Par Maëlys GAILLET et Camille VIVIEN
Introduction :
En cette fin d’année 2018, Netflix compte plus de 125 millions d’utilisateurs, et contient 1000 programmes originaux proposés sur sa plateforme. Si Netflix multiplie son offre, c’est à la fois pour anticiper l’arrivée de Disney sur ce marché; mais également parce que la série télévisée monte, et gagne de plus en plus le coeur des téléspectateurs. Ces nouvelles plateformes de streaming, ainsi que l’engagement des chaînes télévisées donne à penser la série comme un nouveau format majeur de l’audiovisuel.
On remarque alors une “nouvelle” narration qui se définit dans notre paysage culturel et intellectuel. Cette nouvelle composition de la narration permet d’ancrer notre société dans un prisme culturel. Ce nouvel attrait, et cette évolution du format sériel montre alors une nouvelle façon de se raconter, mais surtout un basculement vers une nouvelle époque. La reconstitution de l’audiovisuel par laquelle nous passons révèle un changement dans notre civilisation. La série peut être considérée comme une révolution culturelle, notamment parce qu’elle fidélise un public jeune; découvrant la fiction à travers elle. Il est important de rappeler que raconter des histoires est une nécessité anthropologique, qui au fil du temps s’est renouvelée sous différentes formes (la peinture, sculpture, littérature, architecture, cinéma,…). L’Homme raconte pour expliquer ce qu’il voit, ce qu’il expérimente; sans narration il n’y a pas de mémorisation.
“Toute narration est porteuse d’une expérience simulée, qui peut aider à vivre.” (1)
Si l’on en croit Vincent Colona la série télévisée serait une extension très large de l’idée d’expérience : elle montre des personnages qui vont partager leurs pensées mais aussi un comportement expérimenté sur un monde imaginaire.
Ainsi nous pouvons rapprocher la série tv à la littérature. Ces deux formes d’art ont des éléments esthétiques en commun : l’art de fabuler des histoires, la narration feuilletonnante/chapitrée, des personnages typifiés, une importance du sujet, la vraisemblance et un contenu mimétique. La série tout comme la littérature peuvent avoir une action ou un effet moral sur les esprits de son spectateur. Gilles Deleuze pensait que la littérature pouvait aider à sculpter une destinée, ou à orienter un projet collectif. La série peut prétendre à ces effets, faisant couler de plus en plus d’encre, et animant les discussions parfois autant qu’un débat politique. La narration qu’elle soit imaginaire ou réaliste, a valeur de révélateur sur l’individu car elle procure des émotions. La série tout comme la littérature permettent alors de vivre l’expérience du réel et de l’imaginaire.
Cependant il ne faut pas oublier qu’à ses débuts la série tv était boudée et n’apparaissait pas comme une forme de culture légitime aux yeux de certains. Ainsi l’amélioration des séries permet d’amoindrir une culture élitiste, elle rassemble une “vraie culture” et “culture populaire”.
On peut alors se demander si la série télévisée serait le nouveau roman d’aujourd’hui ?
Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux mouvement littéraires qui inspirent la narration et la construction de nos séries télévisées. Puis nous nous pencherons sur ses effets sur la société : une moralité changeante ainsi que son approche du réel.
I. Inspiration littéraire
a. Le mélodrame
Avant de s’intéresser au mouvement littéraire, il faut d’abord se pencher sur la société et ce qu’elle va faire dire à l’art. Entre 1800 et 1900, la France voit passer sept régimes politiques différents, ainsi que trois guerres; montrant une grande instabilité au sein du pays.
Durant cette période le mouvement artistique dominant était le romantisme, laissant parler les sentiments avant la raison. Cependant, beaucoup d’artistes se sont engagés politiquement, notamment des écrivains comme Victor Hugo, ou encore Lamartine qui fut ministre des affaires étrangères. Après 1830 le romantisme penche vers un sens plus libéral et social. La Monarchie de Juillet (1830-1848) achevée elle laisse derrière elle une misère, et un prolétariat accentués; apportant une nouvelle question sociale : la liberté ne suffit pas, il faut l’égalité ou lutter contre les excès d’injustice sociale. Ce débat aboutira aux journées de juin 1848 et la Commune en 1871, qui marquera la littérature française.
Karl Marx rend “scientifique” le socialisme avec un rejet du capitalisme dans ses livres Manifeste communiste (1847) et Le Capital (1867); entraînant ensuite un courant de pensée philosophique : le marxisme.
Au XIXème siècle on observe au théâtre aux côtés des vaudevilles et comédies satiriques un nouveau genre : le mélodrame. Selon Vincent Colona, le mélodrame a inventé le drame populaire moderne, lui fournissant un mode d’emploi et de motifs à utiliser. Il poursuit en expliquant que le mélodrame est un système narratif assez riche pour qu’il suffise d’adapter ses procédés.
