Par Chrystelle Deart, Océane Laurent, Coralie Laurent
Introduction :
“Oui, carrément, les associations ont tout intérêt à s’investir dans le numérique” (Damien, étudiant, 22 ans).
Voici les propos de Damien, un jeune étudiant de 22 ans, quand on lui demande son avis sur les associations qui utilisent le web et ses outils pour se faire connaître et faire avancer la cause qu’elles défendent.
On estime à 1 500 000 le nombre d’associations actives en France[1]. Mais chaque association est différente et évolue différemment et aujourd’hui elles doivent répondre à de nouvelles exigences. En effet le développement du numérique et des nouvelles technologies font que le monde se numérise. Le numérique envahit tous les secteurs. Alors pourquoi pas celui des associations ? C’est pour cela que nous avons décidé de nous intéresser au secteur associatif à l’ère du numérique, et plus particulièrement à l’association Ecosia qui détient une approche originale du don. Elle a su s’emparer du numérique pour l’utiliser à son avantage, et est pour cela une association innovante il s’agit d’une association qu’on pourrait caractériser de nouvelle génération compte tenu de ses méthodes.
A travers l’exemple d’Ecosia nous nous interrogerons sur la manière dont les associations d’aujourd’hui s’emparent du numérique pour récolter des dons. Et plus précisément quelle forme prend le don à l’ère du numérique?
Plusieurs ouvrages et articles nous ont aidé dans notre étude. Soit, entre autre, l’étude de Solidatech et Recherches & Solidarités de 2016: “La place du numérique dans le projet associatif en 2016”, qui nous en a appris sur l’utilisation des outils du web par les associations. Ou encore, la revue de Julie Bastianutti et Cecile Chamaret de 2017: “Googliser c’est polluer ?, la difficile emergences d’acteurs au services de la transition bas carbone sur le marché des moteurs de recherche”. Cet article nous a permis de mieux cerner le marché des moteurs de recherche. Pour comprendre l’importance de l’écologie et “d’une planète propre” pour l’utilisateur, nous nous sommes appuyées sur la revue scientifique “le comportement écologique du consommateur. Modélisation des relations et déterminants” de Zaiem Imed, de 2005. De plus, nous nous sommes appuyées sur deux entretiens, il s’agit de deux jeunes étudiants de 22 ans, tous deux utilisants Ecosia comme moteur de recherche principal. Ces entretiens nous ont permis de comprendre les motivations, les intérêts à utiliser un moteur de recherche propre quand on sait que la plupart des personnes utilisent Google.
Pour répondre à notre problématique nous allons dans une première partie retracer l’histoire des associations, en mettant en avant les changements qu’elles opèrent face à l’émergence du numérique, et en nous attardant sur Ecosia. Puis dans une seconde partie nous allons analyser plus en détail l’association Ecosia, la façon dont les utilisateurs l’utilisent, la manière dont elle exploite le numérique et ses outils. Enfin dans une troisième partie nous allons nous focaliser sur le don et sa forme particulière qu’il peut prendre aujourd’hui avec le numérique, en exposant quelques associations présentant des actions et un fonctionnement innovant.
I) Les associations
Le principe d’association est très ancien, nous le retrouvons dans nombre de civilisation. Il s’est développé jusqu’à devenir un droit. Les associations sont nombreuses aujourd’hui, elles interviennent dans divers secteurs, et s’adaptent à l’évolution des sociétés. Petit à petit, elles adoptent les outils du numérique, et en ont une utilisation accrue, jusqu’à, pour certaines, se les approprier et proposer un fonctionnement et une activité tout à fait novateur.
1.1 L’histoire des associations
Tout d’abord il est important de définir les associations et de comprendre comment elles fonctionnent.
Une association se caractérise par une triple liberté, soit une liberté de buts, de règles et des partenaires. En effet, une association est une formation sociale issue de la décision, plus ou moins librement consentie, de se regrouper dans l’objectif de poursuivre un but commun, dans le cadre de règles arrêtées également en commun, par des partenaires qui se sont choisis. Ce libre regroupement permet de faire la différence entre une association et d’autres ensembles tel les familles, les castes ou encore les communautés religieuses[2]. Ce groupement de personnes volontaires est réunies autour d’un projet commun où elles partagent des activités mais sans chercher à réaliser de bénéfices. Les associations peuvent avoir des secteurs d’activité divers, comme sportif, humanitaire ou encore la promotion d’œuvres.[3] La liberté d’association a été acquise avec la loi Waldeck-Rousseau du 1er juillet 1901 sur le contrat d’association. L’article 1 est toujours en vigueur. Il définit l’association comme : « La convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une façon permanente leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que de partager les bénéfices. Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicables aux contrats et obligations »[4]. Ainsi, pour créer une association il suffit qu’au moins deux personnes se mettent d’accord sur son objet, qu’ils en rédigent les statuts, qui précisent l’objet, les organes dirigeants et la personne habilitée à représenter l’association, et enfin qu’ils indiquent le siège social ou son adresse. Il existe deux principaux types d’associations, les associations « simples ». Il s’agit d’associations non déclarées en préfecture, elles ont une existence juridique, mais ne peuvent posséder de patrimoine ni agir en justice. Le second type d’association concerne celles dites « déclarées ». Il s’agit d’association déclarées en préfecture, elles ont une personnalité juridique, elles peuvent donc posséder un patrimoine et agir en justice. Certaines d’entre elles disposent du statut d’associations reconnues d’utilité publique par décret en Conseil d’Etat. C’est-à-dire que leur objet est jugé d’intérêt général (nous pouvons penser à la lutte contre certaines maladies par exemple).[5]
Si nous comparons le nombre d’association entre 2014 et aujourd’hui celui-ci a été multiplié par 20, en effet on passe de 75 000[6] associations en 2014 à 1 500 000 en 2018. Et chaque année on compte 70 000 associations nouvelles qui se créent (contre 20 000 dans les années 1970)[7].
Le principe de l’association existe depuis très longtemps et n’est donc pas prêt de se périmer. En effet, les Hommes ont toujours eu besoins de s’associer. Nous retrouvons par exemple en Egypte à l’époque des constructions des pyramides, des structures que nous pouvons considérer comme les ancêtres des associations de secours mutuel. Ou encore, à l’époque du Moyen âge, la vie économique et politique a reposé sur des formes d’organisation à caractère associatif (nous pouvons penser aux corporations par exemple). A notre époque contemporaine le secteur associatif connaît un fort succès. Depuis les années 1970, le mouvement associatif fait preuve d’une vitalité indéniable, puisque plus d’associations ont été créées durant les trente dernières années que depuis 1901.[8]
Les plus grandes associations caritatives et d’utilité publique en France sont La Croix Rouge Française (créée le 25 mai 1864), Les Petits Frères des Pauvres (crée en 1979), Le Secours Populaire (crée en 1945), Les Restos du cœur (crée en 1985), Fondation Abbé Pierre (créée en 1992).[9] Mais il existe également des associations privée très connues, par exemple nous avons Justice pour tous, crée en 2005 ou encore Médecins du monde crée en 1980.
Chacune a ses spécialités, et nous pouvons observer, plus que des spécialités de structure, d’action ou de déploiement, des spécialités de mise en œuvre, de méthode, et de récolte de don. C’est-à-dire qu’aujourd’hui nous avons des associations « nouvelles générations », qui se différencient de ses prédécesseurs car elles font un usage particulier du numérique, ont un fonctionnement novateur et mettent en œuvre une nouvelle forme de don.
1.2 Les associations adoptent le numériques : les changements qu’elles opèrent.
Il existe aujourd’hui des associations nouvelles, innovantes, qui savent s’imposer dans le milieu associatif grâce à un usage particulier du numérique. Ils adaptent les nouvelles technologies de l’information et de la communication à leur domaine. Mais avant de les adapter, de se les approprier, en n’en faisant une utilisation propre, et particulière, à leur secteur d’activité, les associations adoptent les outils du web. En effet, la plupart des associations présentent des caractéristiques qu’elles n’avaient pas il y a quelques années en arrière.
Aujourd’hui elles utilisent toutes (ou quasiment toutes) des outils du web. Selon une étude de Solidatech et de « Recherches et Solidarités », la plupart des associations, aujourd’hui (en 2016) disposent ou utilisent un site Internet propre à leur association (73% des associations), des outils de comptabilité (66% des associations) et des réseaux sociaux (62%). Certaines, mais dans une moindre mesure, utilisent également des outils de gestion (51%) ou encore des outils de conception graphique (46%).[10]
Selon la même étude, si nous comparons les usages du numérique entre 2013 et 2016, nous remarquons que ces usages ne font que croître. En 2016, nous l’avons vu, c’est 73% des associations qui disposent d’un site internet, alors qu’en 2013, c’est 4% de moins, cela représentait 69% des associations. Quant aux réseaux sociaux la croissance est indéniable, en 2013, nous comptons 43% des associations qui disposent de réseaux sociaux, en 2016, c’est 62%, soit 19% de plus. Enfin, deux fois plus d’associations en 2016, utilisent des outils collaboratifs, on passe de 22% à 43%.[11]
Nous remarquons donc que les associations sont de plus en plus nombreuses à recourir aux outils que le web leur offre. En l’espace de trois ans les chiffres ont tous augmenté et nous pouvons aisément penser que cela continu depuis 2016.
