (4). Le collectif dit avoir hésité, pendant une semaine, à tweeter les messages reçus ; ils ont d’abord demandé à des journalistes de les diffuser mais sans succès :
“En fait, nous avons même tenté de contacter des journalistes, mais le copinage ronge apparemment le milieu.”
一 SaferBlueBird, 21 sept. 2016 (5)
C’est donc le compte Twitter qui se charge de donner la parole aux victimes. On reproche, entre autres, à Fabrice Florent un comportement sexiste : il aurait, par exemple, renvoyé certaines de ses employées à cause de leur âge 一 elles auraient été jugées trop vieilles pour la rédaction 一 ou après qu’elles aient eu un enfant. Par ailleurs, on l’accuse d’avoir forcé des madmoiZelles à poser pour la “Seinte Fresque” ; une fresque où sont affichées des photos des employées, seins nus, visant à les décomplexer. De nombreuses victimes se reconnaissent dans ces témoignages et prennent contact dès le jour même, avec l’équipe de SaferBlueBird pour lui faire part de leurs expériences chez madmoiZelle. Avec leur accord, le compte poste, pendant trois jours, ces nouvelles informations :
“Fab nous fait bien comprendre qu’on a du réseau et qu’on est mortes professionnellement si on l’ouvre. Il y aura toujours des filles (anciennes ou actuelles) de chez [madmoiZelle] pour défendre le navire, parce que Fab leur met la pression derrière en mode : si tu ne nous défends pas, tu auras des problèmes.”
一 SaferBlueBird, 21 sept. 2016 (6)
“Fab adooore savoir les petites faiblesses des gens. Un passé un peu houleux, un cadavre dans le placard, un truc qui te complexe. Tu lui en parles parce qu’il fait copain-copine avec toi et au final tu te retrouves à devoir ravaler ta bile quand il te tape une réflexion en public là-dessus. […] C’était toujours sur le ton de l’humour mais tu sentais quand même que c’était pas normal, que personne n’a le droit d’exploiter tes faiblesses comme ça.”
一 SaferBlueBird, 22 sept. 2016 (7)
Le hashtag #Badmoizelle est lancé sur la plateforme, puis repris sur l’ensemble du net pour discuter des accusations faites à l’encontre du magazine. Rapidement, l’affaire commence à faire beaucoup de bruit ; des magazines renommés comme Grazia (8) et rue89 (9) écrivent à ce sujet ; la journaliste de rue89 a d’ailleurs été critiquée pour avoir été trop subjective et avoir clairement pris le parti de la rédaction (10). #Badmoizelle continue pendant plus d’une semaine : le 7 octobre 2016, on voit encore apparaître de nouveaux témoignages sur Twitter (11), cette fois sans aucune forme d’anonymat.
Le 25 septembre, madmoiZelle poste sur son site une réponse officielle aux accusations, de la part de l’équipe et de Fabrice Florent. Ils disent ne pas vouloir “nier la souffrance des personnes ayant témoigné” (12) mais insistent sur le fait que les tweets ne reflètent pas la réalité du webzine. Les rédactrices déclarent être en colère et ne pas vouloir être considérées comme des victimes :
“Parfois, à lire toutes ces conclusions hâtives, je suis en colère. En colère qu’on parte du principe que mes collègues et moi sommes soumises, éprises de Fab, au point d’en oublier notre libre-arbitre. Nous ne sommes pas de « petites meufs impressionnables ». On a une vie, des opinions, une estime de nous-mêmes. Personne ne nous a demandé si on était opprimées avant de le décider… à notre place.”
一 madmoiZelle, 25 sept. 2016 (13)
Si une partie des lecteurices est satisfaite de cet article, l’autre le trouve hypocrite. Sur Facebook, des commentaires critiquent le webzine et sa communauté pour leur traitement et manque de respect des victimes :
“C’est marrant de prôner le respect de la parole des victimes dans les articles mais de voir dans les commentaires que la dizaine de personnes ayant témoigné sont qualifiées de jalouses, menteuses, propos orduriers et j’en passe. (coucou l’article sur la violence conjugale chez les stars, regarde comme c’est tout bien illustré !)”
