Si l’amour au sein d’un jeu vidéo peut surprendre, c’est que l’image du joueur solitaire ou encore le mythe de la gameuse inexistante sont des préjugés persistants qui collent à cet univers et qui ont pendant longtemps accompagné et accompagnent encore une vision des jeux se rapprochant de l’« apocalypse baudrillardesque », selon une expression de Vincent Berry. Cette dernière, en faisant référence aux simulacres de Baudrillard, consiste à penser que d’une manière ou d’une autre, il y a un risque que le jeu prenne le pas sur la vie du joueur. En d’autres termes, à force de passer du temps sur les jeux vidéo, de s’investir dans une vie simulée au détriment de la « vie réelle » ou encore de se projeter dans un avatar, les joueurs perdent toute prise sur la réalité, ils se transforment alors en sorte d’êtres fantomatiques, esclaves d’une vie rêvée lointaine. Le simulacre et la « vie réelle » deviennent alors deux entités radicalement opposées, le simulacre se présentant alors sous l’expression de « vie virtuelle ».