L’un des premiers mélodrames est Victor ou l’Enfant de la forêt (1798) de Guilbert de Pixerécourt, le pionnier du genre. C’est l’histoire d’un enfant trouvé dans une grotte et adopté par un baron. Victor grandit comme le fils du baron et est le seul au courant de son origine. La fille du baron est persuadée que celui-ci est son frère, ce qui désespère Victor éperdument amoureux d’elle. Le château se fait assiéger par une troupe de bandits, dont le chef nommé Roger, réclame une femme inconnue arrivée plus tôt dans la pièce. Victor sauve le château, manque de tuer Roger qui est en réalité son père. Roger est enfermé et condamné à mort, avant de mourir confesse à Victor qu’il est son père et qu’il a tué sa mère de chagrin.
D’après le critique Emile Faguet, ce mélodrame est un succès car : c’est un fait-divers, c’est lugubre, extraordinaire, invraisemblable. Il y a des crimes, de la persécution, parfois c’est innocent, à d’autres moments moins, la vertu est récompensée / le vice puni à la fin. Le mélodrame enseigne la vertu, c’est un théâtre moral.
Pixerécourt avec son théâtre a crée un système mettant en situation les puissants face aux misérables, mêlant justice et injustice, crime et vengeance, ainsi que des familles et romances brisées. Ce mélange étant inspiré par l’injustice de la Révolution Française et notamment de la Terreur.
Robespierre s’exprimant au sujet des mélodrames : “ Nous éprouvons que nos larmes peuvent couler pour d’autres malheurs que ceux d’Oreste et d’Andromaque; nous sentons que plus l’action ressemble aux scènes de la vie, plus les personnages sont rapprochés de notre condition, plus l’illusion est complète, l’intérêt puissant et l’instruction frappante.”. Il montre que le théâtre dramatique se rapproche plus de la réalité de son siècle, mais est également une illusion permettant d’atteindre des émotions cathartique.
Ce modèle d’écriture dramatique est increvable selon Vincent Colona, le mélodrame a créé une panoplie de héros et de situations dans nos écrans, qui pour l’instant sont fait pour durer. Les effets de la série sont alors liés à une habitude culturelle du déploiement des sujets dramatiques forts; capables de susciter des émotions intenses chez le spectateur. La série va adopter une structure de chronique ou de narration complexe dans un aspect sophistiqué, produisant des émotions qui grandiront avec la matière narrative.
Ainsi on peut donner l’exemple de Game of Thrones pour capitaliser sur le mélodrame. Pour résumer ses deux premières saisons sont une exposition de la série, présentant chaque personnage, et son importance dans la quête du trône. Si cela peut paraître un peu long ou lent, la saison 3 quand à elle contient plus de 10 intrigues. Cette multitude d’intrigues renvoie à une architecture éclatée ne permettant pas de ressentir des sensation fortes, ce qui favorise ces sensations, c’est l’enjeu permanent du “gagner ou mourir”. Le manichéisme est un aspect important du mélodrame, très utilisé dans les télénovelas.
On peut également citer la série This is Us qui use de plusieurs éléments mélodramatiques comme la maladie, la mort, la guerre autour d’un héritage, l’adoption, la trahison dans le couple,…
Cependant l’utilisation de ce procédé est très fortement utilisé par les showrunners pour retourner l’avis des spectateurs sur un personnage, ou du moins créer de l’empathie pour un personnage. Un méchant ou un personnage misanthrope peuvent devenir vos personnages préférés en quelques épisodes, grâce à ce procédé qui régulièrement met le spectateur face au passé tragique du protagoniste.
Nonobstant toute fiction n’est pas un mélodrame, mais emprunte son mécanisme pour en parsemer de façon plus ou moins implicite dans nos séries télévisées. Le drame ne suffit pas pour procurer des sentiments intenses aux spectateurs, il faut également l’utilisation du réalisme; afin de provoquer des affects plus puissants.
b. Le réalisme / naturalisme
La chute de Napoléon, ainsi que les deux guerres du XXème siècle vont marquer profondément la littérature. On observe ainsi une fracture entre la littérature du XIXème et celle du XXème. Le roman n’interroge plus l’individu mais le tissu social : critique de la bourgeoisie, progrès du marxisme, matérialisme,… . Le roman devient historique, scientifique, sociologique. Selon Lukacs c’est la chute de Napoléon qui explique l’arrivée du roman historique, il pense que les auteurs de ce genre, le pratiquent en homme de leur siècle, selon leur épistème.
Les deux guerres mondiale auront aussi leur impact sur la littérature, créant de nouvelles exigences d’approfondissement et de remise en question des valeurs, de la conscience de soi, et de l’humanisme. Cette période est aussi symbole de grandes avancées scientifiques, qui explique l’incertitude des individus sur la psychologie, la peur de la bombe atomique, et la robotisation. De ce fait la morale et la métaphysique s’efforcent de rattraper la science et la technique, qui les remettent en question. On remarque alors une coexistence entre tradition et révolution/modernité.