一 Virginie Prieur, 25 sept. 2016 (14)
Pour certain.e.s internautes, la réponse des madmoiZelles à ce scandale est le problème de trop et les incite à abandonner le célèbre magazine :
“Vu les nombreux articles problématiques (coucou la transphobie) qui restent tranquillement sur le site et la réponse molle à cette histoire sur base de ‘nous on n’a pas de problème avec la direction donc c’est qu’il n’y a pas de problème du tout’, ça me rend triste mais je vais me résigner à dire au revoir à ce site.”
一 Natacha Coenen, 25 sept. 2016 (15)
Selon Lola, si #Badmoizelle a eu un impact sur la communauté 一 elle-même a trouvé les témoignages choquants 一, il demeure tout de même, encore aujourd’hui, le leader des webzines à tendance féministe. Puisqu’il existe très peu de sites ayant une ligne éditoriale similaire, les lecteurices ont des réticences à abandonner madmoiZelle. Lola dit être mitigée quant à la réponse de la rédaction, face au scandale. Elle apprécie que l’équipe ait répondu, mais est consciente que cela n’apporte aucune solution : soit elles mentent et font partie du problème, soit elles sont obligées de défendre Fabrice Florent.
“En fait, ce qu’on a fait, toutes, c’est qu’on a boycotté [le magazine] pendant trois semaines et après on a un peu oublié. […] Mais c’est peut-être aussi parce qu’on a pas trop le choix. madmoiZelle elles ont pris un créneau, et elles sont un peu toutes seules là-dessus.”(16)
La communauté peut donc avoir le sentiment d’être piégée dans une situation comme celle-ci. Si il n’y a pas d’alternatives, elle peut avoir du mal à se détacher du magazine.
Lola soulève un autre point quant-à la couverture médiatique de #Badmoizelle : madmoiZelle est un site qui dérange, de part son discours à tendance féministe. La rédaction est quotidiennement sujette à des critiques et du harcèlement et, dans le cas de #Badmoizelle, “certains en ont profité pour les critiquer, parce qu’ils n’aiment pas leur militantisme” (17).
MadmoiZelle a, par exemple, une histoire longue et compliquée avec la communauté JVC (jeuxvideos.com), connue pour sa misogynie (18) et ses discours haineux (19). Le 20 décembre 2015, un membre de JVC s’est connecté au “CB” 一 une rubrique où des femmes postent des photos d’elles-même pour décomplexer 一 du forum madmoiZelle et y a volés des nus de lectrices afin de les diffuser sur jeuxvideo.com ; parmi ces photos, certaines appartenaient à des mineures. Pour s’inscrire au “CB”, il faut certifier être une femme et attendre qu’un modérateur autorise l’accès (20) 一 un manque de contrôle et de sécurité qui a été reproché à madmoiZelle, mais ne rend pas moins coupable l’auteur du vol.
Après des menaces du fondateur, les modérateurs de JVC ont supprimé les photos ainsi que les discussions du forum en rapport avec cet abus et, plus largement, le magazine madmoiZelle. Malgré cela, des internautes du forum ont, par la suite, harcelés les victimes et menacés d’envoyer les photos à leurs proches (21). Suite à cette affaire, des membres de JVC se sont exprimés sur les propos tenus et actions du forum :
“Le forum est extrêmement anti-féministe, en effet, mais surtout très misogyne. […] Les femmes sont forcément des salopes et les hommes sont toujours dans leur bon droit. Là encore, où s’arrête le troll ? Difficile de savoir si quelqu’un est vraiment convaincu par ce qu’il dit, le propos est de toute façon porté…”(22)
Cependant, si #Badmoizelle a été utilisé par des plateformes “ennemies” du webzine, il est aussi devenu un moyen récurrent pour sa communauté de dénoncer les chroniques jugées “problématiques”. Il est, par exemple, réemployé le 21 mars 2017, suite à la publication d’un article sur un clip de James Blake focalisé sur Natalie Portman, alors enceinte (23).
