Depuis sa création en 2005, la plateforme d’hébergement de vidéo YouTube, rachetée par Google en 2006, ne cesse d’accroître son nombre d’utilisateurs. En 2020, ils sont deux milliards à regarder au moins une vidéo par mois. En 2019, c’était déjà plus d’un milliard d’heures de vidéo visionnées par jour et 80 000 vidéos vues chaque seconde dans le monde. Rien qu’en France, l’on estime à 46 millions le nombre de visiteurs uniques chaque mois. Ce public, indique YouTube, est avant tout un public jeune, de 18 à 34 ans, qui passe près d’une heure par jour à visionner des contenus sur la plateforme. En France en 2019, YouTube était le second site le plus visité après Google. L’importante croissance de YouTube dans les modes d’information est reconnue jusqu’au Ministère de la Culture, lorsque celui-ci a publié en 2018 une liste de 350 vidéastes culturels et scientifiques francophones au contenu de qualité . Parmi ceux-ci, nous trouvons 29 chaînes dédiées en particulier à l’histoire. Ainsi, pouvons-nous nous intéresser à la nature des contenus « historiques » visibles sur YouTube. Ceux-ci peuvent être l’œuvre de diplômés d’histoire ou d’Archéologie comme Manon Bril et Charlie Danger, ou au contraire des détenteurs d’un diplôme d’audiovisuel comme Benjamin Brillaud de la chaîne Nota Bene. En dépit de la grande variété de profils de leurs auteurs, les 29 chaînes mises en avant par le ministère de la culture parviennent toutes à produire un discours historique de qualité, qui ne saurait par conséquent être un privilège de chercheur.