Ainsi l’art et la littérature descendent dans les abysses sans savoir s’ils y cherchent l’être ou le néant. Les romans se basant désormais sur une vision pessimiste du monde, et une méfiance absolue quant aux capacités intellectuelles de l’homme. Dans les années 30, le public demande au roman de répondre à des questions dont ils allaient chercher les réponses dans les essais auparavant. Le roman devient un genre majeur qui se doit d’être philosophique, social et/ou moral. Les romanciers s’engagent dans une écriture sociale, ou encore dans des analyses psychologiques pointu. Pour d’autres ils envisagent le roman comme un moyen de questionner les valeurs pour lesquelles vivre ou mourir. L’écrivain est un individu engagé de son temps, il est appelé à être un témoin; à partir de sa propre expérience.
Par conséquent tout au long du XXème siècle, les écrivains étaient les portes paroles de l’histoire, ou d’une génération. A partir des années 60, une forme de narration institutionnalisée fait son apparition, se basant sur des faits de société, une aventure personnelle, ou une expérience extraordinaire. Aujourd’hui encore l’expérience romancé est omniprésente.
“Toute l’information politique, historique, culturelle est reçue sous la même forme, à la fois anodine et miraculeuse, du fait divers. Elle est tout entière actualisée, c’est-à-dire dramatisée sur le mode spectaculaire […]” (2)
Commence également durant les années 60, les critiques-écrivains, qui mettent en avant l’indissociabilité du texte et de son interprétation (de l’écriture et de sa problématique). L’oeuvre littéraire a désormais besoin d’un commentaire, ou d’un mode d’emploi. S’ensuit une crise de la littérature, questionnant sa finalité et ses formes.
Enfin il est important de noter que la pensée marxiste a également marqué la littérature. La sociologie marxiste s’efforce de repenser l’introuvable sujet littéraire individuel à travers une narration témoin d’une génération. C’est sous cette influence marxiste que Georg Lukacs et Bertolt Brecht ont débattu pendant des années sur la relation dialectique que forme et contenu, fiction et réel doivent entretenir; mais également le rôle de l’écrivain dans la société. Pour Lukacs l’écrivain se doit de fonder une esthétique de la représentation, où les notions de “conscience sociale” et “idéologie” sont déterminantes.
“En dépouillant les institutions sociales de leur objectivité apparente et en semblant les réduire à des rapports personnels, Balzac exprime précisément ce qu’il y a en elles d’objectivité réelle, de nécessité sociale réelle : la fonction apparaît comme le support et le levier des intérêts de classe.” (3)
Tandis que Brecht reproche et critique ces écrivains témoins/transmetteur d’Histoire, qui selon lui se concentre uniquement sur la forme, sans prendre en compte la complexité et l’évolution des structures sociales. C’est parce que tous deux auront une vision différente du marxisme, et du communisme qu’ils se déchireront jusqu’à la mort de Brecht.
Si le réalisme dans la littérature est apparu suite à la violence des guerres, et aux avancées scientifiques, Aristote dans La Poétique, chapitre IV écrit qu’il y a un plaisir pris à « regarder les images les plus soignées des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité ». Si la société est évolutive, l’homme ne cesse de vouloir se raconter, et c’est dans ses moments les plus durs (guerres, déshumanisation, révoltes,…) qu’il emplois la mimésis et ou la vraisemblance pour narrer.
Aujourd’hui la série télévisée regorge de réalisme, que ce soit dans la série Good Girls qui suit 3 femmes au foyer devenant des braqueuses. Ou encore dans la série comique Dix Pour Cent qui suit des agents d’artistes dans leur quotidien. La série télévisée use du réalisme à travers des situations ou des personnages types auprès desquels l’identification est possible. La série est une nouvelle façon de se raconter pour l’Homme, c’est le nouveau témoin d’une génération, qui usent des codes de son ancien prédécesseur le roman.
c. Science fiction / anticipation
Dans les derniers tiers du XXème siècle on observe 3 phénomènes qui encouragent la démocratisation de la Science Fiction : une forte influence des images (Bande dessinée, film,…), l’irruption du modèle américain, et une révolution commerciale de l’édition. Le paysage culturel français se voit bousculé, la science fiction commence à percer, ainsi que le roman noir, le roman d’espionnage et le roman rose, sans oublier une explosion du milieu de la BD. Ces genres qui auparavant étaient boudés, se voit accorder un nouveau statut, et une nouvelle place sur les étagères des français.
La science fiction à pourtant été longtemps considéré comme une sous/contre littérature, Gérard Klein parle de “littérature des marges”. On l’appelait également littérature de gare/banlieue, on lui donne alors une désignation vulgaire symbolisant une non reconnaissance du genre. Ce sous-genre est avant tout une littérature de consommation, que l’on nommait anticipation ou la littérature d’anticipation scientifique.
La Science Fiction s’épanouit d’abord aux Etats-Unis dans les années 30, avant de commencer à se démocratiser dans les années 60 en France. Après les évènements de 1968, la science fiction et les policier partagent des valeurs communes comme l’écologie, la politique ou encore le chômage. Ces genres deviennent une contestation radicale de la société, créant ainsi une contre culture. Ce sont des livres marginaux, mettant en scène des protagonistes en marge, ainsi que des décors en périphérie des villes. Au fil des années cette marge finit par s’étendre à la société tout entière : les périphéries engloutissent le centre.