Les mots utilisés par la rédaction pour décrire le clip et surtout le ventre de l’actrice offensent la majorité de leur.e.s lecteurices car ils sont considérés très violents. Il est écrit, par exemple, que “la moitié de la rédac a été horrifiée”, qu’iels ont ressenti du “dégoût”. Face aux commentaires choqués, l’article est réécrit afin d’apporter plus de nuance à la situation mais le mal est fait : les critiques et débats envahissent les réseaux sociaux et le forum du site. Pareillement au premier #Badmoizelle, certain.e.s membres décident de ne plus suivre le magazine.
“‘Entre dégoût et fascination’: le genre d’expression que l’on retrouve pour les vidéos de perçage de boutons, ou d’opération à coeur ouvert. Je trouve très bien de faire des articles sur les règles (certains m’ont appris des choses que j’ignorais encore à 30 ans), ou ceux sur l’avortement, qui présentent des nuances intéressantes parfois. Allez, un peu de courage et on s’attaque à la grossesse avec le même enthousiasme ? Là aussi on a besoin d’apprendre, de découvrir.
Ah, mais suis-je sotte. Ce n’est pas votre coeur de cible commercial. Cependant, les vingtenaires feront peut-être un jour des enfants. Pas sûre qu’elles aient envie de se rappeler de ‘dégoût fascination horrifiée’.”
一 Candyclown, 21 mars 2017 (24)
Trois reproches en particulier sont adressés aux madmoiZelles et à Fabrice Florent : premièrement, le fait qu’iels se permettent de faire ce type de commentaires sous prétexte que la cible du magazine est les jeunes femmes entre 18 et 25 ans. Deuxièmement, l’hypocrisie d’écrire un article sur le dégoût que le corps d’une femme enceinte peut provoquer alors que madmoiZelle possède une rubrique “Feel good”. Enfin, la dissociation entre maternité et féminisme, après que Fabrice Florent ait dit ne pas vouloir “[s’adresser] à ses lectrices en s’adressant à leur casquette de maman” 一 sous-entendant qu’on ne peut pas être mère et féministe à la fois 一 et qu’il ne pouvait pas gérer “[les] susceptibilités de chacune de [ses] lectrices” (25) :
“Une question aussi m’est venue en pensant à tout ce qui avait été posté sur ce sujet : si un jour une rédactrice du magazine tombe enceinte et souhaite parler de son expérience, tu lui diras non ? J’ai toujours eu l’impression que les articles tenaient plus du blog que du travail journalistique, alors y’a-t-il des sujets interdits à la rédaction ?”
一 ElizaBennet, 23 mars 2017 (26)
“Non mais il y a une différence entre voir des articles qui traitent la maternité d’un point de vue féministe (denrées rares qui pourraient pourtant vous faire un joli paquet de clics soit dit en passant …) et être une femme en permanence ramenée à sa condition de mère !
Et ce n’est pas parce que la grossesse et/ou la parentalité seraient évoquées de temps à autre dans des articles que mademoiZelle deviendrait un webzine pour mamans. En gros cette réponse veut dire : les mamans allez ailleurs blablater grossesse et bébés (donc déjà merci pour les 14% des moins de 25 ans mamans qui ne vous intéressent pas […] ) et les jeunes madz qui sont intéressées par la grossesse, osef continuez à parler dans le vide. Merci pour cette superbe réponse !”
一 Ilya, 23 mars 2017 (27)
On sent parmi les lecteurices une certaine fatigue et une véritable frustration face au comportement de la rédaction ; iels se disent “déçu.e.s par la réécriture de l’article et par le ton [condescendant] de la réponse de Fabrice [Florent] dans les commentaires” (28). Pour beaucoup, cette affaire s’ajoute à une longue liste de controverses et de fausses excuses de la part du webzine.