Le numérique a donc une place particulière au sein des associations. On relève alors plusieurs usages du numérique par les associations. Elles vont l’utiliser pour développer des projets avec des bénéficiaires ou usagers, gérer leur activité, communiquer vers l’extérieur mais aussi en interne, suivre et évaluer les projets et activités ou encore former les adhérents, les bénévoles ou bénéficiaires[12]. Selon la même étude, 35% des associations en moyenne, s’appuient sur le numérique pour entreprendre des actions en direction de leurs bénéficiaires ou de publics fragiles. Il s’agit d’action comme la conception de serious game ou encore de MOOC. L’inclusion numérique est même devenue une mission associative en soi auprès de plusieurs publics comme les personnes âgées ou encore les demandeurs d’emploi.
Beaucoup d’associations ont su appréhender la place et l’importance qu’allait avoir le numérique dans le secteur associatif. Ils ont donc adopté petit à petit les outils qui s’offraient à eux. D’ailleurs cela va en augmentant au fil du temps. En effet, en 2016, 8% des associations ont recours à la formation à distance (de type tutoriels ou encore MOOC), on en compte 42% à être susceptibles de l’utiliser dans le futur. 9 % des associations utilisent en 2016 des applications mobiles, 39% pourraient les utiliser dans un futur proche.Pour les responsables d’associations, elles permettront de communiquer avec les adhérents ou encore de mobiliser des bénévoles. Il y a donc un bel avenir pour les logiciels libres, qui sont aujourd’hui utilisés par 41% des associations. Enfin, en ce qui concerne le don en ligne, en 2016, c’est 13% des associations qui y ont recours, mais 41% se disent intéressées à l’utiliser dans le futur.[13] Ces 13% concernent les associations qui ont de l’expérience au niveau des opérations classiques de collecte et qui ont aujourd’hui, intégré des dispositifs spécifiques sur leur propre site. Cela concerne souvent les grandes associations. Néanmoins, la collecte de dons en ligne donne de l’espoir à de nombreuses association en difficultés (économiques, donateurs…).
L’intérêt qu’ont les associations vis-à-vis du numérique est donc grandissant.
Le numérique possède plusieurs avantages.Tout d’abord, le numérique permet de faciliter la communication entre les adhérents. C’est pour cela qu’il existe des outils collaboratifs qui s’adaptent selon le fonctionnement de l’association. Les acteurs (bénévoles, salariés, administrateurs) ont souvent un rythme de travail différent et ces outils leur permettent de communiquer plus rapidement. De ce fait, 43% des associations utilisent des outils collaboratifs en 2016 contre 22% en 2013, comme nous l’avons vu. Toujours d’après l’étude de Solidatech et de « Recherches et Solidarités », “ces évolutions importantes, en un temps très court, témoignent d’une large diversification des usages numériques au sein des associations.” Ainsi, l’usage du numérique évolue selon la taille des associations; “plus le budget est important, plus le nombre de bénévoles ou de salariés est élevé, plus les usages sont nombreux.”
De plus, par le biais du numérique, les bénévoles se sentent plus impliqués dans la vie associative puisqu’ils peuvent donner leurs avis à distance, communiquer avec les autres membres de l’équipe, suivre les projets ou encore travailler à distance.
Nous pouvons constater que plusieurs facteurs ont joué un rôle important quant à cette évolution vers le numérique au sein des associations. Par exemple, le fait que les associations soient encouragées par les financeurs publics ou privés à se servir des outils de suivi pour établir les bilans et les évaluations des actions soutenues. Par ailleurs, de nos jours, les déclarations officielles ou encore les demandes de subventions se font en ligne. Ce sont les raisons pour lesquelles le passage à l’e-administration devient important.
Le numérique est également un moyen de pousser les jeunes (moins de 35 ans) à être bénévoles puisqu’ils ont évolué avec le numérique. En 2010, 16% des jeunes de moins de 35 ans étaient bénévoles et plus de 21% en 2016[14]. Ces jeunes ont pu par la même occasion, faire entrer de nouvelles pratiques et de nouveaux outils dans leur association. L’usage de la technologie devient un atout pour mobiliser les plus jeunes qu’on peut surnommer les “digital natives”, puisqu’ils se sentent à l’aise avec cette manière de communiquer. Le numérique permet alors de se moderniser et dynamiser son activité. Cependant, il est important de faire attention à ne pas adopter un outil numérique seulement pour “vivre avec son époque”. Il faut également penser aux personnes qui ne se sentiraient pas à l’aise avec le numérique et donc ne pas les isoler. L’outil choisi doit être à la portée de tous.
Pour finir, il existe de nombreux outils qui s’adaptent aux particularités des associations et faciles d’utilisation. Et on peut observer de nouveaux usages qui apparaissent comme les formations en ligne qui permettent d’acquérir des compétences afin d’être plus efficace[15].
Les associations d’aujourd’hui présentent donc quelques différences quant à leur fonctionnement, leurs pratiques, quand on les compare avec les associations d’hier. Aujourd’hui les outils du web font partie intégrante (pour beaucoup d’entre elles) de ces pratiques. Elles ont toutes ou presque toutes, un site internet par exemple. Et, compte tenu de l’importance qu’a le numérique aujourd’hui dans tous les secteurs de la vie, nous pouvons penser que cela n’ira qu’en augmentant. Les associations utiliserons de plus en plus de nouvelles technologies de l’information et de la communication, et se les approprierons en n’en faisant un usage particulier à leur secteur d’activité. D’ailleurs, nous retrouvons aujourd’hui des exemples de ses formes d’appropriation des outils du numérique par les associations. En effet certaines, adaptent les outils qui s’offrent à elles et réinventent certaine pratique. C’est le cas pour l’association Ecosia. Il s’agit d’une association qui a créer un moteur de recherche et qui convertit chaque recherche réalisée par ses utilisateurs, en un don pour la nature. Ecosia a ainsi réinventer le don et la recherche, en s’appropriant le numérique.
1.3 Pour connaître un peu mieux Ecosia
Il existe des associations qui n’existent qu’à travers le web, c’est-à-dire que le numérique est leur “outil de travail”, c’est leur principal moyen de se faire connaître et de récolter des dons. C’est le cas pour l’association Ecosia, qui monopolise le web à son avantage pour promulguer son activité, et la cause qu’elle défend, et la faire prospérer.
Tout d’abord, présentons Ecosia. Il s’agit d’un métamoteur de recherche solidaire allemand créé par Christian Kroll , qui reverse 80 % de ses bénéfices à un programme de reforestation présent partout dans le monde. Ainsi Ecosia plante des arbres dans plusieurs pays, soit au Burkina Faso, au Pérou, en Tanzanie et à Madagascar. L’entreprise travaille avec différents partenaires investis dans la cause écologique, nous avons WeForest et OZG au Burkina Faso, PUR Projet au Pérou et Eden Projects à Madagascar. Ecosia transforme les recherches des utilisateurs en action concrète, c’est-à-dire qu’au bout d’un certain nombre de recherche par utilisateur, Ecosia plante un arbre. Depuis la création d’Ecosia on compte plus de 39 millions d’arbres plantés, ce qui représente plus d’1 milliard de recherches au total, à raison de 45 recherches en moyenne pour planter un arbre. En date de mars 2018, plus de 6,6 millions d’euros ont été collectés depuis la mise en ligne du site, le 7 décembre 2009.[16]
Maintenant, intéressons nous au fonctionnement d’Ecosia. L’association propose un service gratuit de recherche. Les résultats affichés par le moteur de recherche sont générés par Bing, améliorés par des algorithmes particuliers développés par Ecosia. Elle génère des recettes via des encarts publicitaires Yahoo!, elle affiche ainsi des liens publicitaires qui génèrent des revenus à chaque clic. Par ailleurs, des liens appelés EcoLinks permettent aux utilisateurs de générer des dons lorsqu’ils font leurs achats en ligne. En tant qu’entreprise sociale, Ecosia s’est donnée pour mission de « cultiver un monde plus durable sur le plan environnemental, social et économique. »[17] Elle s’engage à publier un rapport financier mensuel, pour informer les utilisateurs sur la manière dont les revenus issus de leurs recherches sont utilisés. Elle s’engage aussi sur le plan éthique, à ne pas vendre les données personnelles de leurs utilisateurs à des tiers. Et enfin, sur le plan écologique en plus d’investir leurs recettes dans des programmes de reforestation, Ecosia garantie d’utiliser des serveurs alimentés par des énergies renouvelables[18]. Ecosia est ainsi un “métamoteur propre” puisqu’elle neutralise 100 % des émissions de CO2 de ses serveurs, de son infrastructure, de ses locaux et des appareils de ses utilisateurs, à travers un projet de compensation carbone géré par son partenaire myclimate10[19].
Enfin, tournons nous vers sa promotion, qui comme son fonctionnement, s’appuie beaucoup sur les nouveaux outils de communication. Ecosia est présente sur les réseaux sociaux, ce qui permet à ses utilisateurs de suivre l’association sur le terrain. Ainsi, Ecosia est proche de ses adeptes, légitimise son activité, puisque l’utilisateur peut alors voir que ses recherches web aident réellement la cause écologique, et enfin fidélise ses utilisateurs. En voyant les actions entreprises par l’association, l’utilisateur est encouragé à poursuivre ses recherches sur Ecosia. Elle crée ainsi un lien particulier entre elle et ses utilisateurs, en s’impliquant dans leur quotidien et en leur permettant de la suivre sur le terrain, et d’être acteur grâce à leurs recherches. Les réseaux sociaux font partie intégrante de sa stratégie de promotion, puisqu’ Ecosia bénéficie même de la promotion de plusieurs influenceurs francophones, parmi lesquels EnjoyPhoenix[20], Doc Seven[21] et Max Bird21[22].[23] Elle a bien cernée l’impact qu’ont les réseaux sociaux et le web de manière générale sur la population, notamment sur la population jeune, et s’est appropriée ces ressources pour faire prospérer son activité et la cause qu’elle défend. Dans nos entretiens, l’efficacité des réseaux sociaux et de l’action des influenceurs est clairement visible, mais cela fera l’objet d’une partie plus tard dans l’étude.