Cette littérature est destinée à plaire au grand public où les thèmes et les procédés d’écritures deviennent prévisibles et répondent à des codes définis, ou seul les habitués détiennent les clefs pour les déchiffrer. Finalement en 1980 un livre sur douze publié, ainsi qu’une BD sur quatre sont de la Science Fiction. La Science Fiction devient au fil des années un phénomène culturel faisant l’objet d’études et de thèses.
En terme de série de Science Fiction nous sommes plutôt bien servis également, Netflix a même remis au goût du jour une ancienne série SF, Star Trek, ou encore avec l’exemple de Doctor Who qui fonctionne depuis plusieurs années maintenant. La Science Fiction est d’ailleurs l’un des sujets de prédilection des vieilles séries anglaises et américaines telle que la Quatrième dimension, la Planète des Singes, et elles le sont toujours Black Mirror, Altered Carbon, Perdus dans l’espace,…
C’est un genre qui ne s’épuise pas et qui permet à l’Homme d’anticiper toute les avancées technologique qu’il entame ou dont il rêve/cauchemarde.
Après la guerre de 1870 on observe un déclic dans la littérature française, une acceptation de l’immoralité. Donne l’impression que tant que l’on n’a pas connu de guerre les valeurs morales font sourire. Les deux guerres mondiale ont accentué cette acceptation de l’immoralité dans l’art, face aux horreurs vécut, rajouter au besoin de se raconter. La morale domestique avait déjà été mise à l’épreuve dans le Vaudeville, mais jamais la morale civique, qui aujourd’hui est omniprésente dans nos série. La moralité se désimbrique alors du social, elle n’est plus obligatoire comme l’a été la religion par exemple; la morale devient une affaire privée. Ainsi la série se manifeste dans une civilisation ou État et droits sont “solides”. Les obligations juridiques suffisent à intégrer les citoyens pour qu’ils délimitent eux-même ce qui est permis et défendu.
II. Le miroir de notre société
a. Le caractère immoral
Nous allons désormais nous pencher sur une des questions cruciales que nous nous posons : en quoi la série télé constitue-t-elle un miroir de notre société ? Comment, à travers la fiction télévisuelle, pouvons-nous retrouver des situations et des personnages faisant écho à notre vie quotidienne, passée ou présente ? Si nous pouvons affirmer ce fait, l’évolution de la morale dans la série représenterait bien plus qu’un simple développement du genre. Nous tenterons alors de répondre à cette problématique en analysant le changement de la moralité dans les séries, ainsi que la réflexion que nous pouvons produire sur ce média, et donc peut-être sur notre propre monde.
Dans un premier temps, parler de moralité dans une série nous fait naturellement penser au ton donné à l’oeuvre, qui repose souvent sur un ou plusieurs personnages principaux vers lesquels le point de vue est orienté. On peut citer un bon nombre de séries collant en tête d’affiche un personnage à l’ambiguïté palpable possédant un charisme sur lequel tout semble reposer : Tony Soprano, le parrain de la série Les Soprano (1999-2007), Nancy Botwin, la mère au foyer dealeuse de cannabis dans Weeds (2005-2012), Dexter Morgan, le tueur en série de Dexter (2006-2013), Walter White, le professeur de chimie devenant grand trafiquant de méthamphétamine de Breaking Bad (2008-2013) ou encore Tommy Shelby, chef du gang des Peaky Blinders (2013 à aujourd’hui)… La liste est longue et semble s’allonger au fil du temps. Notons que beaucoup de séries correspondant à ce genre ont vu le jour dans les années 2000 et continuent d’être produites à ce jour.
On entre donc dans un univers connu, loin du fantastique, mettant en scène des personnages parfois lambda qui se voient évoluer dans un tout autre univers, parfois déjà voués à la grandeur procurée par l’illégalité. Des personnages démesurés, quasi indestructibles, larger than life (4), semblant prendre la place des dieux et des héros surnaturels des oeuvres s’éloignant du réel. Leur charisme et leur capacité à se sortir de situations impressionnantes les rend différents du commun des mortels, ce qui leur conférerait un statut se rapprochant presque du demi-dieu, ce qui est la définition originale du héros (5). On ressent alors parfois que le protagoniste se trouve au-dessus de sa propre vie, opérant un conflit cosmique avec son propre monde. L’exemple parfait se retrouve dans la saisons 2 de Breaking Bad où Walter White laisse mourir une jeune fille d’overdose dans le but de sauver son acolyte de son influence. Cette jeune femme était cependant la fille d’un pilote qui, rongé par le deuil, provoquera un crash d’avion dans la ville où se déroule l’intrigue. Cette scène impressionnante est un événement majeur dans la vie des personnages, et le point de vue est donné en tant que tel : Walter White, le héros de l’histoire, change le paysage d’une ville entière rien que par ses actions.
L’histoire devient alors un ring où les personnages s’affrontent au nom de puissances transcendantes, ce qui tend à rappeler bon nombre de récits imaginaires dès lors qu’un affrontement symbolique entre en jeu.