Celui-ci perd donc progressivement en popularité. Non seulement il doit faire face à de nombreux scandales mais, comme nous l’explique Lola (29), ses ami.e.s le trouvent aussi de moins en moins intéressant. Cependant, comme nous l’avons vu plus haut, il existe encore trop peu d’alternatives en terme de webzines féminins ou à tendance féministe : il peut donc être difficile pour la communauté madmoiZelle d’abandonner le site et ce, malgré la lassitude ressentie et le choc provoqué par certains articles.
Simonæ : une alternative à madmoiZelle ?
Simonæ est un webzine qui se revendique militant et féministe et qui aborde des sujets de société ou du quotidien sous cet angle. Créé en 2016, il prend naissance sur Twitter suite à une série de tweets datant de juillet 2016, remettant en cause certains propos tenus par le plus gros webzine féminin francophone (1). Plusieurs personnes reconnaissent une envie commune de créer un webzine inclusif, traitant de sujets variés en limitant au maximum les oppressions. Leurs objectifs sont de mettre en valeur des sujets, des profils ou des thèmes qui n’ont pas forcément leurs places dans les médias traditionnels.
Des appels à contribution sont lancés sur Twitter et peu à peu l’équipe s’étoffe d’une quarantaine de personnes aux vécus et aux profils divers, de toutes les origines, ce qui rend légitimes les sujets qu’ils abordent. Si l’on prend l’exemple de la question du racisme, ce sont directement les personnes concernées qui s’expriment à ce propos, de fait ils peuvent précisément dire en quoi tel ou tel comportement est violent.
La fondatrice de Simonæ, Luna, a conçu le site web from scratch en 2 mois pour permettre au webzine d’exister et il a été officiellement lancé le 5 septembre 2016. Elle détaille dans un article sur son blog tout le processus de création (2). Elle explique par ailleurs de quelle manière ce projet s’organise : l’équipe est entièrement bénévole et prend des décisions collégiales. Chez Simonæ, il n’y a pas de hiérarchie définie : chaque personne débat avec les autres pour faire valoir ses idées et valider ou non le traitement d’un sujet. Mælz, rédacteurice et correcteurice, fait part de son point de vue :
“[…] je dirais que l’organisation générale est avant tout collaborative. Plusieurs outils ont été mis en place pour permettre à chaque personne de s’exprimer et les décisions sont prises après vote collectif. Les articles sont relus à plusieurs reprises et par plusieurs personnes avant publication.” (3)
Pour assurer la cohésion du groupe, une chaîne sur le serveur “Discord”, un tableau excel et un guide illustré de 24 pages ont été créés. Au départ très ambitieux, ce projet a progressivement été revu à la baisse. En effet, celui-ci était trop soutenu compte tenu du caractère bénévole des participants et de la volonté de l’équipe de Simonæ de procéder à plusieurs relectures pour s’assurer de la fiabilité des informations. Agathe, l’une des rédacteurices et relecteurices de fonds (momentanément inactive sur Simonæ), témoigne de l’exigence de qualité du webzine :
“[…] Une fois l’article écrit, il est relu (fonds et forme) et mis en page. Le tout est fait selon les disponibilités et les compétences des gens car nous sommes tou.te.s bénévoles !” (4)
Sur son blog, Luna revient sur cette décision d’alléger le rythme de publication :
“Le problème de ce rythme effréné de parution, c’est qu’il nous a poussé à publier des articles parfois incomplets, pas assez documentés voire factuellement faux. Par peur d’avoir « un trou dans le planning », nous avons parfois bâclé des articles ou publié sur des sujets qui n’avaient pas nécessairement leur place sur Simonæ, ce qui est dommage.” (5)