Ecosia s’est donc appropriée le web et ces outils, en les appliquant à son secteur d’activité. Elle en fait un usage particulier, puisqu’elle a créé un moteur de recherche sur lequel repose son activité, c’est par ce biais unique qu’elle capte des dons. De cette manière elle réinvente le don et la recherche. Elle inverse le lien entre le moteur de recherche qui offre une prestation de service, et l’utilisateur qui reçoit ce service, ici l’utilisateur par sa recherche ne reçoit plus uniquement, il donne aussi en retour. Et c’est ainsi qu’elle propose un nouveau type de don, ce don est non monétaire, puisqu’il repose sur la recherche web, une recherche égale à “un don pour la nature”.
C’est en tout cela qu’Ecosia est une association innovante et novatrice qui se distance de ses prédécesseurs. Nous pouvons dire qu’il s’agit d’une “association nouvelle génération”.
Mais Ecosia n’est pas la seule association à s’être imprégnée du web pour mener à bien son activité. Nous avons d’autres métamoteurs de recherche qui proposent de rentabiliser les recherches des internautes et de les réinvestir dans des causes caritatives. C’est le cas pour le moteur de recherche français Ecogine. Il s’agit d’un moteur de recherche éthique et écologique, qui souhaite créer “un web plus propre” moins polluant. Il a pour ambition “qu’une partie du trafic internet fasse l’objet d’une compensation carbone” (Echange avec Ecogine, annexe 1). [24] Ecogine à la différence d’Ecosia, ne transforme pas la recherche en don, c’est-à-dire que sa priorité est de permettre aux internautes de réduire leur empreinte carbone lors de leur navigation. C’est par la suite, qu’elle redistribue une part de ses recettes à divers associations, le don de l’utilisateur paraît moins direct que chez Ecosia où “une recherche équivaut à un don”. Nous avons aussi, entre autre, le moteur de recherche Lilo, qui finance des projets sociaux et environnementaux, ou encore Yaffle, qui soutient des organismes humanitaires avec un hébergeur vert.[25]
Ainsi nous remarquons, que les associations s’approprient le web pour leur activité, elles proposent des actions innovantes, différentes que le simple don monétaire, en cela elles réinventent le don à l’ère du numérique et même le fonctionnement propre d’une structure associative. Celui-ci repose sur les outils du web, et ces derniers font partie intégrante de leur stratégie de promotions, comme nous l’avons vu par exemple chez Ecosia.
Les associations existent depuis longtemps, mais elles évoluent à travers le temps et elles s’adaptent aux changements des sociétés. Avec le développement du numérique et son implantation dans tous les secteurs de la vie, les associations adoptent de plus en plus les outils qui s’offrent à elles. Les associations intègrent le numérique dans leur domaine d’activité. Et aujourd’hui certaines s’approprient les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour en faire un usage unique, particulier à leur domaine, elles réinventent ainsi leur fonctionnement et leur façon de travailler en innovant.
Maintenant intéressons nous aux réelles motivations qu’a un utilisateur à choisir un moteur de recherche tel qu’Ecosia.
II) Étude de cas: Ecosia
Divers métamoteurs de recherche à caractère caritatif existent, intéressons nous à certains d’entre eux, notamment Ecosia, pour dégager les réels objectifs et attentes de ce type d’association. C’est-à-dire qu’est-ce qu’ils attendent du numérique pour la cause qu’ils défendent, et quelles sont les réelles motivations qu’ont les utilisateurs à utiliser ce type de moteur de recherche ? Nous allons analyser comment le numérique et ses outils peuvent être un réel plus valu pour certaines associations. Puisque certaines associations se démarquent de leurs paires, grâce à l’usage tout à fait innovateur qu’elles font du web.
2.1 Ecosia: d’un point de vue utilisateurs
Il existe aujourd’hui plusieurs types de moteur de recherche, des moteurs de recherche classiques comme Google, Yahoo ou encore Bing; et aussi des moteurs de recherches écologiques comme Lilo, Ecogine ou encore Ecosia. Pourquoi un utilisateur choisirait alors d’utiliser un moteur de recherche plutôt qu’un autre ? Pourquoi se tourner vers Ecosia?
Tout d’abord, les citoyens sont de plus en plus adeptent d’écologie, et sont de plus en plus soucieux de l’environnement. Les nouvelles technologies représentent une avancée pour la société mais la population à aussi bien conscience du côté néfaste de ces derniers et de la pollution qu’ils représentent. En effet, selon une revue[26] scientifique publiée dans Entreprise et histoire, il y a une augmentation toujours croissante du nombre de site Internet, ainsi qu’une généralisation de l’utilisation des moteurs de recherche. De ce fait, il est dit dans l’article que 3,3 milliards de recherches sont faites chaque jour dans le monde, il s’agit de pages consultées et qui participent aux émissions de CO2 puisque pour fournir des résultats rapides et pertinents, les moteurs de recherches doivent crawler et indexer des milliards de pages web, les stocker dans des data centers demandant beaucoup d’énergie.
Surfer sur le web est donc polluant, chaque recherche que les individus peuvent faire participe au réchauffement climatique. Il est souligné dans la revue[27] que les français effectuent en moyenne près de 2,6 recherches par jour, 949 requêtes par an, et génère 9,9 kilogrammes de CO2, ils sont donc responsables de l’émission de 287 600 tonnes équivalent CO2.
Il est donc important de ne pas négliger ces recherches internet pour une personne soucieuse de ces émissions de carbone. D’ailleurs, on peut constater dans nos divers entretiens, qu’un jeune étudiant est de plus en plus préoccupé par l’environnement et l’écologie:
“ Leur serveur est alimenté par des énergie propre normalement donc c’est toujours plus écologique[…] plus tard je ferais des dons par rapport à l’écologie, je suis plus touché par l’écologie.” (Damien, étudiant, 22 ans).
La propreté de l’environnement est un sujet fort qui touche notre société d’aujourd’hui, sans doute que grâce au divers campagne de sensibilisation, les jeunes générations sont plus préoccupées ou en tout cas sensibilisées par ce sujet que les générations d’avant. Puisque, avec le numérique les campagnes ont de plus en plus accès à la population et aux jeunes, la prise de conscience est donc facilité. Selon une revue scientifique[28] publiés dans La Revue des Sciences de Gestion , la prise de conscience de l’état planétaire est remarquable par les milieux scientifiques mais aussi politiques et populaires. De ce fait, des actions législatives au plan national et international ont eu lieu, on peut aussi voir l’émergence de groupe de pression, une communication de plus en plus abondante et ciblée sur la protection de l’environnement, les consommateurs et tous les acteurs sont alors plus sensibles à cela.
L’auteur nous explique que pour les consommateurs, les années 1960 sont une période qui peut être dite de “réveil”, les années 1970 sont celles de la “prise de conscience et d’action”, alors que les années 1980 sont une période de la “responsabilité” et les années 1990 sont la période du “pouvoir sur le marché”.
La prise de conscience et les actions par les consommateurs sont visibles sur une longue période maintenant, les jeunes générations sont donc nées avec cette prise de conscience et les divers actions misent en oeuvre, on peut donc dire qu’ils sont en immersion dès leur plus jeune âge dans une culture ou la protection de l’environnement est important. D’où on peut facilement comprendre l’intérêt que notre interrogé porte à Ecosia. Et il n’est surement pas le seul.
Aussi les interrogés veulent alliés l’utile à l’agréable c’est-à-dire que puisqu’ils ont besoin de faire des recherches alors au lieu d’utiliser Google par exemple ils vont utiliser Ecosia car ils savent qu’ils font une “bonne action”.
“ Je l’utilise car je sais qu’il y a une action humanitaire derrière, c’est pas juste un nombre qu’on a atteint avec nos recherches, j’ai eu une petite vidéo, un retour… je trouve ça bien” (Estelle, étudiante, 22 ans)
Ou encore dans l’entretien de Damien:
“C’est le fait qu’il plante des arbres […] Je l’utilise [Ecosia] car ça permet de planter des arbres, je me dis autant utiliser Ecosia et planter des arbres”. (Damien, étudiant, 22 ans).
Ils utilisent fréquemment l’internet pour leurs recherches de tous les jours, ils ont donc décidé d’installer Ecosia comme moteur de recherche car selon eux ce n’est pas un “gros efforts” puisque de toute façon ils doivent faire des recherches et ils doivent utiliser un moteur de recherche donc pourquoi pas Ecosia surtout quand on sait qu’une action humanitaire est présente. On peut dire que l’action humanitaire qui est derrière chaque clic est la principale motivation, c’est ce qui les entraîne vraiment à utiliser Ecosia.
Toutefois lors des entretiens on peut lire qu’ Ecosia n’est pas aussi pertinent pour certaine recherche du coup notre interrogé continu d’utiliser Google:
“Je vais sur Ecosia que pour des trucs bateaux genre la fnac, un truc que je vais trouver facilement en fait, si par exemple je cherche un restaurant je vais aller sur Google”(Damien, étudiant, 22 ans).
La personne ici alterne donc avec plusieurs moteurs pour trouver réponse à ses recherches. Il utilise Ecosia car il souhaite participer à rendre la planète plus “propre”, on voit que cela lui tient à coeur mais Ecosia présente quelques défauts qui l’obligent parfois à s’en détourner.