Le spectateur est ensuite pris entre plusieurs dualités d’émotions et de ressentis. L’antipathie que peut émaner de ces personnages se mêle à une certaine empathie nécessaire à l’attachement du public pour l’oeuvre. L’imagination se mêle à la pensée symbolique (6) du spectateur, et les pistes qui déterminent le bien du mal s’en trouvent brouillées. Même si le réel est mis en scène de manière spectaculaire, le ressenti du spectateur semble plutôt se baser sur l’émotion procurée que sur sa notion de la vie pratique.
Ce rapport de forces ambigu entre le bien et le mal ne date cependant pas d’aujourd’hui. On peut penser par exemple à la littérature mythique mettant en scène des personnages ambivalents tels que les dieux Loki et Dionysos. Cette dimension semble relativement importante pour construire un protagoniste amène à créer une émotion chez le destinataire de l’oeuvre. Cependant, on peut distinguer le bien du mal par les actions effectuées par le personnage. Prenons l’exemple de Joffrey Baratheon dans Game of Thrones : le protagoniste devient détestable à partir du moment où il accède au trône et acquiert alors un fort pouvoir. Il devient un monstre moral dangereux dans l’univers de la série, et par extension, pour le spectateur. Joffrey représente un symbole présent dans la littérature depuis l’Antiquité, mais également dans le domaine de la psychiatrie qui qualifierait ce personnage de “monstre psychosexuel”, terme apparu au XIXe siècle.
La sympathie ou l’antipathie éprouvée pour un personnage se base donc toujours sur des jugements moraux pré-existants. Le cas du personnage de Dexter dans la série éponyme peut en témoigner : on peut ressentir de l’empathie pour ce personnage de tueur en série car l’on a de l’antipathie pour ses victimes qui sont elles aussi des criminels. Les qualités morales du héros sont donc mises en valeur car celles des victimes sont rendues abjectes et l’on se surprend à accepter son statut d’assassin avec plus de complaisance.
L’attachement à un personnage considéré immoral reposerait alors sur un mélange de jugement et de sentiments chez le spectateur. Pour Durkheim, la moralité représente un “système de forces mentales”, “une forme objectivée des sentiments” qui diffère d’une société à l’autre, et très probablement d’une époque à l’autre. Pour Westermack, au sujet du relativisme des devoirs et l’importance des sentiments, les idéaux moraux existent parce qu’ils dérivent d’émotions collectives.
Il semble alors possible d’éprouver des émotions positives pour un personnage représenté comme antipathique. En effet, ces héros de séries d’auteur sont présentés comme “tatoués par la marque du mal” (7) : la liste de leur méfaits accomplis est longue, et le showrunners en usent car cela semble fasciner leurs spectateurs. Ces fictions nous mettent effectivement en relation avec des forces considérées comme mauvaises dans notre société : tromperie, méchanceté, colère, vengeance, mépris… On arrive à éprouver de l’indifférence pour les victimes des protagonistes car elles sont anonymisées et/ou portent les dommages collatéraux de notre colère. On pourrait alors penser à une certaine dimension cathartique de cette morale ambiguë.
Le cas de Breaking Bad en témoigne, où le bien commun ne compte plus et où la société invite ses membres à prendre goût à la méchanceté en parallèle avec le spectateur. Selon Nietzsche, l’humanité ne serait d’ailleurs pas ce qu’elle est sans la méchanceté, car elle passe par l’asservissement des autres animaux et de la nature elle-même en créant toute chose artificielle et contre biologique.
Est-ce alors un retour au chacun pour soi qui semble se refléter dans la société contemporaine où l’on peut parfois ressentir un décalage entre notre réalité et nos idéaux politiques et sociaux ? L’équilibre paraît fragile entre l’ordre politique, l’ordre juridique, l’économie et la moralité dans l’occident du XXeme siècle. On pourrait alors considérer ces fictions comme des reflets de notre société, voire une éducation vers une nouvelle ère. La méchanceté dans la série d’aujourd’hui représenterait notre deuil de la politique et de la moralité.
“Les cas extrêmes nous attachaient, au même titre que les névroses et les psychoses : on y retrouvait exagérées, épurées, dotées d’un saisissant relief, les attitudes et les passions des gens qu’on appelle normaux. Ils nous touchaient encore d’une autre manière. Toute perturbation satisfaisait notre anarchisme ; la monstruosité nous séduisait.” (8)
b. Réflexion sur le monde
Peut-on alors considérer la série comme une certaine introspection de notre société ? Au-delà des séries ancrées dans un univers proches du nôtre, nous pouvons également nous pencher sur celles s’en éloignant davantage. En effet, dans les séries d’auteur, l’histoire de base principalement sur des agents et les conséquences de leurs actes dans un milieu donné. Dans Game of Thrones par exemple, les péripéties qui se déroulent sont plus souvent dues aux actions des personnages plutôt qu’au côté surnaturel de leur environnement. Le personnage de Catelyn Stark soutiendra alors que les malheurs qui sont arrivés à ses enfants et sa famille sont dûs à la promesse qu’elle n’a pas respecté : donner le nom de Stark à Jon Snow. On entrerait presque dans une malédiction digne de la famille des Atrides.