En ce qui concerne le public cible de Simonæ, Mælz le juge très large :
“Je dirais qu’il s’adresse à toute personne s’intéressant au féminisme et à la culture qu’il y a autour, qu’elle connaisse déjà bien le sujet ou qu’elle souhaite le découvrir. Le magazine met aussi en avant des artistes, des évènements, des témoignages…” (6)
Agathe mentionne le fait que le magazine n’est pas destiné à un public particulier :
“Nous avons plus de succès dans les milieux militants et jeunes mais nous nous ne restreignons pas à un public cible et essayons de toucher le plus de monde possible.” (7)
Cela se ressent dans la ligne éditoriale, détaillée par la rédactrice et relectrice :
“Notre but, c’est de vous proposer un magazine qui ne parle pas que de féminisme, mais qui soit en permanence accessible à tou·te·s et non oppressif. Nous voulons aller un peu plus loin que le féminisme 101 (8), en vous proposant des analyses et des articles de fond, mais nous n’oublierons pas la vulgarisation scientifique ou les conseils culturels !” (9)
Si le militantisme et le désir d’oeuvrer pour une société plus égalitaire à tous les niveaux est une composante essentielle du webzine, les thématiques des sujets abordés sont variées.
En pratique, le site web contient un menu avec différentes rubriques. Sur la page d’accueil nous pouvons avoir accès aux articles à la une (les plus récents) puis à des suggestions de lecture. Enfin, la rubrique “inspirathèque”, dans un slider, permet aux internautes d’accéder à des sujets transverses, rédigés par d’autres auteurs sur d’autres plateformes, proches des valeurs transmises par Simonæ. Par ailleurs, Simonæ n’est pas financé par la publicité et ne semble pas faire d’appels aux dons. Le webzine est aussi présent sur les réseaux sociaux, à savoir Twitter, Facebook et Instagram.
C’est justement grâce aux réseaux sociaux que Lola a découvert le webzine il y a de cela environ 1 an (10). Elles se rend sur Simonæ au minimum 1 fois par semaine, particulièrement intéressée par le rendez-vous hebdomadaire “Vendredi c’est végane”, étant grande amatrice de recettes de cuisine. Lola salue l’effort de Simonæ pour être le plus représentatif possible :
“Simonæ [parlent plus de féminisme que madmoiZelle] et elles sont plus militantes là-dessus. […] ” (11)
Elle pense qu’il s’adresse à un public plutôt queer et âgé d’au moins la vingtaine (12)
Comparer Simonæ et madmoiZelle semble naturel, d’abord parce que ce sont tous deux des webzines francophones plutôt lus par des personnes identifiées comme femmes, qui abordent des sujets similaires et qui sont conscients des enjeux féministes. Cependant, il faut noter que la cible visée est différente, tout comme la manière d’aborder les sujets. En effet, nous l’avons vu, madmoiZelle ne se revendique pas comme étant un magazine féministe et non-oppressif, au contraire de Simonæ qui se veut porte-parole d’un féminisme intersectionnel. De ce fait, de nombreuses publications sont remises en question par les personnes sensibilisées à ces sujets et qui font parfois parties de la communauté madmoiZelle. Le public de ces deux webzine n’est donc pas uniforme, si certain.e.s s’intéressent aux deux de manière identique, d’autres privilégient ou réprouvent l’un des deux… Cependant, rares sont les lecteurices ou rédacteurices de Simonæ qui ne connaissent pas madmoiZelle. Mælz fait part de son ressenti :
“J’étais une lectrice régulière de madmoiZelle mais je m’en suis désintéressæ. Je trouvais qu’il y avait trop d’article du style shopping/maquillage/fringues et l’humour de certains articles me mettait mal à l’aise. Je dirais que la différence entre les deux se tient au fait que Simonæ est un magazine féministe et que madmoiZelle est un magazine culturel destiné aux personnes identifiées comme des jeunes femmes.” (13)