Cependant lors d’une autre interview on peut lire que:
“Les résultats sont moins pertinents surtout pour les images, du coup je tape d’autre mots clés et je reste sur Ecosia pour toutes mes recherches, pour l’instant je n’utilise pas Google.” (Estelle, étudiante, 22 ans)
Certains individus insistent donc pour rester sur ce moteur de recherche, le fait de savoir qu’ils font des recherches dites “propres” et qu’au bout du compte ils pourront permettre de planter des arbres les encouragent s’en doute à rester sur Ecosia.
Malgré cela on peut voir dans l’étude faite dans une revue scientifique[29] que Google occupe 94,1 % de la part du marché en France en 2016 et 92,8 % dans le monde en 2017, on peut donc dire que Google monopolise le marché, surtout que selon l’article “les utilisateurs se caractérisent par leur fidélité et leur exclusivité[30]”. Google a quasiment le monopole et cela, sûrement, pour encore longtemps.
Les utilisateurs se tourne vers Ecosia car c’est faire une bonne action, c’est participer au “sauvetage” de la planète, mais c’est aussi parce que c’est facile. C’est-à-dire que les utilisateurs font un don sans vraiment faire un don, en effet contrairement au don classique soit monétaire, avec Ecosia tout le monde, même les personnes les moins riches, peuvent participer et faire un don puisque cela requiert juste à faire des recherches internet. Cela ne prend pas de temps, en plus étant donné que la personne allait de toute façon utiliser un moteur de recherche et faire une recherche internet, donc Ecosia est juste un substitut au moteur de recherche qu’un utilisateur à l’habitude d’utiliser. Et enfin, Ecosia est simple d’utilisation, elle ne perturbe pas l’utilisateurs car son interface est plutôt similaire à celle de Google et les résultats restent efficaces même si comme on l’a vu certains résultats sont moins pertinents que ceux proposés par d’autre moteur de recherche comme Google. Nous pouvons lire dans les entretiens:
“C’est une bonne action qui ne te coûte rien en fait […] j’ai pas l’impression de donner mon temps juste j’utilise ça, plus en conscience de ce que je fais, j’appellerais pas ça un don car je donne rien, un don pour moi c’est soit donner son temps ou de l’argent mais du temps en terme “je vais quelque part”. Là c’est adapter ton mode de vie, être plus écolo c’est pas un don c’est juste quelque chose qui me paraît normal, j’adapte mon mode vie car au final les recherches je la fait quand même, je vais pas taper des recherches juste pour qu’il plante des arbres c’est des recherches utiles pour moi, alors que le don c’est plus quelque chose qu’on ne faisait pas avant genre aller ramasser des déchets dans Paris. […] j’aime bien leur design c’est assez épuré, c’est une bonne idée d’avoir fait quelque chose proche de Google comme ça ça ne m’a pas freiné ” (Damien, étudiant, 22 ans)
On ressent bien de la part de l’interroger qu’il n’a pas l’impression de faire un don mais il sait qu’il participe tout de même à rendre la planète plus propre. On pourrait appeler cela une participation de loin, sans doute que son statut d’étudiant lui empêche d’investir un réel temps et de l’argent dans une association tourné vers l’écologie, il y a alors une alternative et c’est les métamoteurs de recherche caritatifs. C’est une nouvelle forme de participation aux grandes causes humanitaires, puisqu’il s’agit pour lui plus d’une adaptation de mode de vie, comme le fait de trier ses déchets, faire des recherches internet propre va de soi. C’est donc intelligent de la part des associations de créer des métamoteurs de recherche pour leurs causes, ici la reforestation, puisque c’est touché la population dans ses habitudes de vie, changer certaines habitudes sans vraiment les changer car il s’agit seulement de l’outil pour faire des recherches, la recherche reste plus ou moins la même, ainsi les utilisateurs pensent qu’il s’agit plus d’une adaptation des modes vie qu’un réel don. De ce fait, les personnes touchées ne peuvent en être que plus grande puisque ces types de moteur de recherche rentre dans le quotidien des individus. Le don est ainsi démocratisé, tout le monde peut en faire via les métamoteurs de recherche, les jeunes qui n’ont pas de revenu comme les adultes qui ne sont pas très aisés peuvent faire des dons qui ne seront pas monétaires mais qui reste utilent pour les associations.
De plus, Ecosia a sans doute conscience de l’importance de Google dans les esprits des utilisateurs, puisque Estelle, tout comme Damien plus haut dans sa citation; apprécient les fonctionnalités similaires qu’ Ecosia a avec Google:
“C’est comme une extension de Google c’est pas comme si j’utilisais un autre moteur ça ne casse pas mes habitudes c’est similaire la transition n’est pas violente je ne suis pas perdue sinon j’aurais été tenté de revenir sur Google” (Estelle, étudiante, 22 ans)
C’est pour cela qu’ Ecosia veille, pour fidéliser ses utilisateurs, à ne pas trop se démarquer de Google en terme d’interface. Elle se sert de l’emprise que Google possède sur les internautes pour entrer dans les habitudes de vie de chacun.
Enfin, on peut lire qu’aucun des deux interrogés faisaient des dons avant Ecosia à d’autre association. Donc, encore une fois Ecosia se place différemment par rapport aux associations classiques, c’est-à-dire qu’elle ne demande pas purement un don mais propose un service soit un moteur de recherche et en échange lorsque l’individu fait une recherche il participe à l’avancé de l’association Ecosia. On a une sorte d’échange qu’on retrouve pas avec les associations classiques, tel que les Restos du coeurs, la personne offre un don alimentaire mais elle ne reçoit rien en échange, sauf la satisfaction d’avoir fait une “bonne action”. C’est cette échange “gagnant-gagnant” qui fait que l’internaute a tout intérêt d’utiliser Ecosia, le moteur de recherche entre ainsi dans le quotidien des utilisateurs par ce service.
Ecosia est donc du point de vue de l’utilisateur le moyen de faire une bonne action tout en étant utile. Cette association se démarque d’une association lambda puisqu’elle ne demande pas simplement un don elle propose un service à l’utilisateur et c’est ça qui fait qu’elle entre dans le quotidien et les habitudes de vie de chacun. L’utilisateur n’a alors pas l’impression de faire un don pourtant il est tout de même conscient qu’il agit pour la bonne cause, et c’est cela qui fait qu’ Ecosia est innovante en terme de dons, on peut dire qu’elle réinvente le don.
Maintenant que nous avons analysé le point de vue de l’utilisateur quant à Ecosia, intéressons nous au créateur de métamoteur de recherche caritatif.
2.2 Les métamoteurs de recherche à caractère caritatif: du point de vue créateur
Les associations qui se tournent vers le numérique sont des associations qui ont bien conscience de la porté du numérique et de l’internet dans notre société d’aujourd’hui. Ils savent qu’internet améliore certain pan de la vie. En effet, selon une étude de Solidatech et Recherche Solidarité[31] la majorité des associations portent un regard positif sur le numérique, ils pensent qu’il bonifie le partage de l’information, renforce la cohésion de l’équipe, ainsi que l’efficacité, le suivi et l’évolution des actions. De plus en plus d’associations se mettent donc au numérique.
Tout d’abord, les associations ont bien conscience qu’internet peut leur apporter plus de donateurs. En effet, les jeunes générations mais pas seulement (c’est le cas pour une grande partie de la population), utilisent le numérique de manière fréquente et constante. Et si nous écoutons notre interrogé, il nous explique que c’est dans l’intérêt des associations et donc d’Ecosia d’utiliser internet car c’est l’avenir et cela depuis un moment déjà:
“Oui carrément [Ecosia à raison d’utiliser le numérique pour la cause qu’il défend soit la reforestation] car avec le numérique il y a de l’argent à se faire, pour eux c’est de l’argent c’est des dons, et nous ça ne passe pas sous forme de dons, alors que les gens dans la rue qui viennent accoster c’est argent directe, alors les gens ça les freinent un peu donc passer par ce biais, … on arrive plus à faire l’effort de regarder les pubs. C’est de l’argent gratuit qu’il récupère du coup ça ne gène pas le consommateur c’est pas ton argent direct en fait t’as rien à perdre.” (Damien, étudiant, 22 ans)
Passer par le numérique permet aux associations de toucher un nouveau public, soit les jeunes générations. En effet, si la première cible d’une association est plutôt des individus en âge d’avoir des revenus fixes, et plutôt aisés, l’internet permet aux associations d’avoir des dons de la part de plus de types d’individus. Internet est aujourd’hui utilisé par tout le monde que ce soit les jeunes, les adultes ou encore les plus âgées. Donc une association qui passe par le numérique vise plusieurs catégories socioprofessionnelles, et type d’âge. Le numérique est donc un moyen de récolter des dons, et pour la survie d’une association cela est capital. Aussi les métamoteurs de recherche sont très facile d’utilisation puisqu’il requiert aucun apprentissage supplémentaire qu’un navigateur classique, encore une fois ils sont accessibles par tous.
Pour une personnes faire un don pour une association peut être freiné par deux choses le manque d’argent et de temps. Pour les dons monétaires les individus ne sont pas forcément enclin à donner de l’argent surtout avec la crise économique d’aujourd’hui, les ménages ont de moins en moins d’argent pour leur vie quotidienne et pour leur loisir, sans doute qu’ils ne se voient pas donner pour une association.
Aussi on est dans une société ou le temps est précieux. En effet, dans la revue “Accélération. Une critique sociale du temps” publiée dans Idées économique et sociales[32] l’auteur nous explique que les individus souffrent d’une pénurie de temps alors que le temps libre augmente, ce paradoxe est expliqué par le caractère auto-entretenu du processus d’accélération soit le fait que les bouleversements de la production entraînent des changements sociaux qui accélèrent le rythme de vie exigeant des progrès technique. En bref, consacré du temps aux associations est difficile pour les individus qui éprouvent déjà dans leur quotidien un sentiment de “stress de ne pas pouvoir suivre”.