Dans les séries réalistes ou fantastiques, on observe alors deux plans : le plan réel, celui de l’humain et de la lutte entre les individus ; ainsi que le plan surnaturel, celui des forces supérieures à l’homme et qui habitent les protagonistes : la lutte de ces forces agit à travers les individus. On peut alors rapprocher la série aux médias tels que les journaux car ils mettent en avant de manière dramatisée deux voire plusieurs camps qui s’affrontent et c’est au lecteur de choisir son camp. En changeant d’article/de sujet, l’individu change de rôle et entre en relation avec des forces différentes, des puissances multiples, mais ne cesse de se confondre avec des entités qui le dépassent.
Ce n’est pas sans rappeler différents parallèles littéraires que l’on peut retrouver dans différents genres de séries, en premier lieu la Tragédie qui mettait en scène l’erreur conduisant à la catastrophe. Dans toutes les époques, les genres à succès ont insisté sur la notion de bien, de mal et de justice. La Comédie moquait les travers sociaux nuisibles à la communauté, la nouvelle tragique de la Renaissance était caractérisée par une horreur profonde qui peut s’approcher de nos films d’horreurs contemporains… La série fournit alors, comme une oeuvre littéraire, des schémas analogiques d’adoption d’une certaine conduite et de régulation des relations humaines.
“D’une part, rien ne naît au hasard, pas même la création artistique : pour qu’un artiste, quel qu’il soit, construise une oeuvre marquante, il lui faut bénéficier de tout un ensemble de paramètres historiques généraux qui ne dépendent pas directement de lui. Il n’y a pas, à proprement parler, d’autonomie de la production esthétique par rapport à l’ensemble des productions économiques et sociales.” (9)
Les séries seraient alors, comme toute fiction, une représentation des tentations et des remords des hommes. Il s’y opère une sorte d’anticipation du changement de notre civilisation (l’exemple parfait est la série Black Mirror), ce qui expliquerait d’ailleurs pourquoi les séries ciblent un public constitué de jeunes adultes.
La série d’auteur se dégage alors des feuilletons et telenovelas où le bien et le mal sont beaucoup plus définis et représente un changement de cap en parallèle avec la réalité qui instaure un nouveau climat moral. Car jusque dans les années 1990, la moralité était une norme dans les séries populaires, ainsi qu’au cinéma, à la télévision et au théâtre. Il n’est pas étonnant que le genre évolue en fonction des problématiques sociétales, tout comme a pu évoluer la littérature au même titre et à d’autres périodes charnières :
“Cet ordre sera enfin définitivement subverti et aboli par le réalisme moderne incarné par Stendhal, Balzac et Flaubert : c’est la dernière révolution réaliste, troisième acte de l’histoire de la littérature occidentale. Mais l’histoire de la littérature occidentale ne se termine pas avec Flaubert, loin de là. Elle continue jusqu’à Virginia Woolf, Marcel Proust, James Joyce. Pour terminer, Auerbach jette un regard dans son propre présent, dans le « temps de la narration », dans cet au-delà qu’est l’après 45. Face aux mutations, le diagnostic reste incertain : si Woolf avait inventé une manière à la fois multifocale et infiniment stratifiée de représenter le réel, la Seconde Guerre mondiale et Auschwitz semblent avoir, pour la première fois dans l’histoire, changé le réel lui-même.” (10)
Dans la série, la réalité devient alors une notion présente dans tout art mimétique :
“Or comment, c’est-à-dire par quels moyens linguistiques, stylistiques et narratifs s’opère l’imitation-représentation du réel social, psychologique, saisi dans son historicité ? Il me semble qu’Auerbach privilégie et analyse essentiellement deux modes distincts d’imitation littéraire, à savoir l’imitation du langage parlé et l’imitation de « matériaux » réels (faits, situations, etc.). L’une se fait par le dialogue et le discours direct ou rapporté (la parole dramatique), l’autre par la diégèse (« diegesis »). Dans les deux cas, le but à atteindre est une « imitation » parfaite du réel.” (11)
On retrouve alors ces notions dans les écrits de différents spectateurs sur plusieurs blogs centrés autour des séries. Le réalisme semble d’ailleurs être un critère important dans l’acceptation de l’univers et donc l’attachement à la série et aux personnages. Prenons l’exemple de la série 13 Reasons Why critiquée sur le blog Glod’n Blog :
“J’ai beaucoup aimé cette série parce qu’elle parle de sujets concrets, réels et (malheureusement) actuels : harcèlement moral, sexuel, suicide, et même viol,.. Je pense qu’à un moment donné, tout le monde a été emmerdé pour des choses futiles et gamines notamment au collège ou lycée. […] Comme vous pouvez le voir, ces sujets me tiennent à coeur et je suis ravie de voir une série comme 13 Reasons Why mettre en scène cette histoire poignante de vérité et de réalisme.” (12)