Interrogée sur le même sujet, Agathe ajoute :
“Je connais madmoiZelle mais ne le lis pas car je trouve qu’il ne me correspond plus. Cependant il ne me semble pas pertinent de le comparer à Simonæ. Simonæ est un magazine bénévole et ouvertement militant tandis madmoiZelle est une entreprise avec des salarié.e.s, qui se présente lui-même comme magazine féminin et non pas féministe. (14)
Lola insiste également sur les formats de ces deux webzines :
“[…] madmoiZelle c’est un job et ils publient 10 articles par jour et du coup il faut traiter de plein de trucs. Simonæ ce qui leur manque c’est la quantité, mais ils gagneraient peut-être pas à en faire tant que ça. […] madmoiZelle c’est professionnel, dans le sens où ça emploie des gens, mais ça a l’air moins professionnel que Simonæ en terme de contenu. [Le contenu de Simonæ] est d’un professionnalisme impressionnant.” (15)
Il est cependant certain que les scandales relatifs à madmoiZelle ont contribués à diviser leur communauté, qui s’est parfois tournée vers Simonæ. Ce dernier webzine a été officiellement lancé en septembre 2016, et à la fin de ce même mois les conditions de travail au sein de madmoiZelle ont été remises en question publiquement. Nul doute que cette affaire a contribué à l’intérêt naissant des lecteurices pour Simonæ qui proposait alors une alternative.
Ces deux webzines ont par ailleurs des manière différentes de répondre à des accusations. La rédaction de madmoiZelle publie régulièrement des excuses sous forme de communiqués mais certain.e.s de leurs lecteurices leurs reproches de se justifier plutôt que de chercher à s’améliorer et réviser leurs comportements. Simonæ, au contraire, met en valeur sur leur site web le fait qu’il est possible de les contacter à tout moment si un sujet semble oppressif ou mal traité, dans un encart “Personne n’est parfait.e”. Lorsqu’une personne de l’équipe du webzine a été accusée par plusieurs individus de faits de harcèlement moral et sexuel, elle a été bannie et Simonæ s’est publiquement exprimé à ce sujet (16). De même, Luna, sur son blog, mentionne des erreurs commises à la création du magazine :
“Nous avons fait des erreurs et nous en referons, c’est inévitable. Le principal est que nous apprenions d’elles pour les comprendre réellement et éviter de les répéter” (17).
L’objectif étant bien sûr de différencier les points de vue individuels de ceux du magazine, notamment sur les réseaux sociaux, et d’accepter la critique.
Malgré de nombreux dérapages, souvent dénoncés sur le web à travers le hashtag #Badmoizelle, madmoiZelle demeure aujourd’hui encore le webzine féminin le plus populaire chez les jeunes femmes françaises. Cela s’explique de par son ancienneté 一 il a maintenant 12 ans 一, ses lecteurices fidèles mais aussi le fait que, pendant longtemps, il n’a eu que très peu de concurrence.
Cela est cependant en train de changer. Les internautes, ne se sentant pas représenté.e.s par le leader, commencent à fonder leurs propres alternatives, comme nous l’avons vu avec Simonæ 一 webzine féministe et militant créé en 2016 et qui fonctionne sur une base de volontariat. Nonobstant, peut-on réellement définir Simonæ comme une alternative à madmoiZelle ? Ce n’est ni l’avis de ses rédacteurices, ni celui de la plupart de ses lecteurices. Le magazine se veut plus militant et plus attentif aux besoins et problèmes rencontrés par les groupes oppressés en France, qu’il s’agisse de personnes de couleur, de membres de la communauté LGBT+ etc.