Etant donné cela, les associations doivent trouver des alternatives, des moyens pour toujours récolter des dons. Le métamoteur est alors le moyen de détourner ces deux freins soit le don monétaire et de temps puisque le don par les recherches n’est pas ressenti comme un don d’argent et il ne fait pas perdre de temps car la recherche devait de toute façon être faite.
Le numérique représente pour les associations un levier pour développer et renforcer leur cause, nous pouvons lire dans l’échange fait avec Ecogine que:
“Il est évident pour nous que les réseaux sociaux sont pour notre activité le levier et l’atout principal à mobiliser pour capter l’attention d’un plus large et plus jeune public.[33]” (Echange avec Ecogine, annexe 1).
Les outils du numérique sont donc important, on retrouve encore une fois l’envie de toucher un public pour lequel les associations classiques n’auraient sans doute pas imaginé pouvoir toucher auparavant.
On peut lire dans le même échange que le numérique représente le moyen de prospérer en tant que moteur de recherche et qu’association:
“Il s’agit là, de la seule voie de développement possible compte tenu de nos
moyens et de notre fonctionnement associatif[34].”(Échange avec Ecogine, annexe 1).
Le numérique doit rentrer dans leur stratégie marketing, dans leur stratégie de communication, il est important pour une association de ne pas le négligé.
Quand on demande aux interrogés comment ils ont connu Ecosia, alors un interrogé nous répond qu’il connaissait Ecosia mais que grâce à un influenceur Youtube il a commencé à l’utiliser:
“J’ai recommencé à l’utiliser [Ecosia] car j’ai vu une vidéo de Amixem[35] sur Youtube d’Ecosia mais de base je connaissais d’avant. Il a fait une vidéo promotionnelle pour Ecosia. ”
Les abonnés de ce Youtubeur, et de tous ceux qui ont fait une vidéo promotionnelle pour des associations, s’identifient aux influenceurs en question et se laisse “influencer” par ces derniers. Donc quand ils vantent les bienfaits de tels ou tels sites ou moteur de recherche associatif, les abonnés s’y intéresserons forcément, ils pourront à leur tour se renseigner et du coup l’utiliser. C’est donc un excellent moyen de faire connaître sa cause et de toucher un grand nombre de personnes pour une association.
Aussi dans l’échange avec Ecogine, on se rend compte que ce métamoteur a aussi bien conscience de l’importance du numérique notamment des réseaux sociaux pour développer sa cause:
“Travailler avec des influenceurs, est l’une des préconisations de notre plan marketing. Maintenant, n’ayant pas fait le choix de dégager de ligne budgétaire pour s’assurer des services de ceux-ci. Il est difficile de les mobiliser uniquement sur la base de bonnes intentions. Cependant, nous ne perdons pas de vue cette piste qui nous est souvent conseillée.[36]” (Echange avec Ecogine, annexe 1).
Il envisage donc de travailler avec des influenceurs, en terme de communication le numérique est aujourd’hui important et les associations le prennent en compte. Les influenceurs ont pris depuis quelques années une place conséquente sur le web et beaucoup d’individus, plutôt jeune mais aussi de tout âge, s’identifient à ces personnes, les influenceurs ont donc une certaine “emprise” sur leur abonnés et ils arrivent donc à faire entendre et évoluer certaine cause.
D’un point de vue des créateurs de métamoteurs de recherche caritatifs le numérique et ses outils entrent dans la stratégie économique et marketing. Internet, les outils numériques permettent aux associations de toucher un plus large public afin de récolter davantage de dons. Il s’agit de dons différents que les premiers types de dons auxquelles on peut penser mais c’est une bonne chose puisque nous vivons dans une société où le “je n’ai pas le temps” et “je n’ai pas d’argent” prônent. Il faut donc toucher et mobiliser les individus par d’autres moyens qu’une donation classique souvent d’argent. Et le numérique en est tout à fait capable, le numérique apparaît alors comme le parfait moyen pour une association de se développer et de trouver des alternatives aux dons monétaires ou temporels.
Ecosia permet à tous de faire des dons, en effet le don est démocratisé car tout type de catégorie socioprofessionnel et tout type de population peuvent facilement mener une action écologique car le don passe par les recherches internet et non plus par un transfert monétaire. Ecosia à su entrer dans le quotidien des utilisateurs par son fonctionnement simple et similaire au géant Google. De plus, cette association par son fonctionnement particulier s’est rapprocher de ses utilisateurs et s’impose dans leur vie quotidienne ce qui la distancie de ses prédécesseurs où un donateur devait prendre l’initiative d’aller vers eux pour entreprendre une action caritative. Enfin, ce type d’association à contourner l’idée que nous nous faisons des dons c’est-à-dire monétaires, en ne demandant pas d’argent directement mais juste des recherches donc l’utilisateur n’a pas l’impression de faire des dons mais il participe tout de même à la prospérité de l’association et de la cause. Le numérique fait aujourd’hui partie intégrante des stratégies marketing, économique, promotionnelle des associations.
Analysons dorénavant comment les associations innovent grâce au numérique et voyons des exemples d’actions innovantes par les associations. En bref comment elles s’approprient le numérique et ses outils pour renforcer et développer leur cause et comment elles réinventent, par leurs actions et fonctionnements, le secteur associatif.
III) L’appropriation du numérique par les associations
3.1 Le numérique : une utilisation particulière et novatrice, quelques exemples
Aujourd’hui, on compte plus de 4,12 milliards d’internautes dans le monde, soit 54% de la population mondiale et 3,36 milliards d’inscrits sur les réseaux sociaux, soit 44% de la population mondiale[37] avec 1,4 milliards de sites internet[38]. Nous pouvons donc noter que le numérique prend une très grande place dans la société dans laquelle nous vivons actuellement. C’est pourquoi la plupart des associations font usage du numérique pour être dans l’ère du temps. Le numérique au sein d’une association, c’est: la communication et diffusion des activités, s’informer et travailler ensemble entre adhérents, rechercher de nouvelles ressources et sollicitation de dons et enfin pouvoir se rapprocher d’autres associations d’un même territoire. Les outils numériques représentent donc un atout pour leur activité et pour leur communication interne.
Plusieurs moyens innovants de collecte de fonds se sont ainsi développés au cours de ces dernières années. Grâce à la diversification des sources de collecte, cela va permettre de toucher d’autres types de public et de les fidéliser. “Le donateur est aujourd’hui internaute, il dispose souvent d’un smartphone et n’a plus de problème pour effectuer des paiements en ligne”, explique Frédéric Théret, directeur du développement à la Fondation de France[39].
Néanmoins, les associations doivent faire attention à l’équilibre du numérique pour ne pas déshumaniser les liens qu’elles entretiennent avec leurs publics.
Réseaux sociaux
Selon l’enquête menée par l’association “Communication Sans Frontières” en 2017[40], 100% des associations interrogées sont présentes et actives sur les réseaux sociaux. Elles y postent des messages, des articles, des actualités mais également des vidéos et reportages. 78% des associations ont fait des appels au don à travers les réseaux sociaux.
26% des donateurs français déclarent effectuer leur don en ligne[41]. Le don en ligne est entré dans les habitudes des français. Le numérique est devenu un moyen incontournable pour recueillir des fonds des associations. Que ce soit les jeunes ou les seniors, ils donnent désormais sur Internet. Ce sont d’ailleurs, les seniors qui sont majoritaires parmi les donateurs et qui font des dons plus élevés.
Ainsi, le numérique permet de rapprocher les internautes du don. Les réseaux sociaux jouent alors un rôle principal dans la communication externe et dans la collecte de don en ligne. Que ce soit pour informer ou être recommandé (par les internautes à leurs contacts), les réseaux sociaux deviennent également un endroit où on peut faire des dons. Fin 2016, Facebook, avec ses 2,2 milliards d’utilisateurs actifs[42] dans le monde, a introduit une nouvelle fonctionnalité qui est le bouton de don dans 19 pays dont la France. Ce bouton permet aux internautes de faire directement un don sur la page Facebook de l’association qu’ils soutiennent. Les internautes ne sont donc plus obligés de passer par le site web de l’association. Le réseau social a permis de collecter plus d’un milliard de dollars pour des associations, soit plus 890 millions d’euros[43]. Ainsi, on compte plus de 20 millions de personnes ayant déjà fait un don sur Facebook[44]. En France, les associations ayant le plus bénéficié des ces dons sont: la Société protectrice des animaux (SPA), la Ligue contre le cancer et les Restos du coeur. Bernard, responsable des dons et legs aux Restos du coeur déclare : “Nous, on avait une utilisation de Facebook tout à fait traditionnelle. Dans nos messages, on essayait d’inciter aux dons sans grand succès, il faut le dire. Et là, il y a une vrai différence, c’est tout à fait flagrant.[…] Ca nous a apporté aussi 9 000 nouveaux donateurs. C’est très intuitif […] et surtout, c’est sécurisé. […] C’est comme s’ils se connectaient sur notre page de don”[45], en parlant de la nouvelle fonctionnalité de Facebook. Quant à Nam, responsable des relations avec les associations, pense que “ce qui est nouveaux avec ces outils de collecte, c’est qu’on va être connecté avec des causes et des associations. On est engagé, c’est beaucoup plus fort que juste donner un like ou donner une réaction”[46].