Néanmoins, dès que la série s’éloigne de ce que représente subjectivement la réalité pour le spectateur, un décalage se ressent et l’expérience proposée par la série en devient négative :
“Par contre, je vais nuancer un peu, Hannah est une véritable drama queen (13) : accumulation de mauvais choix, rejet des personnes qui veulent ou peuvent l’aider, … Parfois, j’étais mal à l’aise avec certains de ses choix ou quand elle rejetait quelqu’un qui ne voulait que son bien.” (14)
Lorsque le personnage mis en scène colle à l’idée que se fait le spectateur d’une émotion, on entre alors dans un système d’empathie qui fonctionne car il devient crédible aux yeux de la cible, même si cela va au détriment d’une fin axée sur le bien. C’est le cas de Jérémy Coifman, rédacteur ayant participé à un débat sur la saison 2 de Stranger Things posté sur le blog Séries Chéries :
“C’est pour cela que la dernière séquence de la saison – celle du bal – est la plus réussie, ce n’est pas un happy end, après les aventures, malgré le fait que ce soit des héros, ces enfants restent comme avant : en retrait, sans confiance, et quand Dustin s’avance fièrement sur la piste de danse, on sait que ça ne va pas bien se passer pour lui. C’est très beau.” (15)
On retrouve également dans ces avis d’autres notions précédemment abordées tout comme la comparaison à la science-fiction avec Sense8 ou bien l’évolution palpable des séries légères des années 90 à celles d’aujourd’hui à travers le remake de la série Sabrina :
“De premier abord, on pourrait penser que nous sommes en présence d’une science fiction a minima. Le récit bouleverse pourtant très vite de nombreux débats actuels comme la question du genre ou celle de la race. Cette “connexion” élève rapidement la réflexion au dessus de ces préoccupations en ramenant au au premier plan le postulat premier de l’unité humaine. Sense8 embrasse alors précisément la substance même du genre de la science fiction, cette propension à faire évoluer un micro/macrocosme pour développer une réflexion riche qui n’a rien de surnaturelle.” (16)
“Je l’avoue je n’aurais pas été contre de retrouver l’univers de Sabrina, L’Apprentie Sorcière. J’avais espéré… car je me souviens de bons moments devant la série sur Canal J à l’époque. Mais la version de Netflix emprunte un chemin totalement opposé à la sitcom des années 90, ce qui n’est pas inintéressant pour autant. Mais il faut juste un peu oublier la délirante Sabrina Spellman des années 90. Le ton est donné dès les premières minutes et la réalisation sombre et chaude montre clairement la direction prise. Sabrina ne rigole plus, elle se révolte contre la rigidité de sa communauté de sorciers.” (17)
On retrouve alors concrètement des thèmes abordés dans la critique pure d’un spectateur concernant un bon nombre de séries contemporaines. Le rapprochement au réel et à d’autres genres d’oeuvres ayant fait leurs preuves prouvent que la série peut elle aussi être un miroir et un vecteur de notre société, évoluant au gré de la moralité qui régit une époque donnée.
Conclusion :
La série télévisuelle semble bel et bien se rapprocher du genre littéraire à la fois par ses codes utilisés que par ses influences entrantes et sortantes. Puisant dans les mécanismes du mélodrame au même titre que la littérature, on peut facilement rapprocher la série de plusieurs courants littéraires en particulier le réalisme et le naturalisme, d’autant plus que le genre sériel tend à évoluer tel un courant lui-même, en fonction du cadre sociétal dans lequel il est produit. Le rapprochement de la série au genre littéraire de la science-fiction n’est alors pas anodin lorsque notre société tend à se tourner vers l’avenir et l’innovation.
On peut alors distinguer un changement dans la morale des séries puisque la moralité évolue au fil des années dans notre propre réalité. Au même titre que la littérature, la série est une oeuvre qui peut prétendre à refléter notre propre univers de par ses codes utilisés et ses messages véhiculés qui évoluent à travers le temps.
- Vincent Colona, L’Art des séries télé 2 : L’adieu à la morale.
- Jean Baudrillard, La Société de consommation, ses mythes, ses structures, 1970.
- Georg Lukacs, Balzac et le réalisme français, 1936.
- Personnages réussissant des actions si énormes qu’elles sont censées laisser le spectateur dans un état de choc admiratif.
- Selon la première définition du Larousse : “Personne qui se distingue par sa bravoure, ses mérites exceptionnels, etc…”
- “Symboles individuels ou sociaux qui autorisent des glissements de sens pouvant défier toute logique réglant la permanence des croyances, des jugements ou des raisonnements.” (http://www.fondationjeanpiaget.ch/fjp/site/oeuvre/index_notions_nuage.php?NOTIONID=182)
- Vincent Colona, L’Art des séries télé 2 : L’adieu à la morale.
- Simone de Beauvoir, La Force de l’âge.
- Georg Lukacs, Balzac et le réalisme français, 1936.
- Erich Auerbach, “« Réalité représentée » : la mimesis dans Mimésis” (https://journals.openedition.org/rgi/1552)
- Ibid.