Les lectorats des deux sites ne sont pourtant pas exclusifs ; il n’est pas rare qu’un.e internaute abonné.e à madmoiZelle le soit aussi à Simonæ. Les deux font appel à des cibles parallèles, similaires même. C’est par exemple le cas de Lola, avec qui nous nous sommes entretenues sur ce sujet et pour qui le contenu de Simonæ est meilleur que celui de madmoiZelle, bien qu’elle reste attachée à ce dernier et continue de le lire. Selon elle, madmoiZelle est un webzine d’actualité, féminin et intersectionnel qui offre une porte d’entrée vers le féminisme alors que Simonæ fait, lui, appel à un public déjà engagé et qui cherche à déconstruire ses idées reçues.
Julie Cauquil
Lauriane Charpentier
image de Amber Leigh | rédaction en écriture inclusive
Notes de bas de page
Introduction
(1) Mælz s’identifie comme “genderfluid” et requiert par conséquent des terminologies neutres comme les pronoms iel/iels.
madmoiZelle
(1) “Le Draw My Life de madmoiZelle ! #BonAnnivMad”, madmoiZelle, le 01 octobre 2016, consulté sur : http://www.madmoizelle.com/draw-my-life-madmoizelle-438285
(2) “Le Manifeste madmoiZelle.com”, madmoiZelle, sur : http://www.madmoizelle.com/manifeste
(3) “Charlie t’offre un Street Style de qualité tout en vaguelettes”, madmoiZelle, le 21 octobre 2017, consulté sur : http://www.madmoizelle.com/street-style-charlie-845235
(4) Campagne de crowdfundind intitulée “madmoiZelle 2013”
(5) Une séance de cinéma avec une partie de l’équipe est prévue tous les mardis du mois spécialement pour les fan de madmoiZelle afin qu’iels se rencontrent et échangent ensemble.
(6) “Fab répond aux madmoiZelles — La régie commerciale et le modèle économique du site”, 25 juillet 2015, madmoiZelle, consulté sur : http://www.madmoizelle.com/fab-repond-madmoizelles-regie-commerciale-309417
(7) “La Grosse Teuf” est un événement récurrent organisé par le webzine madmoiZelle. Rédacteurices et lecteurices sont conviées à passer la soirée ensemble et doivent respecter un thème donné.
(8) “Le Manifeste madmoiZelle.com”, madmoiZelle, consulté sur : http://www.madmoizelle.com/manifeste
(9) Entretien avec Lola
(10) Ibid.
Un webzine délégitimisé
(1) https://twitter.com/SaferBlueBird
(2) “@SaferBlueBird, des cybermilitantes féministes sur Twitter”, Street Press, 06 décembre 2016, consulté sur : https://www.streetpress.com/
(3) ibid.
(4) https://twitter.com/SaferBlueBird/status/778674178392199169
(5) https://twitter.com/SaferBlueBird/status/778674502234406913
(6) https://twitter.com/SaferBlueBird/status/778719885153099802
(7) https://twitter.com/SaferBlueBird/status/778985063103008768
(8) “Le site de MadmoiZelle accusé de harcèlement du travail”, madmoiZelle, 23 septembre 2016, consulté sur : grazia .fr
(9) “Avis de tempête sur le site féministe MadmoiZelle”, madmoiZelle, 22 septembre 2016, consulté sur : https://www.nouvelobs.com/rue89/
(10) “À propos du badbuzz #badmoizelle”, madmoiZelle, 25 septembre 2016, consulté sur : http://ilfautunefleur.fr
(11) https://twitter.com/Balmorah/status/784331127435603968
(12) “#Badmoizelle : Fabrice Florent et la rédaction répondent aux accusations”, madmoiZelle, 25 septembre 2016, consulté sur : http://www.madmoizelle.com/accusations-badmoizelle-634093
(13) ibid.
(14) 25 septembre 2016, https://www.facebook.com/madmoiZelle/
(15) ibid.
(16) Entretien avec Lola
(17) ibid.