Quant aux internautes, ils attendent que les associations soient plus transparentes et expliquent clairement comment les dons collectés sont utilisés mais aussi qu’elles informent en temps réel sur les actions menées sur le terrain.
Don par SMS
Comme nous l’avons vu précédemment, en plus d’améliorer la communication interne, le numérique modernise la collecte de fonds. Mis à part les réseaux sociaux, d’autres moyens toujours aussi innovants pour collecter des dons font leur apparition, tels que le don par SMS qui est également apparu en 2016 avec la loi pour une République numérique. Dans le monde, on compte plus de 7,7 milliards d’abonnements mobiles fin 2017[47], soit plus de la totalité de la population mondiale. Le don par SMS permet ainsi aux associations de solliciter les donateurs à effectuer des dons par SMS. Le don par SMS est une nouvelle façon pour les associations, d’avoir d’autres ressources mais également de rajeunir leur communauté de donateurs.
Le principe est simple : une personne qui souhaite effectuer un don par SMS, n’a qu’à envoyer un SMS au numéro que l’association lui a transmis en indiquant le montant qu’elle souhaite donner. Ce montant sera directement prélevé de sa facture téléphonique et l’opérateur fera en sorte d’effectuer le versement à l’association choisie sans transmettre l’identité du donateur. Par ailleurs, l’association pourra garder un lien et fidéliser le donateur en le sollicitant de nouveau par SMS.
Au Royaume-Uni, lorsque le don par SMS a été légalisé (en 2010), les associations avaient recueilli plus de 42 millions d’euros en 2011 et 150 millions en 2015[48], ce qui donne de l’espoir chez les français.
Micro-don
Le principe du micro-don, lancé en 2013 par microDON (entreprise solidaire d’utilité sociale), est de donner l’occasion d’effectuer un acte de générosité sur les transactions du quotidien et de permettre aux citoyens de faire un micro-don. Par exemple, l’arrondi en caisse, est un moyen de permettre aux clients des enseignes partenaires, d’arrondir le montant de leurs achats et la différence sera reversée à l’association partenaire. Par exemple, si le total de nos achats est de 13,54€, il sera arrondi à 14€, si nous le souhaitons. Franprix a été la première enseigne française à avoir utiliser ce concept en 2013. L’arrondi en caisse est aujourd’hui proposé dans plus de 2 100 magasins partenaires, au profit de 135 associations. En 2017, on totalise plus de 600 milles euros collectés, soit près de 3 millions de micro-dons réalisés par des clients en magasins[49]. Ces résultats témoignent de l’impact de cette innovation à l’heure actuelle. Non seulement elle permet de donner un sens aux achats des clients, mais aussi de partager des valeurs entre enseigne et association.
Applications solidaires et moteurs de recherches
Si certaines associations n’hésitent pas à traverser les rues pour récolter des dons en interpellant les passants qui n’ont souvent pas le temps, d’autres préfèrent tirer profit du numérique. De nos jours, il n’est plus nécessaire de faire des dons monétaires pour faire un don. Comment ?
Aujourd’hui, la plupart des associations indiquent clairement comment faire des dons en ligne de manière monétaire. Cependant d’autres organismes développent des applications solidaires ou bien encore des moteurs de recherche pour récolter des dons autrement qu’en versant de l’argent. Nous en verrons quelques exemples.
C’est le cas de l’association Ecosia, qui est au coeur de notre sujet, qui recueille des dons grâce aux recherches des internautes et aux annonces et entreprises qui collaborent avec elle.
Les associations font alors des partenariats avec des entreprises. En échange d’une certaine somme, les entreprises auront droit à un espace dédié au sein de l’application pour promouvoir leur image. Pour Ecosia, les annonces se situent soit en début de la page de recherches, soit sur le côté droit. De ce fait, l’internaute ou l’utilisateur qui souhaite faire un don gratuitement devra entrer dans cet espace.
L’association Ecogine propose, quant à elle, de faire des recherches propres et distribue ses bénéfices en faisant voter les utilisateurs:
“Le moteur de recherche éthique et écologique Écogine.org a pour objet de permettre aux internautes soucieux d‘avoir un impact minima sur leur environnement de pratiquer leurs recherches sur internet avec une action neutralisée grâce à la compensation carbone. Par ailleurs, les gains générés par le trafic sont redistribués à des associations environnementales agissant concrètement. Depuis la création de notre moteur de recherche il y a 10 ans, 32 000 € ont été reversés à 44 associations choisies par les internautes parmi 132 candidats. Le vote a lieu chaque année à l’automne dans le cadre d’un vote dont le règlement est effectué sous contrôle d’huissier.” (échange Ecogine, annexe 1)
Autre exemple qu’Ecosia, Goodeed, une application solidaire qui a pour but de démocratiser le don en le rendant simple et gratuit. Elle collecte des fonds pour les ONG en utilisant les revenus publicitaires qui sont générés sur Internet. Pour faire un don, l’utilisateur choisi un don (par exemple, un arbre, un repas ou toute autre action), puis visionne 3 publicités de 20 secondes par jour. Chaque visionnage génère de l’argent et 60% du montant de la publicité sera reversé à une association. C’est un concept simple et efficace. Le donateur accorde seulement quelques minutes de son temps pour effectuer une bonne action.
FreeRice, un site web initié par l’ONU, qui a un concept et un aspect plutôt ludique que les autres présentés précédemment, propose aux utilisateurs de jouer à jeu. Ce site permet de recueillir des dons pour réduire la famine dans le monde. Lorsqu’on atterrit sur le site, un mot est inscrit et l’utilisateur doit choisir le bon synonyme parmi 4 mots. Une bonne réponse vaut 10 grains de riz. L’ONU convertit alors ces grains de riz en argent et les profits sont distribués dans les pays les plus démunis, sous forme de nourriture via le Programme alimentaire mondial des Nations unies. Tout comme Ecosia et Goodeed, les dons sont financés par des annonceurs partenaires.
Autre application qui montre que le don au XXIème siècle prend une toute autre forme, est Km for change. C’est une application qui fait courir les utilisateurs. L’utilisateur choisi le projet associatif qu’il souhaite soutenir et peut commencer à courir. Chaque kilomètre parcouru rapporte alors 10 centimes. L’argent sera ainsi reversé au projet associatif soutenu. Ici, les dons sont financés par des entreprises mécènes. Ainsi, avec cette application, les sportifs pourront garder le même mode de vie tout en faisant un don sans dépenser.
Nous pouvons constater que certains débordent d’imagination et peuvent permettre à d’autres de faire des dons “gratuitement” ou non et qui s’inscrivent dans leur quotidien. Cela permet à des personnes qui n’ont pas les moyens comme les étudiants ou les chômeurs de faire une bonne action sans que cela impact leur porte-monnaie et ainsi être plus impliqués dans une cause. Le numérique devient alors un moyen d’imaginer, de créer des projets ludiques pour attirer un large public. Par ce biais, le don se transforme en une habitude et s’inscrit dans le quotidien des citoyens.
Il est donc important pour les associations de continuer d’investir dans des projets numériques pour collecter des fonds puisqu’ils feront partis entièrement des standards de demain. De plus, en exploitant le potentiel du numérique en terme de communication, les associations doivent être plus transparentes vis-à-vis des (e-)donateurs, ce qui les encouragerait à être plus fidèles. Estelle, notre interrogée déclare le fait d’apprécier avoir un retour concernant le nombre d’arbres plantés à travers une notification :
“Je trouve ça bien qu’on voit pas juste le nombre d’arbres plantés mais qu’il y ait une petite vidéo [qui montre comment et où sont plantés les arbres]”.
Pour Damien, “avec le décompte d’arbres, tu te sens quand même impliqué”. Ces déclarations montrent à quel point le feedback est important pour qu’un citoyen se sente plus engagé.
3.2 Les limites du numérique au sein des associations
Bien que les associations aient un avis positif sur le numérique[50], elles peuvent toutefois rencontrer des difficultés au niveau de sa mise en place. La difficulté principale est le manque de temps. En effet, il est nécessaire d’être disponible et d’avoir du temps pour choisir le bon outil qui serait utile pour l’association et ensuite apprendre à gérer et à maîtriser cet outil. Une fois l’outil choisi et maîtrisé, se pose la question de la pérennisation car le numérique évolue et se renouvelle constamment.
D’autres difficultés sont prises en compte comme le fait de faire adhérer les membres de l’association à un nouvel outil puisqu’ils vont devoir s’y adapter. Or, certains membres ne sont pas familier avec le numérique et peuvent se sentir exclus. Le fait d’imposer des changements dans le mode de fonctionnement de l’association représente également un problème puisqu’il peut y avoir des tensions et des conflits face à un désaccord. L’acculturation numérique est alors nécessaire au sein des associations qui s’inscrivent dans une démarche de numérisation. Les acteurs doivent s’approprier le numérique. Cependant, toute démarche a un coût; les associations ont besoin de financement pour pouvoir former leurs membres et monter en compétences numérique ou encore développer leur projet. Comme nous l’avons mentionné précédemment, Ecogine aimerait intégrer des influenceurs dans leur plan marketing mais n’a cependant pas le budget requis pour faire appel à eux. Ces associations ressentent le besoin d’accompagnement numérique. Le numérique devient alors un enjeu central. Il intervient à toutes les étapes d’un projet, depuis son élaboration à son déploiement en passant par sa structuration. Un plan national de formation au numérique pour le secteur associatif a été lancé par La Fonda, le Mouvement associatif et HelloAsso le 25 juin 2018. Ce plan permet aux associations de prendre en main les outils en maîtrisant les bases et de les accompagner sur une stratégie numérique.