- Laurianne,“13 Reasons Why”, Gold’N Blog (https://gold-n-blog.fr/critiques-de-series/13-reasons-why/)
- Personne excessivement dramatique.
- Laurianne, “13 Reasons Why” Gold’N Blog (https://gold-n-blog.fr/critiques-de-series/13-reasons-why/)
- Arthur, “Accords et désaccords : Stranger Things, saison 2”, Séries Chéries (https://seriescheries.com/2017/11/15/accords-et-desaccords-stranger-things-saison-2/)
- Yann, “Sense8, un enivrant éloge du nous !”, Le Sériel (https://leseriel.com/2015/10/01/sense8-netflix-avis-bilan-critique-saison-1-wachowski-straczynski/)
- Lubiie, “Chilling adventures of Sabrina / Les Nouvelles Aventures de Sabrina : une Sabrina Spellman bien différente !”, Lubie en Série (https://lubieenserie.fr/chilling-adventures-of-sabrina-les-nouvelles-aventures-de-sabrina-netflix-avis/)
Bibliographie :
- Vincent Colona, L’Art des séries télé 2 : L’adieu à la morale.
- Laurent Michard et André Lagarde, XIXe siècle : Les Grands Auteurs français du programme – Anthologie et Histoire littéraire.
- Laurent Michard et André Lagarde, XXe siècle : Les Grands Auteurs français – Anthologie et Histoire littéraire.
- Henri Mitterand, La littérature française du XXe siècle.
- Carlos Nelson Coutinho, « Lukács et la littérature du XXe siècle », Actuel Marx 2009/1 (n° 45) (https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2009-1-page-36.htm)
- Stéphane Floccari, « Georg Lukacs Les noces du Roman et de l’Histoire », L’Humanité (https://www.humanite.fr/node/234255
- Klaus Völker, « « Brecht et Lukács ». Analyse d’une divergence d’opinions », Période (http://revueperiode.net/brecht-et-lukacs-analyse-dune-divergence-dopinions/)
- Quentin Fondu, « « Celui qui dit oui, celui qui dit non » : le débat Brecht/Lukács », séminaire littéraire des Armes de la Critique (04/03/15).
- Marielle Silhouette, « Le Théâtre et le réel. Questions sur le réalisme » (https://journals.openedition.org/rgi/1570)
- François-Ronan Dubois, « Étude méthodologique des interactions entre théorie
littéraire et séries télévisées. » (https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00988243/document) - Ronan Ludot-Vlasak, « Les séries télévisées au prisme de l’intertextualité : quelques perspectives sur les frontières du littéraire », Littérature et séries télévisées/Literature and TV series (https://journals.openedition.org/tvseries/2183)
- Michel Schneider, « Quand la série télé réinvente le roman », Le Point (https://www.lepoint.fr/culture/quand-la-serie-tele-reinvente-le-roman-09-02-2012-1430580_3.php)
- Table ronde : Pierre Bayard, Tristan Garcia, Ariane Hudelet, Vincent Message, Olivia Rosenthal, Mireille Séguy et Stéphane Rolet, « Que peuvent apporter les séries télévisées à la littérature ? », Le Pilote et la chute (https://journals.openedition.org/tvseries/288)
- Edoardo Costadura, « « Réalité représentée » : la mimesis dans Mimésis d’Erich Auerbach », Mimesis (https://journals.openedition.org/rgi/1552)
- Amandine Prié, « Les séries télé réalistes, ça existe vraiment ? », Libération (http://feuilletons.blogs.liberation.fr/2012/01/27/les-series-tele-realistes-ca-existe-vraiment-/)
Terrain web :
- Louise, « Black Mirror, la série qui nous présente un futur dystopique », Gold’N Blog (https://gold-n-blog.fr/critiques-de-series/black-mirror/)
- Laurianne, “13 Reasons Why”, Gold’N Blog (https://gold-n-blog.fr/critiques-de-series/13-reasons-why/)
- Louise, « Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, la série Netflix », Gold’N Blog (https://gold-n-blog.fr/critiques-de-series/desastreuses-aventures-orphelins-baudelaires/)
- Laurianne, « Peaky Blinders, la série historique autour de gangsters », Gold’N Blog (https://gold-n-blog.fr/critiques-de-series/peaky-blinders/)
- Yann, “Sense8, un enivrant éloge du nous !”, Le Sériel (https://leseriel.com/2015/10/01/sense8-netflix-avis-bilan-critique-saison-1-wachowski-straczynski/)
- Lubiie, “Chilling adventures of Sabrina / Les Nouvelles Aventures de Sabrina : une Sabrina Spellman bien différente !”, Lubie en Série (https://lubieenserie.fr/chilling-adventures-of-sabrina-les-nouvelles-aventures-de-sabrina-netflix-avis/)
- Arthur, “Accords et désaccords : Stranger Things, saison 2”, Séries Chéries (https://seriescheries.com/2017/11/15/accords-et-desaccords-stranger-things-saison-2/)
© photo : Vulture (https://www.vulture.com/2017/01/lemony-snicket-netflix-cast-reading-list.html)