(18) “La misogynie du forum 18-25 de jeuxvideo.com est connue depuis des années”, Buzzfeed, 03 novembre 2017, consulté sur : https://www.buzzfeed.com/julesdarmanin/jeuxvideocom-des-annees-de-harcelement-misogyne-et-de?utm_term=.ymLgqMk20k#.rxb8lYKRkK
(19) “Jeuxvideo.com, les trublions du Web français”, Le Monde, 12 février 2016, consulté sur : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/02/16/jeuxvideo-com-les-trublions-du-web-francais_4866281_4408996.html
(20) “Vol de photos en ligne : quand les machos se déchaînent”, L’Obs, 24 décembre 2015, consulté sur : https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-rue69/20151224.RUE1730/vol-de-photos-en-ligne-quand-les-machos-se-dechainent.html
(21) – (22) ibid.
(23) – (28) “L’article qu’on aurait dû publier sur notre rapport à la grossesse, révélé par le clip de James Blake avec Natalie Portman”, madmoiZelle, 21 mars 2017, consulté sur : http://www.madmoizelle.com/natalie-portman-clip-james-blake-744569
(29) Entretien avec Lola
Simonæ : une alternative à madmoiZelle ?
(1) “Simonæ, créer un magazine from scratch : retour d’expérience”, madmoiZelle, 04 septembre 2017, http://lunatopia.fr/blog/simonae-retour-experience
(2) ibid.
(3) Entretien avec Mælz.
(4) Entretien avec Agathe.
(5) “Simonæ, créer un magazine from scratch : retour d’expérience”, madmoiZelle, 04 septembre 2017, http://lunatopia.fr/blog/simonae-retour-experience
(6) Entretien avec Mælz.
(7) Entretien avec Agathe.
(8) Féminisme 101 : les bases du féminisme (de l’expression anglophone “[Course] 101” qui fait référence aux cours à l’université. Ici, on sous-entend “Premier cours de féminisme”)
(9) La Charte, consulté sur : http://simonae.fr/charte/
(10) – (12) Entretien avec Lola
(13) Entretien avec Mælz
(14) Entretien avec Agathe
(15) Entretien avec Lola
(16) https://twitter.com/simonaemag/status/938030966685208578
(17) “Simonæ, créer un magazine from scratch : retour d’expérience”, madmoiZelle, 04 septembre 2017, consulté sur http://lunatopia.fr/blog/simonae-retour-experience
Webographie
madmoiZelle :
“Le Draw My Life de madmoiZelle ! #BonAnnivMad”, 01 octobre 2016, madmoiZelle
“Le Manifeste madmoiZelle.com”, madmoiZelle
“Charlie t’offre un Street Style de qualité tout en vaguelettes”, 21 octobre 2017, madmoiZelle
“Fab répond aux madmoiZelles — La régie commerciale et le modèle économique du site”, 25 juillet 2015, madmoiZelle
Badmoizelle :
“Le site de MadmoiZelle accusé de harcèlement du travail”, 23 septembre 2016, Grazia
“Avis de tempête sur le site féministe MadmoiZelle”, 22 septembre 2016, Rue 89 (L’OBS)
“À propos du badbuzz #badmoizelle”, 25 septembre 2016, ilfautunefleur
“#Badmoizelle : Fabrice Florent et la rédaction répondent aux accusations”, 25 septembre 2016, madmoiZelle.com
“La misogynie du forum 18-25 de jeuxvideo.com est connue depuis des années”, 03 novembre 2017, Buzzfeed
“Jeuxvideo.com, les trublions du Web français”, 12 février 2016, Le Monde
“Vol de photos en ligne : quand les machos se déchaînent”, 24 décembre 2015, rue89 (L’OBS)
“L’article qu’on aurait dû publier sur notre rapport à la grossesse, révélé par le clip de James Blake avec Natalie Portman”, 21 mars 2017, madmoiZelle
“@SaferBlueBird, des cybermilitantes féministes sur Twitter”, 06 décembre 2016, Street Press
Simonae :
“Simonæ, créer un magazine from scratch : retour d’expérience”, 04 septembre 2017, lunatopia