Par ailleurs, en intégrant le numérique au sein d’une association, il peut y avoir également un découragement à cause de l’excès d’informations ou encore de la rapidité puisque cela constitue un frein à la réflexion. Dans le pire des cas, le numérique peut éloigner l’association au projet associatif lui-même.
Il est donc nécessaire de ne pas surinvestir dans le numérique car on perdrait de vue les points essentiels qui constituent une association tels que le lien humain, les événements ou les rencontres qui entretiennent l’interactivité et la confiance.
“Je me sens distant [par rapport à l’association Ecosia], t’as l’impression de participer à un truc, sans vraiment t’investir de fou, tu participes pas beaucoup. […] C’est juste un effort.” (Damien, 22 ans).
Malgré le fait qu’il utilise Ecosia quotidiennement, Damien ne se sent pas forcément beaucoup investi dans l’association par manque du côté humain et du fait qu’il ne considère pas ses recherches comme des dons mais comme une “bonne action”. Quant à Estelle, elle “n’a pas cherché à aller plus loin dans l’engagement.” Elle utilise Ecosia sans vraiment se sentir engagée dans l’association.
Si les outils numériques permettent de moderniser le contact avec les donateurs, adhérents etc., ou encore de faciliter la gestion de l’association, l’enjeu principal est d’appréhender le numérique comme un moyen et non une fin, toujours dans le but d’être au service du projet associatif. Bien que l’innovation évolue continuellement, il n’est pas nécessaire d’évoluer avec elle, mais de s’approprier un outil qui permet de développer son projet associatif.
Conclusion
Pour conclure, il existe de nombreuses associations elles présentent toutes des caractéristiques différentes mais défendent toutes des causes louables. Elles se sont transformées, adaptées aux changements qui se sont opérés dans nos sociétés. Dorénavant on peut alors parler de nouvelle générations d’associations, qui font un usage particulier du numérique. Elles sont novatrices et proposes différentes formes de dons. Cela est possible en s’appropriant les outils du web, c’est pour cela qu’aujourd’hui et bien plus qu’hier elles possèdent des sites internets, des réseaux sociaux; elle s’approprient les outils du numérique pour développer et défendre leur cause ainsi que pour créer de nouvelles façons de récolter des dons. Le numérique est donc un moyen de promotion mais aussi un moyen d’améliorer leur fonctionnement propre de travailler. En ce qui concerne Ecosia on l’a vu il s’agit d’une association innovante qui a su s’adapter au numérique en proposant une nouvelle façon de faire un don tout en réinventant la recherche web.
De plus, le numérique intégré au sein du secteur associatif est quelque chose de bien vu par les internautes. En effet, de plus en plus d’individus sont touchés par la cause de l’écologie, ils voient donc dans le numérique et plus particulièrement dans les métamoteurs de recherche associatif, une nouvelles façon de faire des recherches internet plus “propres”, plus respectueuses de la nature. Ecosia réinvente le don en proposant plus simplement une transaction d’argent ou autre de la part du donateur, mais on voit se créer un véritable échange entre l’association et le donateur. L’association propose un service soit la possibilité de faire des recherches, de s’informer sur un sujet, et c’est avec ces recherches que l’association permet de faire avancer sa cause. L’utilisateur n’a donc pas l’impression de faire un don, ils pensent simplement adapter son mode de vie, une adaptation qui lui demande que peu d’effort et qui lie on peut dire l’utile à l’agréable. Puisque cela s’inscrit dans son quotidien et ne demande aucun effort supplémentaire. Même si ce type de don ne semble pas en être un, les donateurs sont tout de même conscients de la bonne action qu’ils font et c’est d’ailleurs leur motivation principale quant à l’utilisation de ce type de moteur de recherche. C’est pour cela que même s’ils ont conscience du manque de performance sur quelques sujets de recherche, ils continuent de l’utiliser, et manient différents moteurs de recherche tel que Google. Le numérique est, tout comme pour les utilisateurs, une réelle avancée pour les créateurs d’une associations. On peut dire qu’aujourd’hui le numérique représente pour le secteur associatif une stratégie marketing et économique. En effet, cela est un moyen pour eux d’atteindre un nouveau public. Les donateurs sont donc aujourd’hui de type différent ou en tout cas les associations arrivent à toucher un plus large public. Le don est alors démocratisé. En proposant tous types de dons comme nous l’avons vu, il n’est plus seulement question d’argent, le don est bien plus que cela aujourd’hui. Les associations l’ont bien compris et le numérique leur permet d’exploiter cette nouvelle vision du don.
Enfin, à l’ère du numérique, les associations sont naturellement plus enclins à utiliser les outils numériques qui leur sont offerts. Que ce soit pour la gestion de l’association ou la communication externe, le numérique facilite les échanges. Par ailleurs, en évoluant au fil du temps, il permet de faire des projets plus innovants les uns que les autres, plus particulièrement en terme de collecte de dons, qui autrefois se faisait seulement par chèque. Les dons sur les réseaux sociaux, les micro-dons ou encore les applications solidaires sont tous des projets innovants qui permettent de toucher aujourd’hui, un plus large public et de changer peu à peu les habitudes. Ces projets numériques au sein des associations, sont des moyens de faire de “petites” et bonnes actions au quotidien sans que cela ait des conséquences dans notre temps et parfois même dans notre porte-monnaie. Mais attention à ne pas délaisser les relations humaines, les valeurs défendues et le projet associatif qui constituent les points essentiels d’une association.
Annexe 1
Échange avec Ecogine
Réponse effectuée par l’association Écogine.org le 18 décembre 2018
Faites-vous des dons monétaires (ou autres) à des associations ? Avant de créer Ecogine vous en faisiez ? Si oui, pour quelles associations ?
Le moteur de recherche éthique et écologique Écogine.org a pour objet de permettre aux internautes soucieux d‘avoir un impact minima sur leur environnement de pratiquer leurs recherches sur internet avec une action neutralisée grâce à la compensation carbone.
Par ailleurs, les gains générés par le trafic sont redistribués à des associations environnementales agissant concrètement. Depuis la création de notre moteur de recherche il y a 10 ans, 32 000 € ont été reversés à 44 associations choisies par les internautes parmi 132 candidats. Le vote a lieu chaque année à l’automne dans le cadre d’un vote dont le règlement est effectué sous contrôle d’huissier. https://ecogine.org/a-propos/associations-soutenues.php
Comment avez-vous eu l’idée de créer Ecogine?
Le moteur de recherche Écogine.org a été crée par 3 jeunes ingénieurs de Polytech Nantes en 1998. Depuis, l’association poursuit son développement. Nous en sommes à la version 3 réalisée par Laurent notre Webmestre actuel. Cette version a été mise en ligne en juin 2017.
D’un point de vue technique comment cela fonctionne, ce qui vous différencie des autres moteurs de recherche ? Comment collectez-vous des ressources ?
Notre moteur de recherche utilise les moyens de Google qui nous rétrocède les résultats financiers générés par notre activité.
Pouvez- vous nous en dire plus sur vos financements ? Au final les utilisateurs ne font pas de don monétaire direct, c’est par le biais de leurs recherches ?
Nos utilisateurs se servent de notre moteur car ils sont assurés du sérieux et de la qualité des résultats proposés. Leur activité est neutralisée d’un point de vue de l’impact carbone, et enfin, ils sont accueillis par de belles photos non anthropiques et servis par un design épuré et efficace.
Votre engagement vis-à-vis des associations repose sur les dons que vous reversez? Vous n’avez pas de bénévoles qui travaillent « sur le terrain » directement ?
Le reversement de dons n’est qu’une conséquence et non l’essentiel de notre action.
L’activité d’Écogine.org est uniquement réalisée par des bénévoles et l’ensemble des interactions avec les utilisateurs et avec les tiers se passent par l’entremise de la messagerie.
Est-ce que cela fonctionne selon vos attentes ? Vous êtes satisfaits de vos résultats ?
Notre dernière version mise en ligne en juin 2017 se déploie régulièrement. Bien sur, nous souhaiterions que ce développement soit encore plus actif et pour cela, nous y travaillons tous les jours.
Quelles sont vos objectifs ? Pour l’avenir ?
Poursuivre le plan de développement marketing finalisé au printemps 2018 avec l’aide d’une équipe de jeunes étudiants de l’université de Rennes.
Comment envisagez-vous le don aujourd’hui ? Aujourd’hui il existe selon vous d’autre forme de dons (non monétaire) ? leur importance selon vous ?
Le don n’est pas une finalité pour nous. Notre ambition réside dans le développement de l’utilisation du moteur de recherche Écogine.org afin qu’une partie croissante du trafic internet fasse l’objet d’une compensation carbone. Les dons qui en découleront en seront l’heureuse conséquence pour les associations environnementales qui en bénéficieront.
Comment utilisez-vous le numérique et ses ressources (réseaux sociaux, site web…) pour mener à bien votre activité ? Que représente le numérique pour vous ? Pensez-vous l’utiliser davantage dans le futur ?
Notre page Face Book remise à jour il y aura bientôt deux années est le fer de lance de nos actions de communication. Nous aspirons à développer cet outil afin qu’il donne sa pleine mesure dans les meilleurs délais.
Comment vous êtes-vous fait connaître ?
Idem réponse précédente.
Avez-vous des partenariats ? Si oui lesquels ?
Nos deux principaux partenariats sont conclus avec Pur Projet notre organisme de compensation carbone, et avec Infomaniak le Data Center qui héberge notre moteur de recherche.
Nous avons également des liens privilégiés avec une association de Nouvelle Aquitaine qui a un temps assuré notre développement avant de reprendre directement en main notre avenir.
Nous avons bien sur des relations amicales avec l’ensemble des associations que nous avons aidé durant ces 10 années écoulées.
Utilisez-vous les réseaux sociaux ? Avez déjà eu recours aux influenceurs pour promulguer votre activité ? L’envisagez-vous ?
Travailler avec des influenceurs, est l’une des préconisations de notre plan marketing. Maintenant, n’ayant pas fait le choix de dégager de ligne budgétaire pour s’assurer des services de ceux-ci. Il est difficile de les mobiliser uniquement sur la base de bonnes intentions. Cependant, nous ne perdons pas de vue cette piste qui nous est souvent conseillée.
Pensez-vous que le numérique (et tous ces outils : site, réseaux sociaux…) soit un atout pour capter l’attention de plus de personnes ?
Il est évident pour nous que les réseaux sociaux sont pour notre activité le levier et l’atout principal à mobiliser pour capter l’attention d’un plus large et plus jeune public.
Quelles sont vos craintes avec le numérique vis-à-vis des associations notamment ? (est ce que le numérique n’aurais pas de conséquences négatives pour l’activité d’une association, selon vous ? Par exemple, ne pensez-vous pas que les dons réalisés via le numérique met à distance l’aspect humain ?)
Nous n’avons pas de crainte spécifique concernant d’éventuelles conséquences négatives pour notre activité. Au contraire, il s’agit là de la seule voie de développement possible compte tenu de nos moyens et de notre fonctionnement associatif. En effet, nous avons fait le choix de distribuer le maximum de nos subsides aux associations pour qu’elles développent des actions concrètes. Nous avons exclu d’utiliser des moyens financiers pour améliorer notre communication et notre visibilité car nous ne sommes pas certains du retour sur investissement.
Le Président d’Écogine.org
Jean-Luc CRABOL
Bibliographie
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[1] Chiffres clés et histoire du secteur associatif, https://www.associatheque.fr/fr/creer-association/chiffres-cles.html, consulté le 13/11/2018.
[2] Jean Michel Belorgey, 100 ans de vie associative, Presses de SciencesPo, 2000, p.15.
[3] Qu’est-ce qu’une association ?, http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/participation/association/qu-est-ce-qu-association.html, consulté le 5/12/2018.
[4] Les associations en France, https://www.associations.gouv.fr/les-associations-en-france.html, consulté le 5/12/2018.
[5] Les associations en France, https://www.associations.gouv.fr/les-associations-en-france.html, consulté le 5/12/2018.
[6] La France associative en mouvement 2015, https://www.associations.gouv.fr/IMG/pdf/la-france-associative-en-mouvement-2015.pdf, consulté le 5/12/2018
[7] Les associations en France, https://www.associations.gouv.fr/les-associations-en-france.html, consulté le 5/12/2018.
[8] Idem
[9] Les plus grandes associations caritatives et d’utilité publique en France, http://www.koifaire.com/articles/2016/03/03/les-plus-grandes-associations-caritatives-et-dutilite-publique-en-france/, consulté le 5/12/2018.
[10] La place du numérique dans le projet associatif, https://www.solidatech.fr/sites/default/files/2016_11_diaporama-etude-numerique_projetassociatif.pdf, consulté le 7/12/2018.
[11] Idem
[12]La place du numérique dans le projet associatif, https://www.solidatech.fr/sites/default/files/2016_11_diaporama-etude-numerique_projetassociatif.pdf, consulté le 7/12/2018.
[13] Idem
[14] Enquêtes IFOP 2010-2013-2016 auprès des Français pour le compte de France Bénévolat et Recherches & Solidarités.
[15] La France bénévole. 13ème édition. Juin 2016. Recherches & Solidarités
[16] Ecosia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Ecosia, consulté le 29/12/2018.
[17] Ecosia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Ecosia , consulté le 29/12/2018
[18] Ecosia, https://www.ecosia.org/, consulté le 29/12/2018.
[19] Ecosia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Ecosia, consulté le 29/12/2018.
[20] Youtubeuse française avec 3 459 202 abonnés (29/12/2018).
[21] Youtubeur français avec 1 834 789 abonnés (29/12/2018).
[22] Youtubeur français avec 553 914 abonnés (29/12/2018).
[23] Ecosia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Ecosia, consulté le 29/12/2018.
[24] Echange avec Ecogine annexe 1.
[25] Top 5 des moteurs de recherche solidaires, https://www.ladn.eu/entreprises-innovantes/ux-et-experience-clients/organismes-humanitaires-top-5-des-moteurs-de-recherche-engages/, consulté le 29/12/2018.
[26] Bastianutti Julie, Chamaret Cécile, « Googliser, c’est polluer ? La difficile émergence d’acteurs au service de la transition bas carbone sur le marché des moteurs de recherche », Entreprises et histoire, 2017/1 (n° 86), p. 125-139. DOI : 10.3917/eh.086.0125. URL : https://www.cairn.info/revue-entreprises-et-histoire-2017-1.htm-page-125.htm
[27] Idem
[28] Zaiem Imed, « Le comportement écologique du consommateur. Modélisation des relations et déterminants », La Revue des Sciences de Gestion, 2005/4 (n°214-215), p. 75-88. DOI : 10.3917/rsg.214.0075. URL : https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2005-4.htm-page-75.htm
[29] Bastianutti Julie, Chamaret Cécile, « Googliser, c’est polluer ? La difficile émergence d’acteurs au service de la transition bas carbone sur le marché des moteurs de recherche », Entreprises et histoire, 2017/1 (n° 86), p. 125-139. DOI : 10.3917/eh.086.0125. URL : https://www.cairn.info/revue-entreprises-et-histoire-2017-1.htm-page-125.htm
[30] Bastianutti Julie, Chamaret Cécile, « Googliser, c’est polluer ? La difficile émergence d’acteurs au service de la transition bas carbone sur le marché des moteurs de recherche », Entreprises et histoire, 2017/1 (n° 86), p. 127
[31]“La place du numérique dans le projet associatif en 2016”: https://www.solidatech.fr/explorer/etude-la-place-du-numerique-dans-le-projet-associatif-en-2016
[32] Drevon Bernard, « Accélération. Une critique sociale du temps. Hartmut Rosa Traduction Didier Renault Paris, La Découverte, coll. « Théorie critique », 2013, 480 pages ISBN : 978-2-7071-7709-4 », Idées économiques et sociales, 2014/3 (N° 177), p. 78-79. DOI : 10.3917/idee.177.0078. URL : https://www.cairn.info/revue-idees-economiques-et-sociales-2014-3.htm-page-78.htm
[33] Echange avec Ecogine, annexe 1
[34] Idem
[35] Youtubeur français, 4.8 millions d’abonnées en décembre 2018
[36] Echange avec Ecogine, annexe 1
[37]Blog du modérateur. Chiffre Internet – 2018 [en ligne]. Disponible sur :https://www.blogdumoderateur.com/chiffres-internet/ (consulté le 07/01/2019)
[38] ORSON.IO. 100 statistiques stupéfiantes sur les sites internet en 2018 Disponible sur : https://blog-fr.orson.io/web-marketing/100-statistiques-sites-internet-2018 (consulté le 07/01/2019)
[39]Le nouvel Economiste.fr. Du bon usage des outils numériques dans le milieu associatif [en ligne]. Disponible sur: https://recherches-solidarites.org/media/uploads/du_bon_usage_du_numerique_dans_le_milieu_associatif.pdf (consulté le 07/01/2019)
[40] Baromètre « ONG, les réseaux sociaux et l’engagement citoyen en 2017, Harris Interactive & Communication Sans Frontières
[41] Baromètre e-donateurs LIMITE-IFOP 2016
[42] Blog du modérateur. Chiffre Facebook [en ligne]. Disponible sur: https://www.blogdumoderateur.com/chiffres-facebook/ (consulté le 07/01/2019)
[43] Numérique. Facebook a déjà permis aux associations de lever plus d’un milliard de dollars [en ligne]. Disponible sur: https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Numerique/Facebook-deja-permis-associations-lever-dun-milliard-dollars-2018-11-14-1200982993 (consulté le 07/01/2019)
[44] Numérique. Facebook a déjà permis aux associations de lever plus d’un milliard de dollars [en ligne]. Disponible sur: https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Numerique/Facebook-deja-permis-associations-lever-dun-milliard-dollars-2018-11-14-1200982993 (consulté le 07/01/2019)
[45] Page Facebook Brut. Voilà comment Facebook peut servir à aider une cause [en ligne]. Disponible sur: https://www.facebook.com/brutofficiel/videos/2913090448704762/ (consulté le 07/01/2019)
[46] Page Facebook Brut. Voilà comment Facebook peut servir à aider une cause [en ligne]. Disponible sur: https://www.facebook.com/brutofficiel/videos/2913090448704762/ (consulté le 07/01/2019)
[47]Journal du net. Le nombre d’abonnés au téléphone mobile dans le monde Disponible sur: https://www.journaldunet.com/ebusiness/internet-mobile/1009553-monde-le-nombre-d-abonnes-au-telephone-mobile/ (consulté le 07/01/2019)
[48]La tribune. Faire un don par SMS, c’est désormais possible [en ligne]. Disponible sur; https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/faire-un-don-par-sms-c-est-desormais-possible-626224.html (consulté le 07/01/2019)
[49]MicroDON. Les Français et la générosité en caisse – microDON dévoile son classement des région [en ligne]. Disponible sur: https://www.microdon.org/blog/francais-generosite-caisse-microdon-devoile-classement-regions/2017/06/20/ (consulté le 07/01/2019)
[50] Recherches et solidarités, étude “Le numérique au service des associations et de la mobilisation citoyenne”, 2014.